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Nicaise (1792, Léger)

Nicaise, opéra comique en un acte, de Jean-Joseph Vadé, mis au goût du jour par Léger, 18 janvier 1792.

Théâtre du Vaudeville.

Le personnage de Nicaise est « un des meilleurs exemples de l'innocence ridicule chez les personnages masculins ». Voir l'article de Mark Darlow, « la simplicité masculine dans l'opéra-comique français », dans le Mâle en France 1715-1830, Représentations de la masculinité, édité par Katherine Astbury et Marie Emmanuelle Plagnol-Diéval (French Studies, Peter Lang, 2004), p. 82-86.

Titre :

Nicaise

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui (vaudevilles et parodies)

Date de création :

7 février 1756, reprise le 18 janvier 1792

Théâtre :

Foire Saint-Germain en 1756, Théâtre du Vaudeville en 1792

Auteur(s) des paroles :

Vadé, Léger pour la reprise de 1792

La pièce de Vadé a été créée le 7 février 1756. Le site Thérepsicore lui attribue 78 représentations à Paris de 1789 à 1795  : 58 en 1792 et 8 en 1793 au Théâtre du Vaudeville, 12 en 1794 à l’Ambigu Comique.

La base César connaît la pièce de Vadé, du 7 février 1756 (une seule représentation parisienne à la Foire Saint-Germain et deux représentations à l’étranger, mais l’unicité de la représentation parisienne n’est pas une certitude) ; elle y ajoute une pièce homonyme attribuée à Léger, jouée le même jour, ce qui est une erreur rectifiée implicitement dans l’article consacrée à cette prétendue deuxième pièce de Nicaise : la liste des représentations de ce Nicaise de Léger ne débute que le 18 janvier 1792 (c’est d’elle que parle l’article du Mercure Français ci-dessous) ; elle a été jouée 51 fois en 1792, 13 fois en 1793, 5 en 1794 au Théâtre du Vaudeville, 12 fois la même année, 15 fois en 179 (divers théâtres), 22 fois en 1796 (surtout au Théâtre de la Cité), 4 fois en 1797 (au Théâtre de la Cité), 17 fois en 1798 et 6 fois en 1799 (les deux années au Théâtre de Montansier). A partir du 27 juin 1796, il peut s'agir, en particulier pour les représentations données au Théâtre de la Cité, de la nouvelle version proposée par Armand Gouffé, version que la base César paraît ignorer, alors qu'elle est connue de la base Thérepsicore, qui semble ignorer la version de Léger.

Elle connaît par ailleurs un Nicaise peintre de Léger (brochure appartenant à la collection Marandet, de l’université de Warwick), créé le 26 février 1793 au théâtre du Vaudeville, et joué 55 fois en 1793, 17 fois en 1794, 6 fois en 1795, 10 fois en 1796, 7 fois en 1797.

Sur ces deux Nicaise de Léger, voir André Tissier, Les spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 1, page 327, note 11 (à propos du Nicaise de 1792)

Cet opéra-comique en 1 acte, de Vadé, retouché par Léger et où il jouait Nicaise (éd. : Paris, Cailleau, an II ; Ars. Rf. 13 920) est entièrement différent – hors la présence de Nicaise – de Nicaise peintre, opéra-comique en 1 acte, du même Léger, et où il tenait aussi le rôle de Nicaise, créé au Théâtre du Vaudeville le 26 février 1793 (éd. : Paris, Cailleau, an II ; Ars. Rf. 18 537).

et tome 2, p. 183, note 8 (à propos du Nicaise peintre de 1793) :

Aux dix premières représentations, Nicaise apprenti(f) peintre. Le théâtre du Vaudeville jouait déjà un Nicaise de Vadé (1756, 1767), retouché par Léger (voir t. 1, page 327, note 11). Léger retoucha donc encore une fois le Nicaise de Vadé, et en modifia le titre. Mais pour cette nouvelle version, les annonces se contentent parfois du seul nom Nicaise ; et il est difficile à partir du 6 juillet 1793 de dire, comme il est vraisemblable, si c’est bien le nouveau Nicaise qui est joué. A partir du 28 novembre 1795 (hors de notre répertoire, les deux pièces seront nettement séparées dans les annonces du Journal de Paris : Nicaise peintre d’une part, et Nicaise de Vadé de l’autre.

