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La Paix (Aude, 1797)

La Paix, comédie en deux actes en vers, suivie d'un divertissement, de Joseph Aude, créée sur le Théâtre de la République, le 13 brumaire an 6 [3 novembre 1797].

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, (1797.) An VI :

La Paix, comédie en deux actes, en vers, suivie d'un divertissement. Par le Citoyen Aude. Représentée sur le théâtre de la République le 13 Brumaire an 6.

La paix aux intriguands déclarera la guerre.

La Paix, acte 2, scène 5.

Courrier des spectacles, n° 256 du 14 brumaire an 6 [4 novembre 1797], p. 2 :

[La paix est le sujet de bien des théâtres, en ce début novembre 1797. Le critique se contente de parler de la pièce de Joseph Aude, en annonçant des comptes rendus prochains pour les autres pièces. Il s’étonne de la rapidité du travail d’Aude, qui a su écrire une pièce en vers « bien écrite », avec « un très-grand nombre de vers fort beaux ». Bien sûr, l’intrigue est « fort peu de choses », mais comment s’en étonner « vu la célérité avec laquelle cette pièce a été faite ». L’intrigue est vite résumée, et il ne vaut en effet pas la peine de s’y attarder : un mariage compromis, qui finalement a lieu, comme c’est la règle de ce genre de pièce. Elle s’achève par « une fête dont la décoration est fort belle », et où on couronne une statue de la Paix, en musique, chants et danses. Le critique conclue en citant deux vers, les seuls qu’il a retenus, mais des vers bien choisis, puisqu’ils constatent que les fournisseurs (de l’armée) sont les seuls à ne pas tirer profit de la guerre (le personnage négatif de la pièce, celui qui ne veut pas de la paix est justement un fournisseur).]

Théâtre de la République.

Tous les théâtres de la capitale s'empressent de célébrer la paix, en donnant des pièces qui y sont analogues. Cinq comédies différentes, sous le titre de la Paix, furent données hier dans cette ville. Je présenterai un extrait de chacune de ces pièces ; mais je ne parlerai aujourd'hui que de celle qui a été jouée au théâtre de la République. Son succès a été des plus complets et des mieux mérités. Il est même étonnant que le citoyen Aude, son auteur, ait pu, en aussi peu de temps, composer cet ouvrage, qui offre un très-grand nombre de vers fort beaux. En général cette pièce est très-bien écrite ; son style est souvent nerveux, toujours clairet précis, et quelque fois comique ; ses caractères sont vrais et parfaitement soutenus ; l’intrigue est et ne pouvoit être que fort peu de choses, vu la célérité avec laquelle cette pièce a été faite. Ce seroit une sévérité mal placée que d’exiger de la régularité dans un plan tracé à la hâte, et dans un ouvrage qui paroit être le fruit d’un enthousiasme bien louable.

Verseuil a promis Henriette, sa fille, à M. Duroc, fournisseur, à l’exclusion de Valcourt, jeune officier qu’elle aime. L’amant disgracié n’a pas souffert patiemment son malheur, et Duroc ne peut en être rencontré, sans en recevoir des mortifications. Verseuil, mécontent de cette opiniâtreté de Valcourt, lui a défendu de se présenter chez lui, mais la défense n’est pas exactement suivie.

On attend à tous momens la nouvelle de la paix ; Duroc seul n’y croit pas. Une lettre du Rhin lui annonce le contraire ; il l’a lue à tout le monde sans persuader personne, et le canon qui fait naître la joie dans tous les cœurs , vient enfin détruire l’espoir du sien. Il se flatte encore d’épouser Henriette ; mais Armand, fils de Verseuil, intercède pour Valcourt, et ce dernier obtient la main d’Henriette.

Cette pièce est terminée par une fête dont la décoration est fort belle. La statue de la Paix, au milieu d’un vaste jardin, est couronnée de guirlandes ; des marches s’exécutent, des danses, des chants de joie, offrent un spectacle fort gai. Parmi un grand nombre de vers qui ont fait plaisir, je ne me rappelle que de ceux-ci, Valcourt dit en parlant des fournisseurs :

Le moyen d'être riche est l’art d’oser tout faire,
La paix à ces messieurs déclarera la guerre.

La paix est au programme des théâtre suivants, le 13 brumaire an 6 [ 3 novembre1797] :

  • le Théâtre Feydeau propose l’Hymne à la Paix, chanté par le citoyen Darius, paroles de la citoyenne Pipelet, musique du citoyen Méhul ; le 17 brumaire an 6 [7 novembre1797], c’est l’Heureuse nouvelle de Saint-Just et Longchamps, musique de Lebrun, qui est donnée dans ce théâtre (compte rendu dans le Courrier des spectacles du lendemain, n° 260.

  • le Théâtre de la République propose la Paix (c’est la pièce de Joseph Aude) ;

  • le Théâtre du Vaudeville propose le Pari, divertissement en un acte à l’occasion de la paix, de Desfontaines, Barré, Radet, Després et Deschamps  ;
  • le Théâtre de l’Ambigu Comique propose dans une séance « gratis, en réjouissance de la paix, les Amans réunis par la paix ;

  • le Théâtre des Jeunes Artistes propose la Paix, reprise de la pièce que Martainville avait fait jouer le 14 floréal, et dont le Courrier des spectacles avait rendu compte dans son numéro 118.

Le 17 brumaire an 6 [7 novembre1797], le Courrier des spectacles n° 259 rend compte d’une pièce jouée sur le Théâtre des Délassemens, intitulée la Paix.

Toujours le 17 brumaire an 6 [7 novembre1797], le Théâtre de la Cité donne la Paix, dont l’auteur n’a pas été demandé. Compte rendu dans le numéro 260.

Et la liste n’est sans doute pas complète : il faudra y revenir.

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