La Toilette de Julie

La Toilette de Julie, comédie en un acte et en vers, de Demoustier, 18 février 1791.

Théâtre de Monsieur.

Titre :

Toilette de Julie (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

18 février 1791

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

Demoustier

Journal général de France, n° 64 du samedi 5 mars 1791, p. 256 :

[La pièce nouvelle est bien écrite, peut-être même trop bien, mais elle ne vaut pas la Coquette corrigée de Lanoue (Théâtre de la Comédie Françoise, 23 février 1756). Inutile d’en dire plus...]

THÉATRE DE MONSIEUR.

M. de Moustier, jeune Auteur très-estimable, après nous avoir donné la jolie Comédie d'Alceste à la campagne, a fait jouer sur le même Théâtre, le Vendredi 18 Fév., la Toilette de Julie, en un acte & en vers. Nous ferons en deux l'extrait de cette Pièce , dont le style est agréable, quoique précieux, & nous dirons à nos Lecteurs : Si vous avez vu la Coquette corrigée de Lanoue, n'allez pas voir la Toilette de Julie ; mais si vous avez vu la Toilette de Julie, allez bien vîte voir la Coquette corrigée,

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 12 du samedi 19 mars 1791, p. 112 :

[Le critique réduit son compte rendu au minimum : une pièce qui ne vaut que par le style et la versification...]

Au Théatre de Monsieur, on a donné la Toilette de Julie, petite Piece de l'Auteur d'Alceste à la campagne, qui n'a de mérite que dans le style & la versification.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 3 (mars 1791), p. 325-327 :

[Dans le même numéro, à propos de la comédie des Trois Amans, c’est le trio Lanoue, Dorat, Marivaux qui était donné contre les modèles à ne pas suivre (à part Marivaux, d’ailleurs peu apprécié alors, des auteurs de comédie du second ordre). Ici, on trouve Barthe à la place de Marivaux, pour montrer qu’on parle d’un monde obsolète, le ci-devant grand monde (on est toujours avec un auteur du second ordre).

Pièce sans originalité, qui montre le monde de la futilité, autour de la coquette. « De l’esprit & de jolies tirades », mais « presque rien de neuf, & le ton du monde n’y est point saisi ».]

Le 18 février, on a donné la premiere représentation de la Toilette de Julie, comédie en un acte & en vers, par M. de Moustier.

La Toilette de Julie est une de ces pieces qui doivent leur sujet à Lanoue, Barthe & Dorat. C'est une de ces scenes qui se passoienr souvent dans le ci-devant grand monde. Avec du brillant, du jargon, des mines, des vapeurs, des nerfs & des migraines, l'héroïne de ces sortes d'ouvrages est toujours sûre d'amuser ; mais il faut de l'esprit pour les écrire, & c'est ce que l'on a remarqué dans la Toilette de Julie, qui a eu du succès. Julie, femme jeune & jolie, surcharge ses traits de poufs, fleurs, aigrettes, rouge, &c &c & de tous ces jolis riens qui sont si attrayans pour la beauté & si utiles à la laideur. Julie est à sa toilette : l'abbé Zèphire lui apporte un bonnet : il s'extasie sur les talens de sa marchande de modes : on lui conseille de la troquer contre un bon bénéfice ; il est trop tard, répond-il en soupirant. Julie, entourée de Mirliflores qui lui préparent son rouge, ses fleurs, &c. s'apperçoit que Melcourt qu'elle aime, ne s'empresse pas à se rendre utile : elle lui en fait la guerre ; mais Melcourt est un homme sensé : il a promis à la mere de Julie de corriger cette jeune personne de sa coquetterie : il la reproche en effet à cette derniere & feint de la quitter pour jamais. Julie, cédant bientôt à la force de ses raisonnemens, & plus encore à son amour, lui sacrifie toute sa parure ; elle dépose rouge, aigrettes, plumes, le bonnet que Melcourt appelle une énorme machine, & parée de les seuls attraits, elle donne sa main à son ami. La troupe d'agréables & le délicieux abbé Zéphire sont éconduits, quoiqu'on ait trouve à ce dernier l'esprit tout brillant d'étincelles &. qu'il. s'éblouisse lui-même. Telle est la miniature de la Coquette corrigée que M. de Moustier, auteur d'Alceste à la campagne, vient de nous donner.

Il y a de l'esprit & de jolies tirades de pieces fugitives dans cet essai, mais presque rien de neuf, & le ton du monde n'y est point saisi. Des details galans, & qui ramenent souvent l'idée des fables antiques, auroient fait reconnoître l'auteur des Lettres sur la mythologie, quand on ne l'auroit pas nommé.

D’après la base César, la pièce a eu 17 représentations au Théâtre de Monsieur / Théâtre Feydeau du 18 février 1791 au 31 janvier 1792. Le Journal général de France donne comme date de première représentation le 20 février 1791 (pour le 18 février, il ne donne pas le programme du Théâtre de Monsieur). Ce qui ne l’empêche pas de donner, dans son numéro du 5 mars, comme date de première le 18 février 1791.

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