Le Souper de Henri IV, ou le Laboureur devenu gentilhomme, fait historique en un acte en prose, de Boutillier et Desprez-Walmont, représenté le 12 Octobre 1789.
Théâtre de Monsieur
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Titre :
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Le Souper de Henri IV, ou le Laboureur devenu gentilhomme
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Genre
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fait historique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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12 octobre 1789
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Théâtre :
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Théâtre de Monsieur
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Auteur(s) des paroles :
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Boutillier et Desprez-Walmont
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Almanach des Muses 1790
Pièce qui a eu du succès, comme toutes les Comédies où il est question de Henri IV.
Mercure de France, tome CXXXVII, n° 43 du samedi 24 octobre 1789, p. 94-95 :
[Une des nombreuses pièces à la gloire du bon roi Henri. Le même sujet sera repris en 1814 sous le titre du Souper de Henri IV, ou la Dinde en pal. La pièce de 1789 est bien sûr à la gloire de Louis XVI, celle de 1814 à celle de Louis XVIII fraîchement revenu d’exil. Le public de 1789 n’a pas manqué de sentir toute l’actualité de la pièce à la gloire de l’ancêtre de Louis XVI. Sinon, le critique résume l’intrigue; déjà connue.]
On a donné aussi la première représentation du Souper d'Henri Quatre, ou le Laboureur devenu Gentilhomme, fait historique en un Acte, par M M. Bouthillier & Desprez de Valmont. Cette Pièce est fondée sur une Anecdote connue. Henri IV, en se rendant à la Bataille d'Ivri, demande l'asile chez la femme d'un des Officiers de son armée. Elle n'a rien à lui donner pour souper : un Laboureur son voisin lui offre le sien, qui consiste en une dinde grasse. Il veut, comme de raison, en manger sa part. La Dame, un peu entichée des préjugés de noblesse, qui servent aussi d'obstacles dans l'intrigue amoureuse, fait quelques difficultés : Henri les lève toutes, & facilite également le mariage des jeunes gens. Il accorde au Paysan qui l'a si bien reçu, des Lettres de Noblesse ; & celui-ci choisit pour armoirie sa dinde, qui lui a été si favorable & qu'il doit porter en pal.
Il y a dans cette petite Pièce beaucoup de choses agréables ; mais ce qui a été le mieux senti, sont les allusions aux circonstances présentes. On ne met Pas au Théatre un Roi bon, sensible, & ami de ses Peuples, que le Public n'y voye tout de suite le portrait de notre Monarque bienfaisant. Lorsque l'on boit la santé du Roi, le Public répond aux Acteurs avec une ivresse qui n'est ralentie que par le regret de n'avoir pas pour témoin dans la Salle même l'objet de ces transports.
L’Esprit des journaux français et étrangers, dix-huitième année (1789), tome XI (novembre), p. 315-317 :
[La Partie de chasse d'Henri IV est une comédie en trois actes et en prose de Charles Collé (Théâtre de Bagnolet, 8 juillet 1762, Comédie Française, 16 novembre 1774).]
On a donné lundi 12 octobre, la premiere représentation du Souper de Henri IV, fait historique en un acte.
Après la charmante comédie de la Partie de Chasse d'Henri IV, il pouvoit paroître hasardeux d'offrir au public, à-peu-près le même sujet ; mais le contraire a été prouvé par le brillant succès qu'à obtenu à ce théâtre, le Souper d'Henri IV. Cette piece, anciennement destinée à être mise en musique, a paru imprimée en 1771, sous le titre du Laboureur devenu gentilhomme. Elle est de M. Boutillier, qui, depuis cette époque, en a retranché toutes les ariettes, & y a fait, conjointement avec M. Desprez de Walmont, des changemens très-heureux. L'anecdote qui en a fourni le fonds est assez connue : voici, en substance, le parti que ces deux auteurs en ont tiré.
