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L'Incertitude maternelle (comédie)

L'Incertitude maternelle, ou le Choix impossible, comédie en 1 acte et en vers libres, de Jean-Élie Dejaure, 5 juin 1790.

[Dans la notice de Louise et Volsan, indication du nom de l'auteur, M. de Jaure. Et en 1790, l'auteur, c'est bien sûr Jean-Élie et non son fils.]

La pièce de Dejaure a été transformée en opéra comique par Grétry neveu, musique de Solié.

Théâtre Italien

Titre :

Incertitude maternelle (l’), ou le Choix impossible

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

vers libres

Musique :

non

Date de création :

5 juin 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

Dejaure

Almanach des Muses 1792

Pièce d'un grand intérêt.

Deux enfans de deux mères différentes ont été confondus par hasard au moment de leur naissance. La mère les a adoptés l'un et l'autre, pour ne pas courir le risque de rejeter son fils. Mais dix-sept années après, un beau-frère, financier avide, intente un procès pour ôter à l'un des deux enfans le droit d'hérédité. Ni les efforts de la mère, ni ceux des deux enfans qui ne peuvent se séparer, ne parviennent à fléchir ce beau-frère. La mère finit par déclarer que si les juges prononcent, elle épousera celui qui a été rejeté ; et ce moyen, qui tromperoit les vues du financier, triomphe de son obstination.

Madame Dugazon joue le rôle de mère dans cette pièce, et elle s'y montre une des plus grandes actrices qui aient existé.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Cailleau, 1790 :

L'Incertitude maternelle, ou le choix impossible, comédie en un acte et ne vers libres, Représentée pour la première fois, à Paris, par les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi, le 5 Juin 1790.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome VII (juillet 1790, p. 378-380 :

L'incertitude ou le choix impossible, comédie en un acte & en vers, a obtenu , le plus grand succès

Une fémme riche & veuve, mais près du terme de sa grossesse, est obligée de faire un voyage subit. Elle accouche en route dans une auberge où le hasard fait accoucher aussi une paysanne au méme instant. Le chirurgien pressé entre les besoins de ces deux femmes, confond les enfans qui sont deux garçons, & il est impossible de reconnoître à quelle mere chacun d'eux appartient. La premiere aime mieux se charger des deux enfans que de courir les risques de donner sa tendresse à un sang étranger. Une somme d'argent détermine la paysanne au sacrifice de son fils ; & les deux enfans élevés ensemble, également aimés, également tendres, également aimables, font le bonheur de leur mere. Mais le bien du pere est substitué à un de ses parens ; & ce parent avide de richesses, qui spécule déjà dans l'avenir l'augmentation de sa fortune, ne consent point à courir deux chances ; en conséquence il presse la veuve de faire un choix ; & si elle tard , il la menace de lui faire un procès. On se peint la position de la veuve, ses larmes, sa douleur, ses combats, ses déchiremens. Enfin elle prend un parti, & déclare au cruel parent de son mari qu'elle consent à plaider, mais qu'à l'instant où ses juges lui auront donné un fils unique, elle deviendra l'épouse de celui dont elle aura cessé d'être la mere. Cette décision est un coup de foudre pour l'héritier ; on profite de son trouble, on lui parle, on le presse, il s'attendrir, il pleure, & il renonce à tous ses droits. La veuve lui veut faire des remercîmens. « Eh ! s'écrie-t-il, c'est moi qui vous en dois de grands, de bien grands : vous m'avez fait faire connoissance avec mon coeur. «

Telle est la fable entiere de l'incertitude matermelle. Rien de plus rapide, de plus vrai, de mieux sſenti que cette petite piece pleine d'intérêt & de sensibilité. Madame Dugazon y a développé de nouvelles nuances, du talent le plus énergique & le plus varié. La piece est généralement très-bien jouée. Les rôles des deux enfans très-attachans par eux mêmes, acquierent de nouveaux charmes sous les traits de Mlle. Carline, & de Mlle. Rose Renaud.

L'auteur de cet ouvrage n'a pas voulu se faire connoître. Il a donné au mème théatre les époux réunis, & l'époux généreux.

Les Époux réunis, de Dejaure, ont été joués au Théâtre Italien à partir du 31 juillet 1789. Et l’Époux généreux, du même, l’a été le 15 février 1790.

D'après la base César, la pièce a connu 45 représentations au Théâtre Italien (salle Favart), du 5 juin 1790 au 13 décembre 1797. Trois représentations au Grand Théâtre de la Monnaie de Bruxelles ont eu lieu en 1814.

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