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Parchemin, ou le Greffier de Vaugirard

Parchemin, ou le Greffier de Vaugirard, vaudeville burlesque en un acte, de Georges Duval, 5 pluviôse an 10 [25 janvier 1802].

Théâtre Montansier-Variétés.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 10 – 1802 :

Parchemin, ou le Greffier de Vaugirard, vaudeville burlesque en un acte ; Par Georges Duval, Auteur de Fagotin. Représenté sur le théâtre Montansier-Variétés, le 5 pluviôse, an 10.

La date de création indiquée dans la brochure n'est pas la bonne. D'après le Courrier des spectacles, cette première a eu lieu le 13 pluviôse an 10 [2 février 1802].

Courrier des spectacles, n° 1800 du 14 pluviose an 10 [3 février 1802], p. 2 :

[Le critique s'étonne de la réaction de certains spectateurs qui, pourtant amplement prévenus qu'ils allaient voir une pièce burlesque, ont trouvé la pièce mauvaise, parce qu'elle ne répond pas aux règles de la comédie. Mais c'est surtout « qu'ils n'avoient pas envie de rire », poussés aussi dans leur refus par l'enthousiasme factice des amis de l'auteur (on est face à une lutte de clans ou de claques). Le critique pour sa part, pense que la pièce ne mérite pas autant de sévérité : c'est « une folie en un acte », par « une longue comédie »,, et cette folie vaut bien d'autres productions de l'auteur. L'intrigue est vite résumée : c'est une pièce de carnaval, avec une rivalité amoureuse opposant un barbier et un greffier. De façon ridicule, les deux rivaux se battent en duel autour d'un dédit, mais sans se faire de mal, et celui qui l'emporte ne le méritait pas, et il n'aura pas à payer ce fameux dédit. La pièce est bien jugée . « des mots plaisans et des réparties fort gaies [,des] couplets […] assez bien tournés ». L'auteur est nommé, de même que les deux acteurs principaux, qui « ont lutté d'originalité ».]

Théâtre Montansier.

C’étoit hier une chose assez plaisante que l'humeur de certaines gens qui assistoient à la première représentation de Parchemin, ou le Greffier de Vaugirard. L’affiche .leur avoit dit que c’étoit une pièce burlesque, l’auteur le leur répétoit sans cesse, chaque phrase, chaque mot sembloit confirmer que nous étions dans le moment où la grosse gaîté dit et agit à sa guise, dans la carnaval en un mot ; tout cela étoit loin de les convertir, et ils se sont obstinés pendant quelque tems à trouver la pièce mauvaise. Et quelles raisons paroissoient-ils donner de ce mécontentement ? c'est que l'action ne marchoit pas, c'est que le milieu et la fin ne répondoient pas au commencement, c'est qu'il y avoit des scènes de remplissage et trop longues, c'est que... bref la meilleure raison c'est qu'ils n'avoient pas envie de rire. Il faut convenir pourtant que les amis de l'auteur n'avoient pas peu servi à faire éclater ces murmures : si un couplet assez drôle fait rire, ils le redemandent à corps et à cris, et les moroses s'y opposant, il résulte de cette lutte, pour l’auteur, de petits désagrémens dont ses amis sont la cause innocente. C’est donc selon nous un très-mauvais service à rendre à un auteur que de le servir trop ouvertement, et de forcer pour ainsi dire l’opinion générale ; car les ennemis se montrent sur-tout au moment où les amis se déclarent. Pour nous qui sommes loin de juger une folie en un acte avec la même sévérité qu’une longue comédie, nous engageons l’auteur à faire plusieurs coupures qui sont très-nécessaires, et Parchemin pourra alors paroître à côté de Cricri, et de Fagotin.

Poirée, marchand de vin à Vaugirard, a promis Manette sa fille en mariage à Cadédis, son barbier et son chirurgien. Mais ce choix n’est pas celui de la demoiselle, qui aime Parchemin, greffier de l'endroit. Celui-ci attend Cadédis pour se battre avec lui et lui arracher un dédit qui s’oppose à son mariage. Cadédis et Parchemin vont se battre : le dernier fait le mort, puis revieut et contrefaisant le pharitôme, il crie à Cadédis de rendre le dédit. Le Barbier soupçonne la ruse et ils tirent encore l’épée à conditîon qu’ils ne se tueront pas, et qu'au premier sang ils cesseront le combat. Cadédis se dit blessé le premier, et remet le dédit à Parchemin, qui alloit s’avouer vaincu.

Il y a des mots plaisans et des réparties fort gaies dans cet ouvrage, qui est de saison. Les couplets sont en général assez bien tournés. L’auteur est le cit. Georges Duval.

Bosquier-Gavaudan et Brunet ont lutté d’originalité dans les rôles de Cadédis et de Parchemin.

F. J. B. P. G***.          

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