Monsieur Garoufignac, comédie en trois actes et en vers, de Joigny, 5 septembre 1806.
Théâtre de l'Impératrice.
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Titre
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Monsieur Garoufignac
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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5 septembre 1806
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Théâtre :
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Théâtre de l’Impératrice
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Auteur(s) des paroles :
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Joigny
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Almanach des Muses 1807.
Mystification qui rappelle le Pourceaugnac de Molière, et quelques autres pieces ; intrigue usée, peu de comique, style négligé ; demi-succès.
Courrier des spectacles, n° 3499 du 6 septembre 1806, p. 4 :
[Le seul titre de la pièce suffit à comprendre qu'elle n'est « qu’une mauvaise copie de M. de Pourceaugnac », inutile aux yeux du critique. Inutile de multiplier les Pourceaugnac. Le résumé de l'intrigue montre qu'elle consiste en un imbroglio où l'on cache le personnage principal dans un arbre, où on lui fait peur pour qu'il renonce à celle qu'il voulait épouser. Et bien sûr il y renonce, au profit de celui qu'elle aime : c'est Garrouffignac lui-même qui fait écrire sur le contrat de mariage le nom de son rival. L'accueil du public a été mitigé : le parterre s'est partagé entre sifflets et applaudissements, et les spectateurs des loges ont laissé faire. « L'intrigue en est usée, froide et sans intérêt », et « il ne lui manque que deux choses, des idées et du style », ce qui n'est pas rien.]
Théâtre de l’Impératrice.
M. Garroufignac.
Il arrive souvent que le seul titre d’une pièce est d’un augure fâcheux pour son succès ; M. Garroufignac ne pouvoit être qu’une mauvaise copie de M. de Pourceaugnac. Quand Molière a traité un sujet, est-il permis d’y toucher ? Il n’y a que M. Cubières de Palmezeaux qui se sente capable de refaire les chefs d'œuvre de Racine. Ou a cru pourtant pouvoir refaire Pourceaugnac. Nous en avons deux ou trois sous différens noms ; M. Deschalumeaux en est un ; le principal personnage de Lundi, mardi et mercredi en est un autre ; n'en étoit-ce pas assez, sans que M. Joigny se chargeât de nous eu donner un troisième ? Cet auteur a-t il cru pouvoir faire mieux que Molière ? et le Siège de Lille lui a-t-il semblé un titre plus important que le Tartuffe et le Misantrope ?
Garrouffignac est un gentillâtre Gascon qui répete froidement toutes ces vieilles plaisanteries de théâtre usées et rebattues depuis l’origine de la comédie. Il vient pour épouser Lucile qui ne l'aime point ; les valets se coalisent contre lui ; on le mystifie ; il renonce à Lucile, et la pièce finit.
Voilà en trois mots le sujet traité par M. Joigny ; on voit qu’il n’a pas eu besoin de se fatiguer l'imagination. Les détails n’ont rien de plus piquant.
Une amie de Lucile se déguise en jeune officier, et feint de donner un rendez-vous à Lucile. On fait cacher Garroufignac dans le tronc d'un arbre, afin qu'il entende la conversation de Lucile et de son amant prétendu. L'amant parle de duel, de pistolet ; il allonge deux on trois estocades à l’arbre qui recèle M. Garroufignac ; le Gascon tremble pour son honneur et pour sa vie ; on lui fait jouer une scène où il contrefait l’écho ; on le laisse enfin échapper de l’arbre où il étoit caché comme un Hamadryade. Il court chez le notaire faire mettre sur le contrat le nom de son rival à la place du sien. Il annonce au père de Lucile qu’il se retire ; le notaire apporte le contrat aux deux amans qui, ne sachant rien de ce qui s’est passé, sont au désespoir ; mais la lecture de l’acte leur rend la vie. Ils signent ; Garrouffignac est au comble de la joie, et croit s’être tiré d’affaiire en sublime tacticien ; on rit de sa méprise, et chaque personnage lui tire sa révérence, en lui adressant un persifflage.
