Le Brigand

Le Brigand, drame en trois actes, mêlé d'ariettes, d'Hoffman, musique de Kreutzer, 8 thermidor an 3 [26 juillet 1795].

Opéra comique national

Titre :

Brigand (le)

Genre

drame mêlé d’ariettes

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

8 thermidor an 3 [26 juillet 1795]

Théâtre :

Opéra comique national

Auteur(s) des paroles :

Hoffman

Compositeur(s) :

Kreutzer

Almanach des Muses 1796.

Ce Brigand est un nommé Kirke, colonel aux ordres de Cromwell, célèbre par ses cruautés.

De l'intérêt dans le premier acte, des allusions.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, an troisième :

Le Brigand, drame en trois actes et en prose, mêlé de musique. Paroles du C. Hoffman, Musique du C. Kreutzer. Représenté pour la première fois au Théâtre de l'Opéra-Comique National, rue Favart, le 7 Thermidor, l'an troisième de la République Française.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 1ère année, 1795, tome III, p. 124-126 :

[Le compte rendu s’ouvre sur l’annonce du succès rencontré par le Brigand. Il rappelle ensuite qui était l’horrible Kirke, avant de préciser que l’auteur du livret a su créer une action avec « des moyens intéressans et un dénouement heureux » : c’est obligatoire si on veut respecter les « convenances théâtrales ». Mais il a su garder « les accessoires politiques des évènemens de ce temps-là ». Le jugement porté sur la pièce est particulièrement positif : « de la rapidité dans la marche, et de l'intérêt dans les situations ». Surtout le critique n’a pas de mots assez chaleureux pour vanter la qualité du travail d’Hoffmann : il « a su produire de l'effet sans bizarrerie dans les moyens, sans déclamation dans le langage », les caractères sont « tracés avec vérité », et ils ne sont pas excessifs (ce qu’ils risquaient d’être, vu le caractère de l’horrible Kirke), l’écriture est décrite en termes flatteurs : elle se voit attribuer pureté, précision et élégance. Dans ce texte en prose, le critique reconnaît la griffe du versificateur qu’est Hoffmann (et le versificateur est supérieur au prosateur, bien sûr : c'est un compliment). Ces remarques, le critique les justifie par le besoin d’éclairer le public et lui faire connaître les véritables auteurs, « ceux qui n'oublient pas qu'écrire est un art, et qui en étudient les secrets ». le traitement fait de la musique est moins élogieux. Certes, « on a applaudi en général à la musique », et certains airs plus que d’autres. Mais il a tout de même fallu retirer un des airs de l'abject Kirke, « à-la-fois méplacé et sans effet ». Quant aux interprètes, on loue leur ensemble, mais c’est la citoyenne Chevalier qui est mise en avant par des appréciations flatteuses (« chaleur, sensibilité, grace et décence »).]

THÉATRE DE LA RUE FAVART.

Première représentation du BRIGAND, drame à ariettes , en trois actes et en prose.

Cette pièce, jouée, pour la première fois, le 7 thermidor, a eu beaucoup de succès. Le poëme est de Hoffmann, auteur de Stratonice, la musique est de Kreutzer.

La scène est en Irlande, au temps du protectorat de Cromwel.

On se rappelle le trait horrible de , ce colonel Kirke, lequel avoit promis à une jeune femme la liberté de son mari , à condition qu'elle céderoit à ses desirs ; après avoir abusé de la foiblesse de cette infortunée, il la conduisit à une fenêtre d'où il lui fit voir son époux suspendu à un gibet.

L'auteur du Brigand n'a pris que le motif de ce trait. Fidèle aux convenances théâtrales, il a imaginé des moyens intéressans et un dénouement heureux. Il a attaché à son action les accessoires politiques des évènemens de ce temps-là. Il !'a fait avec goût, et en homme qui compose un tableau et non des portraits. Ce colonel Kirke est présenté tel qu’on se le rappelle d'après les historiens. C'est ce monstre qui comme on sait, marchoit escorté d'une élite d'egorgeurs, qu'il appelloit ses Agneaux ( Lambs).

Cette pièce a paru composée avec l'art qu'exige ce genre d'ouvrages. On a remarqué de la rapidité dans la marche, et de l'intérêt dans les situations. Une observation qu'un journal tel que le nôtre ne doit pas omettre, c'est que l'auteur a su produire de l'effet sans bizarrerie dans les moyens, sans déclamation dans le langage. Les caractères sont aussi tracés avec vérité, et avec le degré d'énergie que ces pièces peuvent comporter. Enfin, la diction a la pureté que commande le respect pour la langue, la précision qu'exige la nature du dialogue, et même cette sorte d'élégance que transmet ordinairement à la prose le talent d'écrire en vers, talent que le citoyen Hoffmann a prouvé dans Nephté, Phèdre, Stratonice, etc. Nous faisons ici ces remarques, parce qu'il est temps que la critique seconde le public, disposé à distinguer ceux qui n'oublient pas qu'écrire est un art, et qui en étudient les secrets.

On a applaudi en général à la musique, mais particulièrement au final du deuxième acte, et à l'air que chante Jenny au troisième acte. L'auteur a eu raison de supprimer, à la deuxième représentation, l'air que chante le colonel Kirke. Cet air étoit à-la-fois méplacé et sans effet.

Les acteurs ont joué la pièce avec beaucoup d'ensemble. Mais les spectateurs ont particulièrement témoigné à la citoyenne Chevalier le plaisir que leur a fait la manière dont elle a conçu son rôle, et celle dont elle l'a rendu. Chaleur, sensibilité, grace et décence, telles sont les qualités qu'on s'est plu à reconnoître dans son jeu.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1795, volume 3 (mai juin 1795), p. 226 :

[Compte rendu rapide d’un opéra-comique, inspiré d’un épisode de la révolution anglaise du XVIIe siècle. Pas grand chose dans cette critique : pour le livret, il est juste fait mention du changement apporté au dénouement, les auteurs sont cités. Ce sont les acteurs qui sont le mieux traités.]

Le Brigand, opéra en trois actes.

Cette piece offre un trait de la vie du colonel Kirke, qui se signala, en Angleterre, par des cruautés sans exemple, sous le régime de Jacques II, sous prétexte de rechercher les rebelles qui avoient pris part, en 1685, à la conjuration de Monmouth. Semblable â ce Ladain, fils d'un paysan flamand, qui devint barbier de Louis XI, & ensuite son ministre-d'état, Kirke abusa de la douleur d'une jeune fille pour la séduire & faire égorger ensuite celui qui lui étoit cher. C'est ce trait affreux que le citoyen Hoffmann a mis en scene ; mais, à la fin, l'innocent ne périt pas ; c'est l'odieux Kirke qu'on immole à la haine publique. La musique de cet ouvrage est du citoyen Kreutzer : la citoyenne Pelcam y fait briller un talent précieux d'intelligence & de sensibilité. Les autres rôles sont très-bien joués par les citoyens Philippe, Solier, Granger, Dosainville ; & l'on doit savoir gré au citoyen Chénard, de la maniere dont il rend le rôle repoussant de Kirke.

Selon Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 171, le livret est inspiré d'un épisode de la révolution anglaise à l'époque de Cromwell. Un air de Kirke a été supprimé à la seconde représentation. La pièce a connu 11 représentations à l'Opéra-Comique. La pièce a connu 11 représentations à l'Opéra-Comique.

Ajouter un commentaire

Anti-spam