La Veille des noces, ou l'Après-souper de Misanthropie et repentir

La Veille des Noces, ou l'Après-souper de Misanthropie et Repentir, comédie en un acte et en vers, de HyacintheDorvo, 26 Germinal an 7 [15 avril 1799].

Théâtre des Amis des Arts et des Élèves de l'Opéra-Comique (anciennement Théâtre Molière)

Titre :

Veille des noces (la), ou l’Après-souper de Misanthropie et Repentir

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

vers

Musique :

non

Date de création :

26 germinal an 7 (15 avril 1799)

Théâtre :

Théâtre des Amis des Arts et des Élèves de l'Opéra-Comique (anciennement Théâtre Molière)

Auteur(s) des paroles :

Hyacinthe Dorvo

Almanach des Muses 1800

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez P. Roussot, chez Cretté :

La Veille des noces, ou l’Après-souper de Misantropie et repentir, comédie en un acte, en vers, Par le citoyen Dorvo. Représentée, pour la première fois, par la Société des Amis des Arts, sur le Théâtre de Molière, le 26 Germinal, an 7.

Le texte de la pièce est précédé d’un avant-propos de l’auteur :

AVANT-PROPOS.

Les éloges mérités que je devais nécessairement donner aux Artistes Français du Théâtre de l'Odéon, composant une Pièce qui fit suite au drame de Misantropie et Repentir, ont fait le succès de cette bagatelle ; le public a saisi avec avidité toutes les applications qui étaient en leur faveur : leurs talens, leur zèle, je dis plus, leur malheur ; tout devait les provoquer; aussi aucunes d'elles n'est échappée, particulièrement celles qui avaient rapport au cit. St.-Phal et à la cit. Simon ; en effet qu'elle [sic] preuve viennent-ils de donner de la connaissance de leur art ! Je ne répéterai point à ce sujet ce que tout Paris a dit. Je regrette que la peine qu'ils ont prise de monter ma Comédie de l’Envieux n'ait pas été récompensée d'une manière plus avantageuse pour eux et pour moi ; je profite de cette occasion pour les remercier, et déplorer avec tous les Amis du Théâtre l'événement funeste dont sa représentation a été l'avant-coureur.

Quelques flatteurs que soient les applaudissemens qu'on a prodigués à ma Bluette, ce qui m'a fait le plus de plaisir, est le rapprochement qu'on a trouvé dans mes idées et celles des Auteurs estimables du joli vaudeville de Comment faire ; car, certes nos pièces ont été faites dans le même temps, et le billet obligeant que m'écrivit la cit. Molé, le 12 Ventôse dernier, après lui avoir communiqué la mienne, est une preuve évidente que nous ne nous devons rien les uns aux autres sur la conception de nos deux ouvrages ; je devais cette explication aux réflexions que m'ont faites quelques personnes qui s'intéressent à moi.

Les Artistes du Théâtre de Molière ont parfaitement rendu mes intentions, tous ont fait preuve de talens dans ma petite comédie, et particulièrement le cit. Bosset, qui, chargé du personnage important de Félix, en a saisi toutes les nuances, et fait pressentir les succès qu'il doit obtenir un jour dans un art qu'il cultive avec tant d'avantage.

Courrier des spectacles, n° 784 du 27 germinal an 7 [16 avril 1799], p. 3 :

[La pièce fait partie des ouvrages nés du succès de Misanthropie et repentir. Son intrigue, qui reprend celle d’une autre pièce du même genre, n’a rien d’original : deux jeunes filles qui ont vu la pièce de Kotzebue déçoivent beaucoup leur fiancés par leur réaction contraire, et la solution consiste simplement en un changement des partenaires : les deux mariages auront lieu, même si ce n’est plus ceux qui étaient prévus. Le jugement porté est très positif : style, versification, pensée, tout est de qualité, et on y reconnaît une plus exercée. Reste quelques longueurs à faire disparaître (il faut tout de même un petit reproche).]

Théâtre des amis des Arts.

Un succès flatteur et mérité a couronné la comédie en un acte et en vers donnée hier pour la première fois à ce théâtre sous le titre de la Veille des Nôces, ou l’Après Souper de Misanthropie.

Henriette et Sophie sont sur le point d'épouser, l’une Henry, l’autre Eugène, deux jeunes gens qui ont l’approbation des parens. La veille du mariage, toute la société assiste à une représentation de Misantropie et Repentir, et cette piece affecte diversement chacun d’eux. Henriette y a versé des larmes, tandis que Sophie a vu la piece avec indifférence ; Henry et Eugene prennent de-là occasion de manifester le dégoût que depuis long-tems ils nourrissent chacun pour leur maîtresse, mais ils n'ont pas le tems de le leur déclarer : Sophie vient elle-même avouer à ses parens qu’elle aime depuis long-tems Henry. Henriette fait le même aveu en faveur d’Eugene, et les parens surpris, mais satisfaits, consentent aux deux mariages.

L’on voit que ce fonds est à-peu-près semblable à celui de Comment faire ? donné avec succès au Vaudeville.

Cette comédie offre généralement un style soutenu, des vers heureux et des pensées fortes exprimées en peu de mots. On y reconnoit la touche au citoyen Dorvo, l’auteur, qui a été demandé et n’a point paru. ,

Les scenes du valet et des deux jeunes gens qui craignent de s’expliquer sur le changement de leur amour ont paru marcher lentement. L’auteur , au moyen de certaines corrections, pourra facilement faire disparoitre quelques longueurs.

D’après la base César, la pièce, qui fait partie des spectacles nés à la suite de Misanthropie et Repentir, d'August von Kotzebue (1789, jouée à Paris, au Théâtre de l'Odéon le 27 décembre 1798), est de Hyacinthe Dorvo. Elle a été créée le 15 avril 1799 au Théâtre de Molière, et a connu six représentations. (Voir Ling-Ling Sheu, « Réception ambiguë du drame allemand Misanthropie et Repentir à la fin du Directoire », p. 281 et sqq., dans Critique, Critiques au 18e siècle, Malcolm Cook, Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval éditeurs, Berne 2006).

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