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Les Marchandes de la halle

Les Marchandes de la halle, vaudeville en un acte, de Demautort. 2 brumaire an 3 [23 octobre 1794].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Marchandes de la halle (les)

Genre

comédie en vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

2 brumaire an 3 [23 octobre 1794]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Demautort

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez le libraire, au Théâtre du Vaudeville, an troisième :

Les Marchandes de la halle, comédie en un acte et en vaudevilles. Par le Cn. Demautort. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 2 Brumaire, an troisième de la République.

Almanach des Muses 1796.

Bienfaisance de Fanchon qui refuse du beurre et des œufs à un cuisinier, et envoie tous les jours son propre dîner à une famille malheureuse.

Dialogue rapide, jolis couplets.

L'Esprit des journaux, françois et étrangers, vingt-troisième année, tome XI, novembre 1794 (vieux style), brumaire, l'an 3e de la République Française, p.246-249 :

[La pièce de Demautort est présentée comme le renouvellement du genre du vaudeville, qui aurait perdu beaucoup de son piquant depuis la grande époque de Vadé. Le résumé de l’intrigue fait découvrir une histoire assez banale de rivalité entre deux femmes, mais sur un fond républicain (« Cet ouvrage retrace les vertus du peuple : à ce titre, il doit intéresser tous les républicains ». La pièce a connu le succès, attribué ici à « la rapidité du dialogue & l'esprit des couplets », dont deux sont cités, ainsi que le couplet d’annonce. Sont ensuite cités l’auteur, spécialiste du vaudeville, et les acteurs qui ont joué « avec l'ensemble & le degré de talens nécessaires à chaque rôle ».

Les Marchandes de la Halle, vaudeville en un acte.

II appartenoit au vaudeville, susceptible de tous les genres, de rappeller au public celui que le talent de Vadè a rendu si piquant autrefois ; mais il fallait le dégager de la sécheresse des anciens airs, du mauvais comique des anciens rebus, & lui donner, pour le rendre plus aimable , une teinte de sentiment & de sensibilité. Tel est le mérite que le public a trouvé à cette jolie piece, jouée avec le succès le plus complet sur ce théatre. Cet ouvrage retrace les vertus du peuple : à ce titre, il doit intéresser tous les républicains. Fanchon, marchande à la halle, fille de Noiret, charbonnier, aime Cadet l'Eveillé, fils de Blanchet, farinier : leur mariage est décidé, lorsque Suzon, autre marchande, qui aime l'Eveillé, fait accroire à Blanchet que Fanchon manque de probité. En effet, Blanchet apperçoit, d'une croisée de Suzon, Fanchon qui donne en secret des marchandises à un enfant qui paroît en venir chercher souvent, de cette maniere, pour sa mere. Un cuisinier à qui Fanchon vient de refuser du beurre & des œufs, est aussi, témoin de ce fait, & va le dénoncer- au commissaire de police. Pendant ce tems, Blanchet, persuadé que quand on peut manquer à la loi, on peut se manquer à soi-même, retire à Noiret la parole : les peres sont brouillés, le mariage des jeunes gens est rompu : le cuisinier arrive avec le commissaire : tout le monde accuse Fanchon : mais la femme infortunée à qui Fanchon fournissoit des marchandises, se présente : elle manquoit de tout ; c'est Fanchon qui l'a secourue en secret ; c'est son propre dîner que Fanchon lui a envoyé tous les jours. Ce trait de bienfaisance touche le commissaire, qui. va le publier, & qui emmene le cuisinier faire un petit tour au violon, pour avoir calomnié la vertu : les peres se réconcilient : Suzon elle-même fait à Fanchon leavec l'ensemble & le degré de talens nécessaires à chaque rôle sacrifice de son amour, & les deux amans sont unis.

Cette piece a fait le plus grand plaisir, par la rapidité du dialogue & l'esprit des couplets qui sont tous tournés avec goût & facilité : c'est une nouvelle production d'un des auteurs de ce théatre, connus par leurs talens pour le vaudeville. Cet auteur, que le public a long-tems demandé, & qui ne s'est point présenté, est le cit. B. Demautort, auteur du petit Sacristain, de Gilles Dupé & d'Arlequin Joseph. Sa pièce est jouée avec l'ensemble & le degré de talens nécessaires à chaque rôle, par les cit. Ducheaume, Henri, Carpentier, Vertpré, Saucede, & par les cil. Sara, Fréderic, Laporte, ci-devant Defays, & Belmont. On a fait répéter plusieurs couplets : nous citerons, au hasard, les deux suivans. Blanchet dit à Suzon :

AIR : De la soirée orageuse.

Tu pourrois l'accuser à tort :
Songe, avant que la loi prononce,
Qu'il faut bien clairement d'abord
Prouver le fait que l'on dénonce.
Qu'on soit faux dénonciateur,
Bientôt la loi, que rien n'abuse,
Vous met le calomniateur
A la place d'ceux qu'il accuse.

L'Eveillé, qui a été blessé à l'armée, dit :

AlR : De la piété filiale.

    Dans le ménage , il faudra bien
    Que je travaille pour les nôtres :
Je ne dois plus m'occuper que des autres.
Quant à moi, je ne manquerai de rien :
    Oui, la patrie, à la misere
    Va me soustraire pour jamais :
Elle veut me prouver, par ses bienfaits,
    Que je défendois une mere. . (Bis.)

Voici le couplet d'annonce, chanté à la suite d'Arlequin afficheur, & que le public, qui l'a applaudi avec enthousiasme, a fait répéter trois fois. Arlequin annonce les Marchandes de la Halle :

AIR : Du vaudeville d'Arlequin afficheur.

En venant, vous les honorez
Ici de votre confiance :
Sans savoir ce que vous aurez,
Vous avez tous payé d'avance.
Aussi, vous n'en pouvez douter,
Ces marchandes, dans leurs boutiques ,
Vont faire tout pour contenter
D'aussi bonnes pratiques.

Elles ont tenu parole.

L'Esprit des journaux français et étrangers, vingt-quatrième année, tome V (septembre octobre 1795, fructidor et vendémiaire an 4), p. 261 :

THÉÂTRE DU VAUDEVILLE, RUE DE CHARTRES.

Les Marchandes de la Halle , vaudeville en un acte, du cit. B. Demautort.

Cette petite pièce a reçu les plus vifs applaudissemens d'un spectateur nombreux. Le cit. Vèe-Dechaume a chanté le couplet suivant sur la prise de Worms :

Air : Du vaudeville de l'Isle des Femmes.

Tiens, lis le journal de Feuillant,
Lis notre nouvelle victoire :
Nos soldats, en ce jour brillant,
Se sont encor couverts de gloire.
Worms est à nous ! ce beau succès
Vient d'être annoncé dans la Halle :
En pareil cas, un bon Français (bis.)
D'un bon coup de plus se regale. (bis.)

Par le cit. Dulaurent, de la section des Thuileries.

(Journal des spectacles.)

D'après la base César, la pièce a été jouée 34 fois du 18 novembre 1794 (?) au 8 juillet 1796 (33 fois au Théâtre du Vaudeville, 1 fois aux Variétés Amusantes, Comiques et Lyriques).

 

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