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Storb et Verner ou les Suites d'un duel

dStorb et Verner ou les Suites d'un Duel, [mélo]drame en trois actes, de Bonel et Boirie, 16 germinal an 13 [6 avril 1805].

Théâtre de la Porte St-Martin.

Seul le nom des auteurs du texte est donné : ni compositeur, ni chorégraphe.

Titre :

Storb et Verner, ou les Suites d’un duel

Genre

mélodrame (drame selon la brochure)

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

prose

Musique :

oui, au moins pour accompagner les ballets

Date de création :

16 germinal an 13 (6 avril 1805)

Théâtre :

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Auteur(s) des paroles :

Bonel et Boirie

Almanach des Muses 1806.

Dans l’Almanach des Muses, le titre devient Strob et Verner.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an xiii (1805) :

Storb et Verner, ou les suites d'un duel, drame en trois actes, de MM. Bonel et Boirie ; représenté sur le théâtre de la Porte Saint-Martin, le 16 germinal an 13.

Le vrai militaire, le vrai brave songe à combattre pour la cause de tous avant de combattre pour celle qui lui est personnelle.

Acte premier, Scène VIII.

La traditionnelle liste des personnages donne l’emploi des personnages plutôt que leurs rapports mutuels :

PERSONNAGES.

ACTEURS.

LE GENERAL, Père noble.

M. Dugrand.

VERNER, Premier rôle.

M. Adnet.

LE MAJOR T Jeune premier.

M. Philippe.

FRITZ , Premier comique.

M. Bourdais.

LE CAPITAINE Rapporteur, Troisième rôle.

M. D'Herbouville.

EUGÉNIE , Jeune Première.

Mme Bourdais.

Un Sécretaire , personnage muet.

 

Un Domestique.

 

Soldats.

 

Paysans et Paysannes.

 

Courrier des spectacles, n° 2975 du 18 germinal an 13 [8 avril 1805], p. 2 :

[Avant de rendre compte de la pièce nouvelle, le critique parle en termes positifs du mélodrame, qui a donné une dignité enviable au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Il a un air de grandeur qui impressionne aussi bien « la multitude » que « l’homme plus instruit ». Son succès repose sur le choix d’une anecdote présentant « une situation touchante », ce qui explique son large succès au Boulevard. Mais Storb et Verner a été « moins heureux », du fait de la présence d’un vil délateur, personnage toujours odieux. L’article se poursuit par le résumé d’une intrigue romanesque, « les suites d’un duel » : pour dénouer une intrigue sentimentale, un personnage dénonce le meurtrier d’un haut personnage au cours d’un duel. Le coupable supposé est condamné à mort, quand le père de la jeune fille au cœur de la rivalité amoureuse dévoile qu’il est ce haut personnage qu’on croyait mort dans le duel. Et il donne sa fille à celui qu’on allait exécuter. « Les torches funéraires font aussi-tôt place aux flambeaux de l’hymen, et tout finit par des fêtes », dans un de ces renversements qu’affectionne le mélodrame. Reste à juger la pièce. Son premier acte est un bavardage insipide, qui a pourtant été applaudi (on aime sans doute les « lieux communs » et la « morale surannée » au Théâtre de la Porte Saint-Martin). La faute au rôle du délateur, qu’on ne peut plus souffrir au théâtre après en avoir vu tellement dans les années passées. Les actes suivants ont été « tantôt applaudis, tantôt désapprouvés », mais « les évolutions militaires, et des ballets très-bien exécutés » ont sauvé la pièce, qui aurait pourtant besoin d’être retouchée et d’être mieux sue par les acteurs. A ce prix, elle aura quelques représentations, le temps pour ses auteurs « de leur préparer des successeurs ».

Note intéressante : à aucun moment, le critique ne dit qui est Storb. Il aurait pu nous dire qu’il s’agissait du père de la jeune première]

Théâtre de la Porte St-Martin.

Storb et Verner, ou les Suites d'un Duel.

C’est par le mélodrame que le Théâtre de la Porte-St-Martin est parvenu à se donner une certaine dignité qui semble l’élever au-dessus de ses confrères. Cet appareil de combats, ces marches de soldats, ces attaques de villes, ces aventures de héros, de guerriers portent avec elles je ne sais quel air de grandeur, qui en impose à la multitude, et séduit souvent même les yeux de l’homme plus instruit.

