Henri IV à Meulan, comédie en un acte, en prose, par M. Merville, 24 novembre 1814.
Théâtre de l’Odéon.
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Titre :
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Henri IV à Meulan
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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24 novembre 1814
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Théâtre :
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Théâtre de l’Odéon
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Auteur(s) des paroles :
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Merville
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Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome VI, p. 393 :
[Pour le critique, inutile de s’étendre sur ce genre de pièce : son succès est assuré par la présence d’Henri IV. Pièce de pure circonstance. Petite pièce pas originale du tout : « même sujet » que deux autres pièces.]
Henri IV à Meulan, comédie en un acte et en prose, jouée le 24 Novembre.
Même sujet que la Dinde en pal, et les Clefs de Paris. Succès dû au nom de Henri.
L'auteur de cette petite pièce est M. Merville, acteur de ce théâtre.
L’Esprit des journaux français et étrangers, tome XI, novembre 1814, p. 276
[Après avoir rendu compte de Pas plus de six plats, créé le même jour, le critique entame le compte rendu de Henri IV à Meulan. L’anecdote qui sert de sujet est déjà largement illustrée au théâtre, ce qui n’empêche pas que le critique nous la raconte telle qu’elle figure dans la pièce. On y mélange allègrement politique et intrigue sentimentale, tout en flattant le goût du public pour Henri IV, modèle du bon roi. Malgré sa faiblesse, la pièce nouvelle a obtenu un succès que le seul sujet suffit à expliquer. L’auteur, nommé, doit savoir que ce sont ses sentiments patriotiques qu’on a reconnus, pas son talent dramatique.]
Le sort de la seconde pièce a été plus heureux.
Le sujet d’Henri IV à Meulan, est absolument le même que celui du Souper d'Henri IV, jolie petite pièce qui a eu beaucoup de représentations au théâtre des Variétés, et qu'on y verra toujours avec plaisir. L'auteur de la comédie jouée à l'Odéon a rattaché à l'action le trait de dévouement de la bonne veuve Leclerc qui, la veille de la bataille d'Ivry, donna à Henri cent mille francs en écus qu'elle avait réalisés pour l'aider à payer l'armée qui refusait d'attendre plus long-temps ses montres arriérées.
Classac, gascon d'origine et bourgeois de Meulan, est amoureux de Gabrielle, fille du sire de la Céciniére. Contre l'usage des gascons, et sur tout des gascons de théâtre, Classac est riche ; mais le gentilhomme, malgré la pauvreté qui tient compagnie à sa noblesse, ne veut pas déroger, et dédaigne l'alliance d'un roturier. L'opinion politique contribue aussi à ses refus. Classac est zélé royaliste, tandis que le baron de la Céciniére est encore infecté du venin de la ligue. Comme sou vieux château a été pillé pendant la guerre, il a été obligé d'accepter un asile à Meulan, chez madame Leclerc, amie et voisine de Classac, et enthousiaste comme lui de la cause et des vertus de Henri.
Classac redouble ses instances pour triompher de l'entêtement du gentilhomme ; il lui fait ainsi le portrait du roi, qu'il suffit, dit-il, de voir une fois pour le chérir à jamais : « Où trouver un homme qui réunisse à un plus haut degré, tous les talens et toutes les vertus qui honorent l'humanité ? Juste, bon, clément, sage, on le croirait sans passions, si l'on ne savait à quel point celle du bien public le domine. »
Le baron promet à Classac de lui faire l'honneur d'aller souper chez lui ; mais comme il ne veut pas avoir d'obligation à un roturier, il va à la chasse et se propose de rapporter pour son écot quelques pièces de gibier. C'est pendant cette entrefaite que Henri, sous le costume d'un simple officier, vient, accompagné de Crillon, chez madame Leclerc, chercher la somme qui doit empêcher la désertion d'une partie de son armée. L'argent est prêt, mais le souper ne l'est pas, et les voyageurs ont grand faim. Elle pense alors à son voisin, chez qui elle était invitée, ainsi que le baron et la jolie Gabrielle.
Classac cède volontiers son souper, dont il vient manger sa part. Lui seul reconnaît le roi, mais il n'en fait rien paraître ; et ce n'est qu'au dessert qu'il laisse éclater sa joie en nommant le bon Henri, aux genoux duquel il se précipite, en le suppliant de lui accorder des lettres de noblesse, puisque cette illustration peut seule lui permettre de prétendre à la main de sa chère Gabrielle. Le baron converti jure au roi une fidélité à toute épreuve, et la pièce se termine par l'heureuse nouvelle de la soumission de Paris à sou prince légitime.
Cette pièce est sans contredit la plus faible de toutes celles qu'on a composées sur la même anecdote, mais elle n'a pas été moins heureuse que ses aînées. Il est des sujets dont le choix seul garantit le succès. On est bien sûr de désarmer la critique des Français, en leur présentant le grand, le bon Henri ; et quels signes improbateurs pourraient se mêler aux cris de vive le roi !
L'auteur a dû regarder comme une récompense, plutôt de ses sentimens patriotiques, que de son talent dramatique, l'honneur qu'il a obtenu d'entendre proclamer son nom. C'est M. de Merville, acteur de l'Odéon. A. MARTAINVILLE.
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