La Comédie impromptu, comédie en un acte et en prose, d'Henri Simon, 6 août 1811.
Théâtre de l'Impératrice.
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Titre :
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Comédie impromptu (la)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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6 août 1811
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Théâtre :
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Théâtre de l’Impératrice
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Auteur(s) des paroles :
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Henri Simon
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Almanach des Muses 1812.
Le Poëte et le Musicien au théâtre Feydeau, et l'Auteur sans le savoir au Vaudeville, avaient déjà épuisé ce que ce sujet peut avoir de piquant, lorsque M. Simon a donné sa Comédie Impromptu. Cela n'a pas empêché le public d'applaudir à des traits heureux dans le dialogue et à plusieurs intentions comiques.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Martinet, 1811 :
La Comédie impromptu, comédie en un acte et en prose, Par M. Henri Simon, Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de S. M. l'Impératrice, le 6 août 1811.
L'Esprit des journaux français et étrangers, année 1811, tome 9, septembre 1811, p. 294-295 :
[Le compte rendu commence par la question du plagiat : après un exemple antérieur de trois pièces sur un sujet proche, nouvelle trilogie, cette fois sur l’écriture d’une pièce. Les pièces se ressemblent (« deux jeunes gens occupés de faire une pièce, un valet qui y contribue, une veuve éprise de l'un des deux auteurs »), mais qui imite l’autre ? Une cittaion de Virgile, Bucoliques, 3, 108 permet au critique de ne pas avoir à trancher... L’analyse de la nouvelle pièce en montre la parenté avec l’Auteur sans le savoir, avant d’arriver au jugement : son succès est indiscutable, mais le public semble avoir su qu’il s’agissait d’un jeune auteur, d’où son indulgence. Le critique y a vu « des détails piquans, des mots heureux et des incidens assez plaisans ». Et l’interprétation a contribué au succès. En particulier, Mars est crédité d’« une diction sage et une bonne tenue ».]
Théâtre de l'Impératrice.
La Comédie impromptu, comédie en un acte et en prose.
Lorsque la Jeune Femme colère, l'Avis aux maris, le Mari instituteur, parurent en même-temps, il y a quelques années, sur différens théâtres, on savait que le sujet était récent, il était connu de tout le monde, et on n'accusa aucun auteur d'en avoir copié un autre. Aujourd'hui c'est un peu différent ; une même idée qui a déjà fourni il y a quinze ans quelques jolies scènes à l'auteur des Deux Figaro, ressuscite à-la-fois dans trois têtes différentes, et elle donne naissance à trois pièces qui viennent de se jouer successivement. Est-ce l'effet du hasard, est-ce plutôt esprit d'imitation ? A Feydeau le Poète et le Musicien paraissent être au-dessus du soupçon ; au Vaudeville l'Auteur sans le savoir n'a pas même songé à se défendre de toute inculpation à cet égard ; mais l'auteur de la Comédie impromptu s'est mis en règle ; il a craint qu'on ne l'accusât d'avoir plusieurs points de ressemblance avec l'Auteur sans le savoir. En effet, c'est à peu de chose près, le même fond et les mêmes scènes. Dans l'une comme dans l'autre pièce, les personnages ne diffèrent que par les noms ; ce sont deux jeunes gens occupés de faire une pièce, un valet qui y contribue, une veuve éprise de l'un des deux auteurs. Cette ressemblance est extraordinaire, mais qui des deux a imité l'autre ?
Non nostrum tantas componere lites.
Le succès d'ailleurs fermera la discussion, et le bon larron sera celui qui aura le mieux réussi.