Il faut peu de pénétration pour suivre ces anecdotes historiques qui n’ont de commun avec l’art dramatique que la partie méchanique de la représentation. Pour peu que l’anecdote dont l’auteur a fait choix présente une situation touchante, l’ouvrage est assuré du succès le plus brillant ; aussi combien de triomphes de ce genre à nos théâtres des Boulevards !

Storb et Verner ont cependant été moins heureux que ceux qui les ont précédés ; la faute en est un peu à l'auteur, qui a gâté son sujet en y jetant un personnage vil, qui fait le vil métier de dénonciateur. Ces sortes de rôles sont toujours si odieux, qu’il est difficile qu’ils ne nuisent pas aux autres.

Le colonel Verner et le major Brom, l’un et l’autre officiers du même régiment, aiment l’un et l’autre Eugénie, fille de leur général ; mais leur fortune est différente. Verner, qui est le plus jeune, a pour lui le suffrage de la jeune personne ; le Major, personnage plus grave, est appuyé de la faveur du père. Comme les militaires n’aiment pas à soupirer long-tems, les deux amans conviennent de décider au sabre la question de préséance. Verner a pour confident un vieux caporal nommé Fritz, qui, effrayé des dangers de ce combat, prend le parti, pour sauver son maître, d’aller à Postdam dénoncer le Major comme coupable d’avoir tué en duel, douze ans auparavant, le comte de Storemberg, et pour prouve de son accusation, il dépose une épée qui a servi dans ce duel.

Brom est arrêté, et subit un long interrogatoire, mais il prouve évidemment que l’épée qu’on lui présente a appartenu à Verner ; ce lui-ci en convient, s’avoue coupable, et est condamné à mort. Fritz qui reconnoît alors les suites de sa mauvaise action, cherche à l’expier, en soutenant que l’épée est à lui ; mais sa déclaration est rejettée, et Verner est prêt à périr. En ce moment . le père d’Eugénie arrive de Postdam ; il apprend le triste sort de Verner, se présente devant les juges, et leur dit : « Vous avez condamné Verner comme coupahle de la mort d’un homme , et votre jugement est juste, puisqu’il a avoué lui-même son crime. Mais moi aussi, je dois être juste, et découvrir la vérité. Verner est accusé d’avoir tué le Comte de Storemberg ; que seroit-ce si le Comte de Storemberg existoit ? Eh bien ! il existe, car c’est moi qui suis Storemberg. »

Le général rapporte alors qu’après le combat, laissé pour mort sur le champ de bataille, il fut rappelé à la vie ; que craignant d’être poursuivi, il prit le parti de s’éloigner de sa patrie ; qu’il n’y rentra qu’après plusieurs années, et que sous un nom supposé, il a mérité, par ses services, d’être élevé au grade de général.

Il déclare alors qu’il accepte Verner pour gendre. Les torches funéraires font aussi-tôt place aux flambeaux de l’hymen, et tout finit par des fêtes.

Le premier acte de cet ouvrage offre assez peu d’intérêt ; l’auteur l’a chargé de vieilles sentences, de lieux communs, de morale surannée, qui néanmoins ont été applaudis. Le rôle de Fritz a généralement déplu. Les délateurs ont été si nombreux, si lâches et si cruels pendant une longue série d’années malheureuses, qu’il est difficile de les souffrir aujourd’hui, même dans les fictions du Théâtre. Le second et le troisième actes ont donc été tantôt applaudis, tantôt désapprouvés ; mais les évolutions militaires, et des ballets très-bien exécutés ont calmé les mécontens. Si l’auteur retouche cet ouvrage, si les acteurs s’attachent à mieux savoir et à rendre plus exactement leurs rôles, Storb et Verner pourront avoir quelques représentations, et donner le tems à d’autres auteurs de leur préparer des successeurs.

L’Opinion du parterre, ou Revue des Théâtres, troisième année, février 1806,

[La pièce a été créée dans le cadre d’une représentation « au bénéfice de M. Fusil, artiste sociétaire de ce Théâtre », annonce le Courrier des spectacles du 6 avril 1805.]

16 Germinal.

Première représentation de Storb et Verner, ou les Suites d’un Duel, mélodrame en trois actes, de Bonnel et …. ; au bénéfice de Fusil.

A ne pas confondre avec la pièce de René Perin, les Suites d'un duel (jouée en 1807).

 

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