Henri IV, quelques jours avant la bataille d'Ivry, arrive incognitò, aux environs d'Alençon, chez un de ses officiers, qui se trouve absent. La femme de cet officier, à qui la figure du roi est inconnue, l'accueille comme un des amis de son mari ; mais, n'ayant point de souper à lui servir, elle prie un laboureur de ses voisins, de lui donner le sien, Celui-ci ne demande pas mieux, à condition néanmoins, que lui & son fils en mangeront leur part, avec la compagnie. Henri y consent de bon cœur, & fait avec ces bonnes gens, un souper très-gai, pendant lequel il reçoit, sans être connu d'eux, les témoignages les plus vifs de leur amour & de leur dévouement pour sa personne. Tandis qu'il jouit d'un plaisir si touchant, arrive le maître de la maison, qui reconnoît son hôte. Alors tous les convives tombent aux pieds du bon roi ; & Henri, pénétré de l'accueil qu'on lui a fait, anoblit le laboureur, prend un de ses fils à son service, & l'unit à la fille du brave officier dont la femme l'a fi bien reçu.
Cette comédie, dans laquelle M. Paillardel a rendu le rôle du laboureur avec autant de chaleur que de naturel, a singuliérement intéressé. Tous les traits qui peignent l'attachement du monarque pour ses sujets, tous les sacrifices qu'il fait successivement, dans l'unique dessein de les rendre heureux, ont été saisis par les spectateurs, avec un enthousiasme qu'il ne nous est pas possible de décrire. Chaque mot a donné lieu à des applications qui prouvent combien les François adorent leur roi, & qui, au moment présent, rappellent les flatteuses eſpérances que l'amour donne à la nymphe de la Seine, dans une ode de Racine :
Triste nymphe, dit-il , ne te mets plus en peine ;
Je te prépare un sort si charmant & si doux,
Que bientôt je veux que la Seine
Rende tout l'univers de sa gloire jaloux.
Vers récités par M. Paillardel , après la sixieme représentation du Souper d’Henri IV.
Au meilleur de nos rois quand nous rendons hommage,
De vos yeux attendris on voit couler des pleurs ;
Et nous sentons combien il est doux pour vos cœurs
De pouvoir l'adorer dans sa vivaute image.
Par M. Desprez de Walmont.
(Journal de Paris ; affiches, annonces & avis divers.)
Annales dramatiques, ou Dictionnaire général des Théâtres, tome huitième (Paris, 1811) p. 387-388:
SOUPER DE HENRI IV (le), fait historique en un acte, par Boutillier, au Théâtre de Monsieur, 1789.
Voici l'anecdote qui a fourni le sujet de cette pièce, jouée avec succès.
Henri IV , quelques jours avant la bataille d'Ivry, arrive incognito aux environs d'Alençon, chez un de ses officiers, qui se trouve absent. La femme de cet officier, à qui la figure du roi est inconnue, l'accueille comme un des amis de son mari ; mais, n'ayant point de souper à lui servir, elle prie un laboureur de ses voisins de lui donner le sien. Celui-ci ne demande pas mieux, à condition néanmoins que lui et son fils en mangeront leur part avec la compagnie. Henri y consent de bon cœur, et fait avec ces bonnes gens un souper très-gai, pendant lequel il reçoit, sans être connu d'eux, les témoignages les plus vifs de leur amour et de leur dévouement pour sa personne. Tandis qu'il jouit d'un plaisir si touchant, arrive le maître de la maison, qui reconnaît son hôte : alors tous les convives tombent aux pieds du bon roi; et Henri, pénétré de l'accueil qu'on lui a fait, anoblit le laboureur, prend un de ses fils à son service , et l'unit à la fille du brave officier dont la femme l'a si bien reçu.
D’après la base César, la pièce, attribuée au seul Boutillier, a été jouée 40 fois au Théâtre Feydeau (17 fois en 1789, 15 fois en 1790, 8 fois en 1791) ; elle a eu aussi 5 représentations au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles en 1791.
Une note précise qu’il s’agit du remaniement du Laboureur devenu gentilhomme, une comédie avec ariettes de Boutillier, compositeur, Louis Bornet aîné (1771, jamais jouée, semble-t-il).
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