L'Entrée de Henri IV à Paris, tableau historique, en 2 actes, avec un prologue, paroles de Cuvelier, action pantomime de Franconi jeune, musique arrangée par Gleizer, 30 avril 1814
Cirque olympique
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1814 :
L'Entrée de Henri IV à Paris, tableau historique, en 2 actes, avec un prologue. Paroles de M. Cuvelier de Trie, Capitaine de Cavalerie, Pensionné, et ancien Commissaire de Louis XVI, dans les départemens de l'Ouest. Action pantomime par M. Franconi jeune, Musique arrangée par Gleizer, Représenté, pour la première fois, au Cirque olympique, le 30 avril 1814.
Journal de Paris, n° 125 du 5 mai 1814, p. 2-3 :
Le feuilleton du 5 mai, dû à Martainville, est tout entier consacré aux pièces prenant Henri IV pour héros. Son contenu est bien sûr tout à fait politique. Il s'ouvre par des excuses : le journal a dû consacrer son espace à des articles politiques (le 3 mai, a été rétablie la statue d'Henri IV, détruite par les révolutionnaires), et la part culturelle a été négligée, mais elle revient désormais. Et tout le feuilleton du jour est consacré à trois pièces autour d'Henri IV, dont le critique souligne la ressemblance avec Louis XVIII : deux princes malheureux, mais soucieux du bonheur de leur peuple. Et avant d'aborder la critique des pièces nouvelles, un long paragraphe rappelle combien la Révolution a été un moment d'égarement de la part de «méchants » et de « fous qui voulaient changer entièrement le caractère franc, sensible et généreux de la nation française, », mais la parenthèse se ferme, et c'est un descendant d'Henri IV qui monte enfin sur le trône de son glorieux ancêtres.
Trois pièces donc, dont on trouvera le compte rendu dans les pages qui leur sont consacrées :
Et pour faire bonne mesure, l'article s'achève sur l'annonce d'une quatrième création, Henri IV, ou la Réduction de Paris, qui fait l'objet d'une critique dans le numéro du 6 mai.
Le Cirque Olympique pouvait-il laisser échapper l’occasion de présenter sur son théâtre un tableau aussi noble, aussi intéressant que celui d’un prince entrant dans sa capitale et reçu comme un bon père qu’une longue absence a ravi à l’amour de ses enfans. La pièce jouée au Cirque de MM. Franconi sous le titre de l'Entrée d'Henri 1V à Paris, a mérité le brillant succès qu'elle a obtenu pair la variété et l’heureuse disposition des tableaux. M. Cuvelier, à qui l'on doit cette nouvelle production, a profité de la liberté que lui donnaient le local et le genre pour secouer le joug de l’unité de lieu et rassembler plusieurs épisodes dans le même cadre. On voit d'abord la belle Gabrielle dont le cœur est partagé entre son amour pour Henri et les soins bienfaisans qu’elle se donne pour réparer les désastres que la guerre a fait éprouver aux pauvres habitans des campagnes. Elle éprouve du dépit et de la joie en reconnaissant quelquefois qu’elle a été prévenue par son rival amant.....
Henri paraît ensuite entouré de ses braves ; il se prépare à repousser une sortie qu’a tentée la garnison de Paris ; emporté par son ardeur, il est séparé pendant le combat de la troupe d'élite à laquelle son panache blanc sert de signe de ralliement. Accueilli dans la cabane d’un charbonnier, le roi partage le pain du pauvre, qui le bénit sans connaître.
Le dernier acte est rempli par l’entrée solennelle du roi dans Paris. Tous les détails en sont représentés avec autant de fidélité que de magnificence. Cette pièce avait attiré la première fois une telle assistance de spectateurs que les loges et les amphithéâtres de cette vaste enceinte ne pouvaient la contenir. On a été obligé de placer des bancs et des chaises dans le manège réservé aux exercices d’équitation. Tout autorise à croire que le succès de ce beau spectacle se soutiendra long-temps avec la même vivacité.
A. Martainville.
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