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Oui et non

Oui et non, anecdote espagnole en un acte mêlée de vaudevilles, de Deschamps, 19 nivôse an 9 [9 janvier 1801].

Théâtre du Vaudeville

Almanach des Muses 1802

Courrier des spectacles, n° 1412 du 20 nivôse an 9 [10 janvier 1801], p. 3 :

[« Une jolie anecdote espagnole » : un tuteur qui veut épouser sa pupille, mais qui se la fait souffler par le jeune officier qu’elle aime, à cause des précautions mêmes qu’il a prises, et qui se retournent contre lui. Le compte rendu n’est pas débordant d’enthousiasme « quelque succès », « quelques longueurs et peu d’action. Points positifs : « deux jolies scènes […] très bien filées et d’un genre neuf et agréable ». L’auteur est nommé avant le résumé d’une intrigue en effet peu chargée en péripéties. Deux ou trois couplets agréables, une actrice remarquable dans un rôle principal. Ce n’est pas beaucoup.]

Théâtre du Vaudeville.

Une jolie anecdote espagnole a donné naissance au vaudeville donné hier pour la première fois à ce théâtre sous le titre de Oui et non. Cet ouvrage a obtenu quelques succès ; nous ne dissimulerons pas que quelques longueurs et peu d’action, ont contribué à l’accueil un peu froid qu’il a éprouvé. Néanmoins on a reconnu et applaudi deux jolies scènes, celle où Félix s’introduit dans le jardin, et celle où il revient avec son Colonel. Elles sont très-bien filées et d’un genre neuf et agréable.

Voici de quelle manière le citoyen Deschamps, auteur de Piron avec ses amis, a traité l’anecdote.

Caroline , pupille de Don Pedro , ne consent à épouser son tuteur, qu’après le mariage de sa sœur Estelle. Mais celle-ci recule de jour en jour le moment de choisir un époux, ce qui n’arrange pas beaucoup l’impatient et le jaloux Don Pedro. Un régiment vient d’arriver dans la ville, et le tuteur a si bien fait auprès de l’Alcade qu’il a écarté tous les militaires, et s’il s’en présente un seul, Caroline doit répondre toujours non. Estelle qu’un pareil ordre offense, est renvoyée, mais elle promet de se venger, et laissant la porte du parc ouverte, elle facilite les moyens d’entrer à Félix, officier, amant de Caroline, qu’il n’a pas vue depuis long-tems. Il entre dans le jardin, Caroline fidèle aux ordres de son tuteur ne répond à toutes ses questions que par non. Félix la reconnoît, tombe à ses genoux. Estelle accourt et promettant de le seconder n’a que le tems de le faire sortir. Des ouvriers dressent une tente où Don Pedro doit recevoir la visite de quelques officiers du régiment En effet, le Colonel arrive bientôt suivi de Félix, dont il raconte l’aventure plaisante avec une jeune dame, qui n’a jamais voulu répondre autrement que par... oui, interrompt Don Pedro, qui soupçonne Estelle d’avoir entretenu le jeune officier et de lui avoir dit le oui afin de contrecarrer les ordres qu’il a donnés à Caroline. Il la fait venir, Estelle paroît et répond qu’effectivement elle a vu Félix, qu’elle lui a parlé. Celui-ci demande au tuteur la main de celle chez laquelle il est entré ce matin. Don Pedro qui sait que le mariage d’Estelle doit hâter celui de sa sœur, y consent et prend le Colonel à témoin de sa sincérité ; Félix tombe aux pieds de Caroline, qui lui est cédée par Don Pedro.

Deux ou trois couplets ont mérité d’être distinguées ; celui du vaudeville sur-tout adressé au public, est tourné avec infiniment de grâce.

Madame Henri, qui est bien dans tous les rôles, fait valoir celui de Caroline avec beaucoup d’intelligence.

F. J. B. P. G***.

Année théatrale, Almanach pour l'an X, p. 232-233 :

Le 19 [Nivôse], on joua une comédie du citoyen Deschamps, intitulé : Oui et Non. .Une anecdote espagnole en avait fourni le sujet et la meilleure scène ; celle où une jeune fille, condamnée par son tuteur à répondre toujours non, trouve, dans la tournure d'une conversation, le moyen de faire connaître à son amant, et ses sentimens et ses chagrins. On reconnut là tout le talent de l'auteur de la Revanche Forcée ; et elle valut quelques représentations à la pièce, d'ailleurs assez médiocre.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, tome IV (Pluviôse an 9), p. 273-274 :

Théâtre du Vaudeville.

Oui et Non,

Don Pédro a pour pupille Caroline, quî n'a consenti à l'épouser qu'après le mariage de sa sœur Estelle. Celle-ci en recule toujours le moment, ce qui fait plaisir à Caroline, qui aime un jeune officier nommé Don Félix. Un régiment arrive dans la ville ; Don Pédro sort pour aller demander une exemption de logement, et ordonne à Caroline de toujours répondre Non, à tous ceux qui pourroient venir en son absence. Don Félix entre, reconnoît Caroline, qui, pour obéir à son tuteur, répond toujours Non. Mais Don Félix retourne ses questions, de sorte que le Non devient un Oui. Don Pédro revient, et ordonne qu'on apprête, dans le jardin, une tente pour recevoir le colonel. Celui-ci arrive avec Don Félix; il ne reconnoît pas le jardin, et raconte l'aventure qui vient de lui arriver. Don Pédro soupçonne d'abord Estelle, mais on le détrompe, et il est contraint de céder Caroline à Don Félix.

Les couplets ne sont ni saillans, ni bien écrits ; mais la scène du Non, quoique peu neuve, a beaucoup amusé et a fait réussir la pièce. Elle est du C. Deschamps.

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