Les Chevaux vengés, ou la Parodie de la Parodie de Fernand Cortez, pantomime, de Franconi, 6 janvier 1810.
Cette pantomime est aussi décrite comme une « folie de carnaval avec plusieurs changements à vue » (annonce dans le Journal de Paris du 6 janvier 1810).
Cirque Olympique.
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Titre :
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Les Chevaux vengés, ou la Parodie de la Parodie de Fernand Cortez
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Genre
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pantomime
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Nombre d'actes :
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Vers / prose ?
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Musique :
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Date de création :
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6 janvier 1810
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Théâtre :
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Cirque Olympique
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Auteur(s) des paroles :
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Franconi
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Journal de Paris, n° 12, du 12 janvier 1810, p. 6 :
[Après quelques mots positifs sur le mélodrame Jean de Calais, présentation d'une nouvelle pantomime des frères Franconi, qui n'en est pas une, puisqu'il s'agit d'une réponse aux auteurs d'une parodie de Fernand Cortez : les chevaux des Franconi attaquent les parodistes et les mettent en fuite, d'autant que Pégase les empêchent d'accéder au Parnasse. Et l'affaire ne serait pas close : on annonce une réponse à la parodie parodiant la parodie... Et cette série de vengeance est présentée comme une nouvelle pratique.]
Jean de Calais, au Théâtre de l’Ambigu, & les Chevaux vengés, au Cirque de MM. Franconi, attirent chaque jour la foule. Jean de Calais est comme tous les mélodrames, une pièce chargée d’incident extraordinaires ; mais le sujet en est interpellant, & l’on croit reconnoitre dans le style, le talent d’un homme de lettres fait pour écrire la bonne comédie. Quant aux Chevaux vengés, c'est une ingénieure vengeance des traits satiriques que les trois parodistes de Fernand Cortez ont dirigé contre la troupe équestre de MM. Franconi. On y représente ces malins chansonniers sous la forme de trois innocents qui font répéter une pièce de leur façon sur le théâtre de Pontoise. Les chevaux du Cirque fondent sur eux & les mettent en fuite. Nos parodistes effrayés veulent escalader le Parnasse , & en sont repoussés par les ruades de Pégase ; enfin la paix se fait entre les puissances belligérantes, & la pièce se termine par des exercices où MM. Franconi & leur troupe développent une habileté surnaturelle.
On annonce que les parodistes de Fernand Cortez, parodiés eux-mêmes par les Chevaux vengés, se proposent de faire à ceux-ci une réplique sanglante. Ce genre de guerre est nouveau, & ne piquera guère moins la curiosité que n’avoient fait, il y a six ans, les Commentaires de Corneille commentés par M. Palissot, dont les Commentaires furent à leur tour commentés par tous les journaux de la capitale.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 15e année, 1810, tome I, p. 211-212 :
[Le compte rendu porte sur un spectacle d équitation, de Franconi (ou Francony, c’est selon). C’est plus de l'exhibition que du théâtre, et la « parodie de la parodie » est sans doute plus un prétexte qu’une cause réelle d’indignation contre la pièce de de Jouy et Esmenard, musique de Spontini, ballets de M. Gardel, jouée le 28 novembre 1809 sur le Théâtre de l’Académie Impériale de Musique. Le ton adopté est d'abord plaisant : le critique brode un peu sur le thème des animaux qui parlent. Puis il résume, toujours avec un brin d’ironie une intrigue qui ridiculise trois apprentis auteurs (occasion de citer Boileau, bien sûr, C’est en vain qu’au Parnasse...), avant le retour des écuyers et des chevaux qui exécutent « des exercices très-brillans ».]
CIRQUE OLYMPIQUE.
Les Chevaux vengés, ou la Parodie de la Parodie de Fernand Cortez , pantomime jouée pour la première fois le 6 janvier 1810.
Jusqu'à présent les Parodistes s’étoient cru innattaquables [sic]. Les auteurs, les acteurs, les musiciens, trembloient devant le tribunal du malin Vaudeville. Ce sont les chevaux qui ont attaché le grelot. Ces nobles animaux, piqués justement de se voir représentés par des ânes, ont lancé dans le public une épître que M. Francony jeune a écrite sous leur dictée, et qui sert de préface au programme de leur parodie. Le bon Père Bougeant, qui a composé un si joli ouvrage sur le langage des bêtes, ne leur supposoit pas encore assez d'éloquence, et lui-même seroit étonné de l'érudition et du style de Génie et de Coquette (1). Je ne connois que les aimables chats de Madame Deshoulières qui aient écrit avec plus de grâce et de malice. Les Parodistes sont heureux de n'avoir pas eu affaire à ces malins animaux ; car ils auraient eu à redouter des coups de patte, et il est à supposer que Cochon et Grisette n'auraient point fait patte de velours. Au surplus la parodie de la parodie est un peu méchante, mais si ceux qu'elle frappe s'en formalisent, ils ne peuvent pas la mépriser en disant que c'est le coup de pied de l’âne.
Trois jeunes paysans, au lieu de labourer le champ de leur père, ont la folie de vouloir écrire, quoiqu'ils sachent à peine lire ; leur père les chasse de sa maison, et voilà nos trois écrivains composant une parodie de Fernand Cortez, d'après l'analyse du Journal de l'Empire. Ils la font recevoir au théâtre du Vaudeville de Gonesse, et on va la représenter, lorsque les chevaux, qui ont appris qu'on les y tournoit en ridicule, viennent au galop, et dispersent les acteurs et les auteurs. Nos trois Parodistes se désolent, les voilà sans ressource dans la seule compagnie de l'âne qui leur sert de monture. Ils aperçoivent une montagne qu'ils ne connoissent pas. Ils veulent la gravir espérant y trouver un asyle, mais Pégase, qui est à l'entrée du chemin, leur lance de vigoureuse ruades, et les chasse loin du Mont Sacré. Ils comprennent alors que :
C'est en vain qu'au Parnasse au téméraire auteur,
Pense de l'art des vers atteindre la hauteur,
Si le Ciel.........
Cependant les écuyers reparoissent avec leurs chevaux ; ils ont mis un frein à la colère de leurs coursiers ; la paix se fait entre les Parodistes, et les animaux parodiés, et la pièce se termine par des exercices très-brillans, où il semble que les coursiers veulent se venger de leurs détracteurs, en les forçant à l'admiration. T. D.
(1) Noms des chevaux de M. Francony.
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