En résumé :

  • La pièce originelle est de Vadé, et elle est jouée pour la première fois en 1756. Une seule représentation parisienne d'après César, qui ajoute seulement deux représentations, en 1761 et en 1768, la première à la Monnaie de Bruxelles, la seconde à Maestricht.

  • Une première version arrangée est due à Léger, elle connaît de nombreuses représentations selon la base César. Elle apparaît le 18 janvier 1792 et connaît un réel succès, puisqu'elle est abondamment jouée en 1792, 1793 et 1794, au Théâtre du Vaudeville ; la même année, elle est jouée au Théâtre de l'Ambigu-Comique. A la fin de 1795, elle est jouée dans toute une série de théâtres. A partir du premier janvier 1796, elle est jouée au Palais des Variétés.

  • A partir du 27 juin 1796, nouvelle version, celle d'Armand Gouffé, donnée au Théâtre de la Cité ; elle est jouée à ce théâtre dès le 22 mars 1796, à une date antérieure à celle que donne la brochure. Ces représentations de la version de Gouffé s'étalent jusqu'au 24 juin 1797, date après laquelle, dès le 26 juin, c'est le Théâtre de Montansier qui affiche Nicaise sans précision de la version représentée. Ces représentations vont jusqu'au 6 août 1799.

  • Léger, enfin, fait jouer à partir du 26 février 1793 un Nicaise peintre dont on a la brochure (voir dans la collection Marandet). Elle est abondamment jouée en 1793 et jusqu'au 25 octobre 1797.

Les personnages :

  • dans la version de Vadé (brochure de 1756) : M. et Madame Clément, Angélique, Nicaise, amant d'Angélique, Nicole, sœur de Nicaise, Julien, paysan.

  • dans la version arrangée par Armand Gouffé : Nicaise, amant d'Angélique, Julien, paysan, M. Clément, oncle d'Angélique, Angélique, Madame Clément; tante d'Angélique, Nicole, sœur de Nicaise.

  • dans la version de Léger, Nicaise peintre : Vermillon, Nicaise, Rose, Charlotte.

Pour la version de Léger en 1792, je n'ai pas d'information.

Mercure français, n° 7 du 18 février 1792, p. 79 :

[Après être revenu rapidement sur les représentations des Deux Panthéons, ou L’inauguration du Théâtre du Vaudeville, le critique rend compte de la reprise ou de la création d’un Nicaise, qui serait celui de Vadé remis au goût du jour. Le regard porté sur cette pseudo-nouveauté est sévère : simple rhabillage de vieilles choses avec des musiques empruntées un peu partout. Pour le critique, ce n’est pas ainsi qu’il faut concevoir le vaudeville : quand on « parodie » ainsi, le lien entre les paroles et la musique est rompu, ce qui n’empêche pas que certains couplets neufs sont jugés plaisants, et que l’interprétation est jugée défectueuse.]

On y a donné depuis le Nicaise de Vadé, rajusté par M. Léger, l’un des acteurs de ce Théâtre, & qui remplit le principal rôle. Ce raccommodage consiste à avoir mis les anciens Couplets sur des Airs nouveaux, à avoir parodié des Duos, des Quatuors, divers morceaux d’ensemble, &c. Je veux bien qu’on appelle cela des Vaudevilles ; mais alors il faut dire quelle différence on trouve entre des Pieces en Vaudevilles & des Pieces en Musique, si ce n’est que dans ces dernieres, la Musique est faite pour les paroles ; & que dans les autres, la Musique, qui a déjà servi, exprime les paroles comme elle peut. Les Auteurs de Pieces à Vaudevilles peuvent être ennemis de la Musique dont ils se servent ; mais à coup sûr la Musique n’est pas l’ennemie du Vaudeville, sur-tout comme on les fait aujourd'hui. Au surplus, le nouveau Nicaise offre plusieurs Couplets neufs, assez plaisants : mais cette Piece n’a pas paru en général aussi bien exécutée que les autres.

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