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Young, ou la Vie

Young, ou la Vie, comédie en un acte ; par le cit. Creuzé de Lesser, 17 vendémiaire an 8 [8 octobre 1799].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Young, ou la vie

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

16 vendémiaire an 8 (8 octobre 1799)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Creuzé

Almanach des Muses 1801

Young exilé de sa patrie, s'est retiré dans une campagne, où il vit sous le nom de Wilmington. Là, il déplore la perte de sa fille. Arthur vieillard dont il soulage l'infortune, lui donne pour domestique un français nommé Champagne, naturellement gai ; mais feignant pour plaire à son maître, un grand désir de mourir. Young qui ne peut supporter l'idée de la mort de sa fille, est prêt à terminer ses jours, lorsque celle-ci arrive avec son amant qui lui a sauvé la vie. Arrive, en même temps, un ami de Young, qui lui apprend que son exil est fini ; c'en est assez pour qu'Young renonce à son fatal projet, et se trouve heureux de vivre.

De l'esprit, des couplets heureux.

Courrier des spectacles, n° 960 du 17 vendémiaire an 8 [9 octobre 1799], p. 2 :

[Le début de l’article est un peu déroutant : la pièce a eu du succès, et son auteur est nommé, avec le rappel d’un de ses grands succès, le critique insiste sur la difficulté du sujet, qui n’a surtout pas sa place au Théâtre du Vaudeville, où on attend surtout « une franche gaîté ». Le mélancolique Young ne cadre pas avec ce besoin de rire, mais les couplets ont fait accepter la poésie des tombeaux du héros. L’intrigue, résumée, est d’une grande tristesse jusqu’au dénouement, heureux. Young est exilé, il a perdu sa fille, il est au bord du suicide, avec son domestique qui est prêt à l’accompagner dans ce voyage (c'est sur lui que repose le comique de la pièce). Mais la fille de Young n’est pas morte, elle reparaît, et Young est rappelé de son exil. Le critique ne commente pas cette intrigue, il se limite à souligner la qualité d’une interprète cantonnée plutôt dans un petit rôle. Que faut-il penser des autres interprètes ?]

Théâtre du Vaudeville.

La pièce donnée hier à ce théâtre, sous le titre de Young, ou la Vie, a obtenu du succès. L’auteur a été demandé : c’est le cit. Creuzé, auteur des Francais à Cythère. Si le sombre caractère de Young étoit difficile à mettre sur la scène, c’étoit sur-tout au vaudeville, d’où l’on devroit bannir tout ce qui n’excite pas une franche gaîté. Plusieurs couplets heureux et des traits d’esprit ont fait épargner les tombeaux sur lesquels l’auteur avoit sollicité 1’indulgence publique par son couplet d annonce.

Young, exilé de sa patrie, vit fort retiré dans une campagne , sous le nom du docteur Wilmington, et a établi sa demeure assez près des tombeaux sur lesquels il vient pleurer Florella, sa fille, qu’il a perdue. Arthur, vieillard dont il soulage l'infortune, lui fait agréer pour domestique un Français nommé Champagne, fort gai de son naturel, mais qui pour vivre au service du docteur, feint devant lui de desirer mourir. Florella, que son père croit morte, ne cesse de le chercher, accompagnée de Charles, son amant, qui lui a sauvé la vie : elle arrive auprès de l’auteur de ses jours au moment où il va terminer les siens à l’aide d’un pistolet, et pour donner l’exemple à Champagne, qui se disposoit à faire un autre voyage avec son nouveau maître. L'arrivée de Florella change les dispositions d’Young, qui commence à aimer la vie dès le moment qu’il retrouve sa fille, et qu’un ami vient lui apprendre qu’il est rappelé dans sa patrie.

La cit. Henrv a été vivement applaudie dans le petit rôle de Florella qu’elle a joué avec sensibilité, et chanté avec beaucoup de goût.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an viii, premier trimestre, n° 3 (30 vendémiaire), p. 175-176 :

Young ou la Vie.

Au théâtre du Vaudeville on a donné Young ou la Vie.

. . . . . On ne s'attendait guère
A voir Young en cette affaire.

Le Poëte des tombeaux chantant au Vaudeville paraît une de ces bizarreries qu'on a de la peine à concevoir ; mais l'esprit de nos chansonniers s'exerce tellement à étendre l'empire du Vaudeville, qu'il ne faut pas désespérer d'y voir quelque jour figurer Mahomet et les Atrides.

La pièce du C. Creusé a réussi par l'exposition fort gaie du valet de Young que celui-ci veut engager à se tuer avec lui et qui ne s'en soucie guère.

Nous avons sur ce sujet une fort jolie comédie de Marsollier, intitulée le Vaporeux, dont il est étonnant qu'aucun théâtre ne s'empare : elle a bien pu fournir quelques idées au C. Creusé.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, V. année (an vii, 1799), tome troisième, p. 552-553 :

Young , ou la Vie.

La gaieté du Vaudeville paroîtroit s'accorder peu avec le sombre caractère de Young; malgré cela, le C. Creuzé, auteur des François à Cythère, et de Ninon de Lenclos, a su mettre avec succès, sur la scène, l'auteur des méditations mélancoliques, connues sous le nom des Nuits, dans cette pièce, dont la première représentation a eu lieu le 16 vendémiaire.

Young est exilé de sa patrie ; il s'est retiré dans une campagne, en Irlande, où il n'est connu que sous le nom du docteur Wilmington. Il passe la plupart de son temps au milieu des tombeaux, et il y pleure Florella, sa fille, qu'il croit avoir perdue pour jamais. Un françois, nommé Champagne, d'un caractère fort gai, se présente pour entrer comme domestique chez Young ; et, pour se plier au caractère sombre du docteur, il feint, devant lui, d'abhorrer aussi la vie. Cependant cette contrainte lui devient trop pénible ; il est donc fort content de ce que Young lui annonce qu'il ira faire un long voyage, et qu'il pourra l'accompagner. Champagne se dispose à faire un voyage bien différent de celui dont veut parler son maître ; celui-ci, pour l'encourager à suivre son exemple, va terminer ses jours à l'aide d'un pistolet. Dans ce moment, Florella, que Young croit morte, arrive avec Charles, son amant, qui lui a sauvé la vie, et qui n'a cessé depuis de l'accompagner dans les voyages qu'elle a faits pour découvrir la retraite de son père. Cet événement heureux, joint à la nouvelle apportée par un ami, qu'il est rappelé dans sa patrie, raniment l'amour de Young pour la vie, et changent entièrement ses dispositions, au grand plaisir de Champagne, qui n'étoit pas encore disposé à faire le voyage pour l'autre monde.

D'après la base César, la pièce dont elle ignore l’auteur, a été jouée 8 fois au Théâtre du Vaudeville, du 8 octobre au 9 novembre 1799.

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