Abelino, drame en cinq, puis quatre actes, de Thuring et Delrieu, 23 brumaire an 10 [14 novembre 1801].
Théâtre de Molière.
La pièce de Thuring et Delrieu est également connue sous le titre de Abelino. ou le Grand bandit
Courrier des spectacles, n° 1721 du 25 brumaire an 10 [16 novembre 1801], p. 2 :
Théâtre de Molière.
Nous nous étions proposés de parler aujourd’hui d’Abélino, drame en cinq actes et en prose, dont la représentation eut lieu avant-hier à ce théâtre ; mais nous aimons mieux attendre la seconde représentation, qui se donne ce soir. L’ouvrage a éprouvé des corrections, il est réduit à quatre actes : au moyen de ces changemens il marchera mieux et obtiendra sans doute plus de succès.
Courrier des spectacles, n° 1722 du 26 brumaire an 10 [17 novembre 1801], p. 2 :
Théâtre de Molière.
La seconde représentation d'Abelino a eu ainsi que nous l’avions espéré, plus de succès que la première. Au moyen d’heureuses coupures que l’on a faites, l’ouvrage marche rapidement et présente plusieurs scènes d’une grande beauté dans les différents actes, ce qui soutient parfaitement l’intérêt.
Voici le sujet de cet ouvrage, dont nous avons déjà donné un apperçu en rendant compte de l'Homme à trois visages :
Exilé de Venise par le Doge, qui lui refuse la main de Rosa, sa fille, le jeune Laurendo rassemble quelques amis et surprend un fameux brigand qui désoloit les environs de Venise, sons le nom d’Abelino. Les partisans de celui-ci résistent et massacrent tous les guerriers qui ont suivi Laurendo, qui dans ce danger pressant attaque Adelino, le terrasse, et reconnoît en lui un seigneur Vénitien, un conjuré, qui à l’aide d’un masque cachoit sa figure à tous ceux qui l’approchoient. Il s'empare de ce masque, s’en couvre le visage, et se faisant passer pour Abelino, il commande aux brigands ; il parvient à rentrer dans Venise secrètement, et comme il sait tout le plan d’une conspiration contre l’état, il en instruit le Doge, qui ne voit en lui que Florendo, et qui lui promet la main de sa fille. Le Sénat est convoqué pour neuf heures du soir. Les conjurés s’y rendent, dans l’intention d’exécuter leurs desseins, et dans l’espoir d’être secondés par Abelino. Abelino y vient en effet, mais au grand étonnement de tous, c’est pour sauver Venise en démasquant les traîtres, et en quittant son costume d’Abelino pour paroitre sous celui de Laurendo.
Le citoyen Martelli a joué avec sa supériorité ordinaire le rôle de Laurendo, et madame Lecoutre, dans celui de Rosa , a déployé beaucoup de sensibilité et d’intelligence. Le rôle du Doge a été rendu avec noblesse, et mieux que la première fois, par le citoyen J. B. Vanhove. Les auteurs sont le général Thuring et le cit. Delrieu.
Voir l'article consacré à l'ensemble des pièces mettant Abelino en scène.
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