Le Cousin de tout le monde

Le Cousin de tout le monde, comédie en prose et en un acte, de Picard, 22 juillet 1793.

Théâtre du Palais-Variétés.

Titre :

Cousin de tout le monde (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

22 juillet 1793

Théâtre :

Théâtre du Palais-Variétés

Auteur(s) des paroles :

Picard

Sur la page de titre de la brochure, à paris, chez la Citoyenne Toubon, 1793 :

Le Cousin de tout le monde, comédie en un acte, en prose. Par L. B. Picard. Représentée pour la première fois, sur le Théâtre des Variétés du palais, le 22 Juillet 1793.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 8 (août 1793), p. 309-312 :

[La pièce est mise en relation avec une anecdote qui en serait l’origine (comme s’il fallait prouver que les auteurs de théâtre n’inventent guère). Ce rapprochement ne va pas de soi, c'est le moins qu'on puisse dire, et il faut y revenir à deux fois pour convaincre un lecteur incrédule. Un autre rapprochement sera fait plus tard, sans être complètement explicitée. La pièce « a été bien jouée », à l’exception d’un acteur, acccusé d’avoir fait de son rôle « une caricature repoussante », occasion de rappeler la hiérarchie des théâtres « Les acteurs du théatre du palais doivent en éloigner, avec soin, tout ce qui pourroit l'assimiler aux théatres forains. » L’auteur, demandé et nommé, a à son actif une « agréable comédie » et une pièce que « le bon goût [lui] reproche ». Et la pièce nouvelle ne saurait ni affaiblir sa réputation, ni y ajouter.]

THÉATRE DU PALAIS-VARIÉTÉS.

Le Cousin de tout le monde, comédie en prose & en un acte.

La plaisante anecdote de Collé, qui s'introduisit dans une noce, sans y être connu de personne, a donné naissance à cette petite comédie. Un jeune homme, nommé Robin, qui fait une grande dépense, mais qui n'a que de la fatuité & des dettes, est sur le point d'épouser Henriette, fille d'un marchand qui passe pour être fort riche. Ce marchand toutefois est près de faire banqueroute, & il compte beaucoup sur l'apparente fortune de son gendre futur, pour rétablir ses affaires. Comme il n'a rien, & que cependant il veut donner à sa fille une dot de 20,000 écus, il cherche à les emprunter de l'usurier Bertrand. Celui-ci n'ayant pour l'instant que 30,000 livres à sa disposition, s'adresse, pour completter la somme, à Robin, dont il ignore le futur mariage, & contre lequel il a une contrainte par corps, pour différentes sommes. Robin, qui compte toucher dans le jour les 60,000 livres de son beau-pere, promet à Bertrand de lui donner sous deux heures la somme qu'il désire. On se doute bien que l'arrivée inopinée de l'usurier, lorsque le beau-pere & le gendre sont ensemble, forme le dénouement de cette intrigue, & que chacun des deux voit alors qu'il a voulu tromper l'autre.

Nos lecteurs nous demanderont peut-être à présent où se trouve la ressemblance de cette comédie, avec l'aventure de Collé : la voici : Henriette & Saint-Clair, son cousin, s'aiment depuis quelque tems, & ne se le sont pas encore déclaré. Ce jeune homme, désespéré du mariage de sa parente, dont le contrat va être dressé après un dîner auquel doivent assister les deux familles, fait rencontre d'un ancien camarade de college, appellé Doucignac. Le Gascon est, comme tous les Gascons de théatre, un pauvre diable dont la bourse & l'estomac sont vuides.

Saint-Clair fait part à son ami du malheureux état de son amour, & Doucignac, enchanté de trouver l'occasion d'attraper un bon dîner, promet à Saint-Clair de lui faire épouser sa maîtresse dans la journée, s'il veut prêter les mains au projet qu'il médite : Saint-Clair y consent. Doucignac revient bientôt après, avec un habit noir, encore assez propre, & un gros bouquet à son côté. Il passe dans l'esprit des deux familles, pour le cousin de l'un des accordés, & il parvient à brouiller Albert & Robin. secondé ensuite par Bertrand, qui survient, comme nous l'avons dit plus haut, il fait rompre le mariage de Robin avec Henriette, qui est aussi-tôt unie à Saint-Clair.

Cette bleuette dramatique a été bien jouée. Elle renferme une situation qui a quelque ressemblance avec la scene du plan dans le Somnambule, & qui, malgré cela, est encore agréable. Mme. Saint-Clair a joué le rôle d'Henriette avec beaucoup de décence & de vérité. M. Frogeres a mis dans celui de Doucignac, toute la vérité qu'on lui connoît. Mais on auroit désiré que M. Tiercelin ne fît point du rôle du fat, une caricature repoussante. Les acteurs du théatre du palais doivent en éloigner, avec soin, tout ce qui pourroit l'assimiler aux théatres forains.

Le public a demandé l'auteur, & l'on a nommé M. Picard, auquel nous devons l'agréable comédie de Conteur, & à qui le bon goût reproche les Visitandines. Quoique ce nouvel ouvrage n'ajoute rien à sa réputation, du moins il ne sauroit l'affoiblir.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 10 (octobre 1793), p. 339-340 :

[Cela faisait deux mois que l’Esprit des journaux français et étrangers n’avait pas publié de critique de cette pièce, et la nouvelle critique ne nous apprend pas grand chose...]

Le cousin de tout le monde, comédie en un acte & en prose.

On connoît l'histoire du Cousin de tout le monde : on sait qu'un particulier prenoit plaisir à se présenter dans une noce, à se faire passer, aux yeux du futur, pour le cousin de la mariée, & aux yeux de la mariée pour le cousin du futur. Ce tour ingénieux, qui forme une anecdote comique de la vie de Collé, a fourni à M. Picard l'idée de cette petite piece, qui a été jouée avec succès derniérement sur ce théatre.

Albert marie sa fille Henriette à M. Robin ; mais Henriette aime son petit-cousin St. Clair, & en est aimée. St. Clair a pour ami Doustignac, gascon, qui forme le projet de s'introduire au repas de noce, afin de brouiller le gendre avec le beau-pere. Doustignac se présente en effet en habit noir, en gants blancs, & se fait passer pour le Cousin de tout le monde. Bientôt, par des rapports qu'il croit faux, il persuade au gendre que le beau-pere emprunte pour lui payer la dot de sa fille, & au beau-pere, que son gendre compte sur la dot de sa fille pour payer ses créanciers. Ceci excite une querelle entre Albert & Robin : bientôt les rapports de Doustignac sont confirmés par un usurier, nommé Bernard, qui se trouve être le véritable cousin de Doustignac. Le beau-pere & le gendre empruntaient tous deux secrettement à cet usurier qui dévoile tout. Robin se retire furieux, & Albert donne sa fille à St. Clair, qui lui promet de s'associer à son commerce. Cette petite piece est agréable : M. Frogeres surtout y joue d'une maniere très-comique le rôle plaisant du Cousin de tout le monde. On a demandé l'auteur, & l'on a nommé M. Picard. Nous pouvons assurer à ce jeune & laborieux auteur, que toutes les fois qu'il voudra créer du comique & des situations neuves au théatre, le public & lui seront toujours cousins.

César : première le 22 juillet 1793. Pièce jouée 21 fois en 1793, 26 fois en 1794 (dont 2 fois à la Maison Egalité et deux fois aux Variétés amusantes, comiques et lyriques), 8 fois en 1795 (6 fois à la Maison Egalité, 2 fois au Palais des Variétés), 6 fois en 1796 au théâtre de la Cité.]

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