Don Félix Mendoze, ou le Tuteur portugais

Don Félix Mendoze, ou le Tuteur portugais, opéra en un acte. 26 pluviose an 10 [15 février 1802].

Théâtre de l'Opéra Comique National, rue Feydeau

Titre :

Don Félix Mendoze, ou le Tuteur portugais

Genre

opéra

Nombre d'actes :

1

Musique :

oui

Date de création :

26 pluviose an 10 (15 février 1802)

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique National, rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

inconnu(s)

Compositeur(s) :

inconnu(s)

Almanach des Muses 1803

Un tuteur envoie sa pupille de Lisbonne au Brésil, et cette jeune personne y devient amoureuse d'un cavalier très-aimable. Elle n'a pas entretenu de relations avec son tuteur ; elle le croit mort, et va épouser son amant, lorsque le vieillard arrive, veut se faire reconnaître, et n'est reconnu de personne. Cependant le contrat est dressé, le tuteur signe le nom d'Elleboras au lieu de son véritable nom Mendoze ; on le reconnaît alor, et on ne lui conteste plus son existence.

Deux ou trois scènes assez gaies, mais la même situation trop prolongée ; de jolis airs ; peu de succès.

Courrier des spectacles, n° 1813 du 27 pluviôse an 10 [16 février 1802], p. 2-3 :

[L’article s’ouvre de manière originale. Le rédacteur doit choisir entre deux nouveautés, et ne choisit pas. Il voit la première, qui ne réussit guère, avant d’arriver à temps pour voir la seconde, qui ne réussit pas (pièce très faible, aucun succès, juste quelques airs applaudis). Le fonds de l’opéra est ensuite expliqué. Une histoire bien confuse, tellement confuse qu’on ne sait pas comment la pièce finit, puisque « la contestation en reste là, et la toile s’est baissée avec un accompagnement très-désagréable », accompagnement qui pourrait bien être un concert de sifflets. Les interprètes sont cités de façon élogieuse, mais « les auteurs n’ont pas été demandés ».]

Théâtre Feydeau.

Deux nouveautés m’appellent ce soir : l’une à Feydeau, l’autre à Louvois. A laquelle donner la préférence ? la distribution des pièces de chaque théâtre me met à mon aise ; ainsi, allons d'abord à Louvois, tandis qu’à Feydeau on joue Montenéro. Mon petit arrangement s’est trouvé juste, j’ai pu voir Nina Vernon (voyez l’article Théâtre Louvois ci-après) et je suis arrivé bien à tems pour assister à l’opéra nouveau intitulé Mendoce, ou le Tuteur Portugais. —- Mais citoyen Rédacteur, on ne vous demande pas compte de l’emploi de votre tems, mais de la pièce et du succès qu’elle a obtenu. — La pièce est très-foible, le succès nul, quelques jolis airs assez applaudis, un entr’autres chanté par Solié avec infiniment de goût, deux ou trois scènes assez gaies, mais ensuite une situation qui se prolonge toujours la même, et qu’on a lu quelque part dans l’Etourdi de Molière : voilà le sommaire de cet opéra, en voici maintenant le fonds 

Dom Mendoce, tuteur d’Alphonsine, l'a envoyée de Lisbonne au Brésil, et cette jeune personne occupe avec Alexandra sa suivante, une riche habitation sur le bord de la mer. Des affaires importantes ont forcé Mendoce de faire courir le bruit de sa mort, tant en Portugal qu’en Brésil, et sur cette assurance Alphonsine promet sa main à dom Gabriel son amant. Cependant Mendoce a vu se calmer l’orage formé contre lui, il a recouvré avec la liberté en public, ses immenses possessions. Il arrive donc au Brésil ; quel contretems pour nos amans ! Fabio, ancien valet qu’il a jadis chassé, refuse de le reconnoître pour dom Mendoce ; Alexandra et Alphonsine en font autant. Le tuteur s’emporte, fait venir l’Alcade, qui juge aussi contre lui, Don Gabriel lui même, qui le connoît, dépose qu’il ne voit pas en lui son ancien ami. Mendoce a recours à sa valise ; mais les papiers qu’on y trouve nomment à sa place dom Elleboros.

Désespérant de se faire recevoir, il imagine qu’en signant sur le contrat de mariage d’Alphonsine avec dom Gabriel, on le reconnoîtra. Il signe réellement Elléboros. Il est alors reconnu pour Mendoce ; le juge seul s’obstine à no point voir en lui dont Mendoce, parce qu’il a signe autrement. Cependant la contestation en reste là, et la toile s’est baissée avec un accompagnement très-désagréable.

Le citoyen Solié a très-bien joué le rôle du Tuteur ; Dozainville a été bien plaisant dans celui d’Alcade, et Chenard a fait preuve de complaisance dans le rôle presque nul du capitaine. Madame Dugazon a mis de la finesse dans celui d’Alexandra, Mlle Pingenet de la décence dans celui d’Alphonsine, et le cit Vigny dans le rôle de Dom Gabriel a peu laissé à desirer tant pour le jeu que pour le chant. Les auteurs n’ont pas été demandés.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an 10, deuxième trimestre, n°17 (20 Ventôse), p. 505 :

Théâtre de l'Opéra-Comique, rue Faydeau.

Don Félix de Mendoce, opéra en un acte.

Le même jour où trois auteurs tombaient ensemble au théâtre Louvois, dans Nina-Vernon, trois autres tombaient aussi au Théâtre Faydeau, dans le Tuteur Portugais.

Les premiers se sont un peu relevés en boîtant le lendemain ; les trois autres, moins heureux, se sont brisés dans la rechûte.

L'intrigue du Tuteur Portugais roulait sur le faux extrait mortuaire de Don Félix Mendoce, en vertu duquel il était bien réputé mort dans son habitation du Brésil ; or et comme sa résurrection contrariait, suivant l'usage, les amours de sa pupille, on s'obstinait à ne pas le reconnaître, et deux valets rusés faisaient tourner contre lui jusqu'aux preuves même de son existence,                      L. C.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 7e année (an IX – 1801), tome V, p. 551 :

Théâtre Feydeau.

Dom Mendoce, ou le Tuteur portugais.

Cet opéra est tombé le 26 pluviose. Il a été rejoué le lendemain, sans obtenir plus de succès.

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