Cette pièce a obtenu dans le parterre quelques applaudissemens mêlés de sifflets. Les loges l’ont laissé tomber avec indifférence. L’intrigue en est usée, froide et sans intérêt ; il ne lui manque que deux choses, des idées et du style.
Journal de Paris, n° 249 du 6 septembre 1806, p. 1831 :
[Distinction nette entre succès, qui est la réaction du public, qui a demandé l’auteur (et ceux qui s’y opposaient ont perdu), et qualité de l'œuvre (l’auteur est connu, l’acteur principal a eu du succès, mais cela n’empêche pas le jugement sévère du critique.)]
La comédie nouvelle en 3 actes & en vers, qu’on a représentée hier au Théâtre de l’Impératrice, sous le titre de M. Garoufignac, a obtenu quelque succès, malgré l’opposition de plusieurs individus qui ont voulu empêcher les acteurs de nommer l’auteur. Cet auteur est M. Joigny, déjà connu par quelques pièces de théâtre. Vigny, dans le rôle de Garoufignac, a été vivement applaudi. Au total l’ouvrage est médiocre.
Archives littéraires de l’Europe, tome XI, Gazette littéraire universelle, septembre 1806, p. LXVII :
[Encore une pièce qui a profité de « l’extrême indulgence du parterre », car elle ne méritait pour le critique que la chute. Une très mauvaise adaptation du Pourceaugnac de Molière, dont on ne peut retenir qu’une scène où Garouffignac fait l’écho pour tenter d’échapper à un ennemi qui le pourchasse. Mais ce n’est pas suffisant pour faire une pièce en trois actes et en vers. « Rien de neuf ni de gai dans l'intrigue ni dans les caractères ».]
Théâtre de l’Impératrice.
M. de Garouffignac, comédie en trois actes et en vers, de M. Joigny.
L'extrême indulgence du parterre a pu seule sauver cette pièce d'une chute bruyante. Quelques scènes de Pourceaugnac en ont donné l'idée. M. de Garouffignac n'est autre chose qu'un Pourceaugnac gascon ; mais il s'en faut de beaucoup que M. Joigny ait tiré de ce personnage le même parti que Molière. Une seule scène a paru neuve et a mérité des applaudissemens. C'est celle où Garouffignac est caché dans un tronc d'arbre , tandis qu'une parente de la belle qu'il veut épouser, déguisée en officier de housards, se répand en injures contre lui et menace de lui couper la gorge, s'il ne se désiste. Le malheureux Gascon laisse échapper du fond de son arbre quelques exclamations de colère ou de frayeur, et le valet qui est en scène avec la dame déguisée et d'intelligence avec elle, s'avise de dire que c'est un écho. Garouffignac, pour n'être point découvert, continue en effet à faire l'écho à tout ce qu'il plaît au faux officier de dire, et il s'injurie ainsi lui-même par excès de lâcheté. Cette bouffonnerie, quoique assez gaie, ne valoit pas la peine que l'auteur a prise de l'encadrer dans trois actes en vers, où il n'y a d'ailleurs rien de neuf ni de gai dans l'intrigue ni dans les caractères.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1806, tome V (septembre 1806), p. 172-173 :
[Pas de succès : la pièce est déficiente par son intrigue et sa versification. Rien de saillant. Un grand nombre de situations sont empruntées à diverses pièces. Et malgré tout, l’auteur a été nommé.]
Monsieur de Garoufignac.
Cette comédie, en trois actes et en vers, n'a pas eu de succès. L'intrigue en est traînante, la versification négligée ; en général elle n'a rien de saillant. Un gascon éconduit par une femme déguisée en homme qu'il prend pour son rival, voilà tout le sujet de la pièce. On y a trouvé beaucoup de réminiscences dans les situations. Le fonds est celui de Pourceaugnac, quelques scènes rappellent le Jaloux malgré lui, Tékéli, etc. etc. L'auteur s'est fait nommer ; c'est M. Joigny.
Paul Porel et Georges Monval, dans L'Odéon, Histoire... du second théâtre français (1782-1818), p. 219, parlent de demi succès.
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