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Les Rencontres au corps-de-garde

Les Rencontres au corps-de-garde, vaudeville en un acte, 23 décembre 1815.

Théâtre des Variétés.

Titre

Rencontres au corps de garde (les)

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

23 décembre 1815

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

M. Brazier

Pièce non imprimée, dont Brazier se dit l’auteur avec la complicité de Merle et Lafortelle.

Mercure de France, tome soixante-cinquième, décembre 1815, p. 228-229 :

[En décembre 1815, impossible de ne pas faire allusion à la situation nouvelle de la France : allusion au roi, soutien à la Garde nationale. La pièce a échoué, et semble l’avoir bien mérité : elle n’est qu’une imitation d’une pièce de circonstance.]

CORRESPONDANCE DRAMATIQUE.

Il paraît, Monseigneur, que, depuis quelque temps, je suis destiné à ne vous annoncer que des chutes ; mais ce ne sont que des chutes de vaudevilles ; et ce genre d'ouvrages coûte si peu à leurs auteurs, qu'en vérité ils n'ont pas eux-mêmes le temps de les regretter. Plusieurs de ces messieurs, par exemple, se sont réunis pour déjeuner ; ils ne se sont pas donné la peine de chercher un sujet, parce qu'il aurait fallu faire quelques efforts d'imagination, et qu'en général ils en ont si peu qu'ils seraient facilement épuisés. Ils se sont dit : une Nuit au Corps de Garde a eu du succès au Vaudeville ; pourquoi une pièce de ce genre n'en aurait-elle pas aux Variétés ? Tous nos personnages sont trouvés ; mais, pour ne pas avoir trop l'air d'imiter, nous changerons le titre, les couplets ; nous introduirons dans le dialogue quelques-uns de ces mots heureux qui font hausser les épaules des gens de goût, et, nous réunissant pour un second déjeuner, il faudrait avoir bien du malheur si nous ne terminions pas notre vaudeville.

Felix qui potuit rerum cognoscere causas!

Les Rencontres au Corps de Garde ont été fort mal accueillies du public, qui parfois se mêle encore de juger avec goût. Le chapelet de niaiseries qu'on se disposait de lui défiler a été interrompu par de charitables sifflets, qui n'ont pas voulu que les auteurs se rendissent ridicules au point de se nommer.

C'est la seconde fois, Monseigneur, que l'habit respectable de la garde nationale parisienne est hué sur un théâtre. Le Journal de Paris a relevé cette inconvenance avec beaucoup de chaleur à l'occasion d'Encore une Nuit au Corps de Garde, donnée à la Porte Saint-Martin. Le directeur de ce théâtre, homme de sens et de goût, a fait disparaître de l'affiche le titre de la pièce ; ce qui n'a pas empêché les auteurs et le théâtre des Variétés d'agir comme si l'avis leur était étranger. Au milieu du bruit et de la confusion qui régnaient dans la salle, j'ai réussi à retenir le couplet suivant, le seul de la pièce peut-être qui eût le sens commun :

Air du Cabaret.

Honneur à. ce corps respectable !
Pour applaudir à ses succès,
Pour chérir son but honorable,
Il suffit que l'on soit Français.
C'est la garde nationale
Qui, de l'honneur suivant la loi,
Sauva deux fois la capitale,
Et ramena deux fois ton roi.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815; tome VI, p. 418 :

[Encore un appel à l’originalité : il ne sert à rien d’imiter ce qui a réussi.]

Les Rencontres au Corps-de-garde, vaudeville en un acte, joué le 23 Décembre 1815.

Le succès de la petite pièce du Vaudeville, intitulée une Nuit de la Garde nationale, avoit donné l'idée de faire une autre pièce du même genre : mais le succès d'un ouvrage de circonstance tient à la nouveauté ; et, comme on n'a pu diversifier les tableaux, la pièce est tombée. Avis aux imitateurs.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1817, (onzième année), p. 198-199 :

[Résumé d’un imbroglio assez mal fichu, dont on ignorera la fin, puisque la pièce n’a pas été achevée.]

LES RENCONTRES AU CORPS-DE-GARDE, vaudeville en 1 acte par MM***. (23 décembre.)

M. Pigeon-Pattu est encore le principal personnage de la pièce ; au moment où la toile se lève, il monte sa garde ; on vient le relever ; et le voilà se désabillant pour ne pas gâter son uniforme. Il se fait apporter pour la nuit un équipement complet et une flûte qui doit servir pour souper le lendemain matin. Mais le tambour de la compagnie mange cette flûte, uniquement pour amener ce proverbe : ce qui vient de la flûte retourne au tambour. Est-ce là ce qu'on appele [sic] de l'esprit ?

L'officier du poste trouve mauvais que M. Pattu se soit déshabillé, et, puisqu'il a fait son service, cet officier le renvoie chez lui. Sur ces entrefaites Mad. Pattu apporte à souper à son mari qu'elle ne trouve plus ; ce pauvre mari revient bien triste, de n'avoir pas rencontré sa femme chez elle, lorsque l'officier lui dit qu'on a arrêté une dame sortant du bal.

Grande colère entre les époux qui se sont reconnus et qui se croient mutuellement infidèles. Rimanville neveu de Mad. Pattu, et un musicien qu'on a fait ivrogne pour ne pas déroger à l'usage, sont arrêtés ; et à ce que nous avons cru comprendre, essayent de les reconcilier ; le parterre qui n'était pas aussi bien disposé qu'eux, n'a pas voulu en entendre davantage, et la toile a été baissée au bruit des sifflets.

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