Volicour ou le Tour de page

Volicour ou le Tour de page, comédie en un acte mêlée d'ariettes, de Favières, musique de Devienne, 2 germinal an 5 [22 mars 1797].

Théâtre de la rue Favart.

Courrier des spectacles, n° 76 du 3 germinal an 5 [23 mars 1797], p. 2 :

[Faute d'intrigue, la pièce a eu peu de succès, et elle doit de n'être pas tombé à sa musique et au jeu des acteurs. L'auteur (dont le critique ignore le nom), doit changer bien des choses s'il veut que sa pièce réussisse. L'intrigue, résumée rapidement, repose sur une ruse bien classique, les gens qu'on enivre, et l'ordre d'arrestation subtilisé.]

Théâtre de la rue Favart.

L’opéra de Volicourt, ou le Tour de Page; a eu peu de succès. Cet ouvrage est très-froid, languissant, sans action, jusqu’aux trois quarts de son plan : sur les dernières scènes, il est beaucoup plus actif : il y a même du comique ; mais si l’auteur ne fait pas de grands changemens, s’il ne donne pas à ses premières scènes plus d’ensemble, plus de liaison et plus d’action, il est à présumer que son ouvrage n’aura pas de succès. La musique, on doit le dire avec franchise, et le jeu des acteurs, ont seuls fait écouter la pièce jusqu’au moment où, devenant plus vive, l’on a fait une application qui prouve qu’elle étoit loin d’être du goût du public. On a beaucoup applaudi ces paroles que dit le valet à son maître, je commence à croire que nous nous en tirerons. Ce qui a paru le plus ennuyeux, est le souper qui est d’une longueur insupportable. La musique est agréable : nous ignorons encore les noms des auteurs.

M. Michu a supérieurement rendu le rôle étourdi de Volicourt. M.lle Carline a joué avec beaucoup de naturel le rôle ingénu d’une jeune fille d’auberge. M. Chenard s’est aussi très-bien acquitté du personnage du tuteur.

Volicourt, jeune étourdi, a fait une promesse de mariage à Elisa ; son tuteur, Simon Gercourt, veut la lui faire épouser ; il s’enfuit de sa maison, et arrive dans une auberge où il en conte déjà à une jeune fille de cette maison : il veut l’enlever. Le tuteur arrive avec un exempt, chargé d’un ordre pour l’arrêter. Le jeune Volicourt ne voit pas d’autre moyen de se sauver de la prison, qu’en jouant un tour à son tuteur, il lui fait servir à souper ; le tuteur, l’exempt, se mettent à table avec lui ; il les fait boire assez pour que le sommeil les appesantisse ; il en profite pour enlever à l’exempt sa lettre-de-cachet, et la donne à un brigadier qui vient pour exécuter l’ordre, en lui recommandant d’arrêter ceux qu’il voit ainsi plongés dans le sommeil. Le tuteur se réveille ; le brigadier veut exécuter l’ordre qu’on lui a donné ; il lit le signalement ; il voit, mais trop tard, qu’on l’a trompé ; Volicourt vient lui-même demander sa grâce, en protestant de son repentir, et du dessein qu’il a d’épouser Elisa : le tuteur lui pardonne.

D. S.          

Courrier des spectacles, n° 79 du 6 germinal an 5 [26 mars 1797], p. 2 :

Théâtre de la rue Favart.

La deuxième représentation de Volicourt ou le Tour de Page, n’a pas eu beaucoup plus de succès que la première. Il ne nous a pas semblé y avoir d’autre changement, qu’un peu de suppression dans la scène du souper. La pièce de Volicourt ne peut ajouter à la juste réputation de M. Favieres. Certes, l’auteur a fait cet opéra sans aucune prétention, et il ne peut trouver mauvais que l’on dise qu’il y a beaucoup de froid, de languissant, et même d’invraisemblable. Ses autres ouvrages, Lisbeth, Paul et Virginie peuvent le consoler aisément de ce manque de succès.

La base César, qui consacre deux entrées à la pièce, donne les noms des auteurs dans l'une, et la date des deux représentations qu'elle a connues dans l'autre.

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