Cadet Roussel chez Achmet

Cadet Roussel chez Achmet, folie en un acte, avec une cérémonie turque, de Bosquier-Gavaudan, 3 ventôse an 12 [23 février 1804].

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mad. Cavanagh-Barba, an XII-1804 :

Cadet Roussel chez Achmet, comédie-folie en un acte. Avec une Cérémonie turque. Par M. Bosquier-Gavaudan. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, le 3 Ventose an 12.

Courrier des spectacles, n° 2554 du 4 Ventôse an 12 [24 Février 1804], p. 2 :

[Un article très instructif, qui montre ce qu'est une représentation (et particulièrement une représentation au bénéfice d'un acteur) : éclairage, public, durée... Et une critique d'un style de pièces peu recherché ! On note le souci de l'acteur vedette de plaire à son public.]

Théâtre Montansier.

Réprésentation au bénéfice du cit. Brunet.

Vers la fin de chaque année théâtrale, l'administration accordoit à Brunet un congé d'un mois, durant lequel il parcouroit plusieurs villes de départemens. Ces voyages assez lucratifs pour l'acteur étoient un peu préjudiciables aux recettes de ce théâtre ; c'est pourquoi il fut convenu qu'au lieu d'un congé d'un mois, il auroit une représentation. C'est hier qu'elle a eu lieu. On donnoit outre M. Pistache et le Diable couleur de rose, deux pièces nouvelles intitulées: l'une le Petit trésor, ou la Pie au nid, et l'autre : Cadet Roussel chez Achmet. La salle etoit bien garnie, et toutes les loges louées étoient occupées par une société choisie. On avoit annoncé qu'il y auroit illumination en bougies, et effectivement des lustres placés de distance en distance ajoutaient à la clarté ordinaire de la salle. Mais soit que les bougies incommodassent les personnes voisines, soit qu'elles exposassent à des taches celles qui étoient au parterre, elles furent éteintes de bonne heure, et alors on commença le spectacle. M. Pistache mit d'abord les rieurs en train ; vint ensuite le Petit trésor qui n'en sera pas un pour l'auteur, puisqu'il fut interrompu dès la 3me ou 4me séone [?] par de nombreux sifflets. Brunet vint alors proposer un autre ouvrage en s'excusant de n'avoir pas été plus heureux dans le choix d'une des nouveautés qu'il devoit offrir au public. Le Diable couleur de rose rendit au parterre toute sa gaîté, et Cadet Roussel chez Achmet se ressentit un peu de cette heureuse disposition des esprits. Cette nouveauté, si l'on peut lui donner ce nom, ressemble à beaucoup de pièces de ce genre, à Mad. Angot à Constantinople, à Cadet Roussel aux Champs-Elysées, etc. ; mais Brunet y joue, et il y débite si naturellement toutes les balourdises ou calembourgs qui composent son rôle, qu'il déride le front le plus sévère.

Cadet Roussel pris sur mer avec un de ses amis en sortant de St-Malo, a été vendu au Pacha de Smyrne, chez qui Jeanneton, actrice du café Bontems, et camarade de Cadet a été aussi conduite. Ils se retrouvent, et forment le projet de s'évader ; ils sont arrêtés et condamnés à mort ; mais le Pacha qui n'a voulu que se mocquer de l'artiste dramatique et lui causer quelque frayeur leur pardonne et consent au départ de Cadet Roussel en France avec Jeanneton.

Tel est le fonds de cet ouvrage dont l'auteur n'a été ni demandé ni nommé.

La piece proposée pour remplacer la Pie au nid étoit Jocrisse suicidé. Le spectacle a dû finir que fort tard, Cadet-Roussel chez Achmet n'ayant été terminé qu'à onze heures moins le quart, et Jocrisse devant se jouer après.

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