L'Eau et le feu, ou le Gascon à l'épreuve, opéra-bouffon en un acte, de Gaugiran-Nanteuil, musique de Bianchi; 22 thermidor an 12 [10 août 1804].
Théâtre Montansier
Almanach des Muses 1805
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mme. Masson, an XIII (1804) :
L'Eau et le Feu, ou le Gascon à l'épreuve, opéra-bouffon, en un acte ; Par M. Gaugiran-Nanteuil. Musique del Signor Bianchi. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Montansier, le 22 Thermidor, an XII (10 Août 1804.)
Courrier des spectacles, n° 2723, du 23 thermidor an 12 [11 août 1804], p. 2 :
[Compte rendu plutôt sévère, qui s’ouvre par le résumé de l’intrigue, qui commence assez bien et finit dans une belle confusion (on nous sort une tante du personnage principal dont il n’avait pas été question auparavant et que le Gascon épouse on ne sait pourquoi, alors qu’on ne sait rien de ce qu’il advient du couple principal). Le critique enchaîne ensuite sur une condamnation sans appel : invraisemblances et inconséquences qui n’empêchent pas que l’auteur soit nommé, et qui est de façon surprenante un auteur connu et apprécié. Seule la musique est jugée de façon positive.]
Théâtre Montansier.
Première représentation de l’Eau et le Feu, ou le Gascon à l'épreuve.
M. Triport, capitaine de Vaisseau, revient dans ses foyers après une absence de trois ans. Comme il est fort jaloux, il veut en arrivant éprouver sa femme. Son projet est de se faire passer pour mort, de faire annoncer cette nouvelle à son épouse par un certain gascon nommé Broustignac, qui a eu la sottise de se charger de cette ridicule commission. M. Triport fait prudemment part de son projet à Lisette, suivante de sa femme. La soubrette ne manque pas de prévenir sa maîtresse. Chacun. alors joue son rôle, Broustignac débite des mensonges, le Capitaine écoute aux portes et sa femme s’amuse à le tourmenter, en feignant de se réjouir de sa mort.
M. Triport, on ne sait pourquoi, veut mistifier Broustignac ; Lisette, de moitié dans cette mistification, annonce au Gascon que l’on veut l’arrêter. Broustignac se cache dans une malle. M, Triport, contrefaisant sa voix, ordonne de jeter la malle à la rivière, parce que, dit il, elle contient des effets pestiférés. Les matelots, dans le secret, vont remplir leur commission.
Vooilà déjà l’épreuve de l’eau, reste celle du feu. Broustignac après avoir été bien mouillé, revient, et se cache de nouveau, quand Lisette annonce le Capitaine.
Pour cette fois, le Gascon a choisi une cheminée pour retraite ; M. Triport fait allumer du feu : voilà la seconde épreuve. Le Gascon s’enfuit dans la chambre de la tante de la femme du capitaine, revient avec cette tante, et l’épouse.
Il est difficile de rassembler plus d’inconséquences et d’invraisemblances dans un cadre aussi étroit. On n’a pas été peu surpris, quand on a sçu que M. Nanteuil étoit l’auteur de cette pièce dont le succès a été contesté. M. Nanteuil avoit donné une plus haute idée de ses talens dans la comédie du Pacha de Suresne et dans celle de la Petite école des Pères.
La musique du Gascon à l'épreuve a soutenu le poème ; elle est gracieuse et d’une composition fort agréable. L’auteur est M. Bianchi.
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