Voici la manière dont le sujet vient d'être traité à l'Odéon :
M. de Marinville attend de Marseille Mme. de Saint Clair, veuve, sa parente, qu'il a intention de marier. Pour la fêter, il a demandé une petite comédie à Jules, son neveu. Celui-ci est épris de sa cousine, qui ne s'attend pas à retrouver en lui un amant tendre et constant. Tourmenté par son amour et ses créanciers, Jules ne peut travailler. (C'est exactement la même scène que dans l'Auteur sans le savoir.) Victor, son ami, son collaborateur, sachant que ce travail doit lui procurer une place avantageuse, ne veut pas laisser échapper une occasion qui ne se retrouverait pas ; il se charge de la besogne : mais, comme chez la plupart de nos auteurs du jour, son imagination est en défaut. Ne pouvant trouver de sujet neuf, il compose la pièce de l'aventure même de Jules. Morin, le factotum et le valet de ce dernier, qui s'est mêlé de littérature pendant un mois, écrit le dialogue des personnes qui viennent. La demande de Marinville, l'embarras de Jules, qui ignore ce que Victor a fait, la chute d'un perroquet, l'arrivée de Mme. Saint Clair, la reconnaissance des amans, une légère brouillerie, un mariage, tels sont les incidens de la Comédie impromptu.
Cette comédie a été accueillie avec faveur ; il semblait que le public fût dans la confidence, et qu'il sût que c'était l'ouvrage d'un débutant, du moins sur un théâtre d'un ordre plus relevé. Les encouragemens n'ont pas été épargnés. Il y a au reste des détails piquans, des mots heureux et des incidens assez plaisans. L'auteur doit aussi beaucoup aux acteurs. Armand est très-comique dans le rôle de Morin. Thénard et Pélissier représentent bien les deux amis, Mars se distingue dans le rôle de Marinville par une diction sage et une bonne tenue. Mmes. Delisle et Fleury jouent d'une manière très spirituelle les rôles de Mme. de Saint Clair et d'une petite Provençale. Ce personnage jette beaucoup de gaieté dans la pièce.
L'auteur est M. Henri Simon.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année, 1811, tome 4, p. 391-392 ;
[Le compte rendu commence par des regrets : on écrit beaucoup; mais les pièces ne restent guère au théâtre, il y a « disette de sujets », et les pièces se ressemblent beaucoup, ce qui est le cas pour cette pièce, qui comme deux autres pièces a copié une pièce plus ancienne. Le sujet est rapidement résumé, et le critique souligne ce que la pièce doit à la qualité de l’interprétation.]
ODÉON. THÉATRE DE L'IMPERATRICE.
La Comédie impromptu, comédie en un acte et en prose, jouée le 6 août.
On n'a jamais fait tant de pièces de théâtre, et elles n'ont jamais passé avec tant de rapidité. La disette de sujets vient de l'extrême consommation, et il n'est pas étonnant que les auteurs se rencontrent souvent dans le choix des idées premières, ou des incidens de leurs pièces ; la plupart d'entre eux puisant rarement dans leur propre fonds.
Le Poète et le Musicien, l'Auteur sans le savoir, ont beaucoup de ressemblance avec la Comédie impromptu. Aucun des trois auteurs n'a volé l'autre : mais tous trois ont volé les deux Figaro. Voici la manière dont le sujet vient d'être traité à l'Odéon : M. de Marinville attend de Marseille Madame de Saint-Clair, veuve, sa parente, qu'il a intention de marier. Pour la fêter, il a demandé une petite comédie à Jules, son neveu. Celui-ci est épris de sa cousine, qui ne s'attend pas à retrouver en lui un amant tendre et .constant. Tourmenté par son amour et par ses créanciers, Jules ne peut travailler. Victor, son ami, son collaborateur, sachant que ce travail doit lui procurer une place avantageuse, ne veut pas laisser échapper une occasion qui ne se retrouveroit pas ; il se charge de la besogne ; mais son imagination est en défaut. Ne pouvant trouver de sujet neuf, il compose la pièce de l'aventure même de Jules. Morin, le factotum et le valet de ce dernier, qui s'est mêlé de littérature pendant un mois, écrit le dialogue des personnes qui viennent. La demande de Marinville, l'embarras de Jules, qui ignore ce que Victor a fait, la chûte d'un perroquet, l'arrivée de Madame Saint-Clair, la reconnoissance des amans, une légère brouillerie, un mariage, tels sont les incidens de la Comédie impromptu.
Cette comédie a été accueillie avec indulgence : c'est l'ouvrage d'un débutant. L'auteur doit beaucoup aux acteurs. Armand est très-comique dans le rôle de Morin ; Mesdames Delisle et Fleury jouent d'une manière très-agréable les rôles de Madame SaintClair et d'une petite provençale.
L'auteur est M. Henri Simon.
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