La Prise de la Bastille, fait historique en trois actes en prose, et mêlée d'ariettes, paroles de Pierre-Mathieu Parein, publié à Paris; chez Girardin, 1791.
La pièce de Parein n'a manifestement pas été jouée.
Ne pas la confodnre avec la pièce homonyme de Barbot.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Girardin, 1791 :
La prise de la Bastille, fait historique en trois actes, en prose, et mêlée d'ariettes. Paroles de Pierre-Mathieu Parein ; Musique de M.....
Le texte de la pièce est précédé d'une « lettre d'envoi à l'Assemblée nationale (p. iij-iv)...
LETTRE D'ENVOI
A L'ASSEMBLÉE NATIONALE.
Monsieur le Président,
Si les premiers travaux du Corps Législatif ont provoqué la destruction du despotisme, la prise de la Bastille est sans contredit le coup le plus terrible qui lui ait été porté. Après avoir combattu sous les murs redoutables de cette Forteresse, j'ai réfléchi que pour offrir à la postérité ce grand événement, dans tout son éclat, & conserver parmi nous l'amour de la liberté, je ne pouvois mieux faire que de le remettre en action sur la Scène, avec ses principaux accessoires.
L'exemplaire que j'ai l'honneur d'adresser à l'Assemblée Nationale remplit cet objet, je la supplie d'en agréer l'hommage.
Je suis avec un profond respect,
Monsieur le Président,
Le très-humble & très-obéissant Serviteur de la Déclaration des Droits,
PAREIN,
Homme de Loi, & l'un des Vainqueurs de la Bastille.
Paris le Juillet, l'An 3e de la liberté.
… et d'une préface (p. v-vij) :
PRÉFACE.
Jaloux de retracer, par un tableau vivant, un événement qui doit figurer avec éclat dans les fastes de l'histoire, & auquel j'ai eu le bonheur de contribuer, je confiai ma piece, il y a environ six mois, au sieur Camérany, semainier du theâtre italien. Je devois croire que sa delicatesse se borneroit, comme je l'en avois prié, à en faire lecture à l'assemblée générale des comédiens, pour ensuite me la rendre s'ils la refusoient. Mais par une singularité bien etonnante, le sieur Camérany s'est permis, contre mon vœu & l'esprit des décrets du corps législatif, de colporter ma piece dans les bureaux du maire de Paris, où elle est restée plusieurs jours pour lui demander son agrément. Après avoir commis ce honteux abus de confiance, il me l'a rendue, en me disant que le comité des comédiens ne l'avoit point acceptée.
Indigné d'une conduite aussi condamnable, je fis éclater mes plaintes dans les papiers publics. Une société patriotique instruite de ma réclamation, eut la générosité de députer vers les comédiens Italiens, pour leur demander compte des motifs qui avoient pu déterminer le sieur Camérany à une démarche aussi attentatoire à la liberté qu'aux droits sacrés de la propriété.
Le résultat de leur réponse fut un mensonge révoltant, dont ils ont été obligés de se rétracter par la suite ; de sorte que n'ayant plus à m'opposer le prétexte même d'un refus, j'aurois pensé qu'ils se seroient rendu justice à eux-mêmes, & qu'ils auroient réparé, de leur propre mouvement, les torts dont ils se sont rendus coupables envers moi ; mais comme je sais qu'une opiniâtreté tenace, alimentée d'un peu d'aristocratie, les empêche de jouer ma pièce, je viens de les attaquer dans les tribunaux, où j'espere leur prouver combien leur conduite anti-constitutionnelle est digne de l'animadversion générale.
Quant à ma piece, j'ai cru devoir la faire imprimer, afin de laisser à mes concitoyens, les seuls que je reconnoisse pour juges, le soin de décider si elle mérite ou non leur approbation.
A la fin de la brochure, p. 64-66, l'auteur insiste sur l'authenticité de sa pièce, écrite par un des vainqueurs de la Bastille. Il ajoute la copie d'un certificat signé par un grand nombre de ceux qui ont combattu le 14 juillet 1789 pour prendre la forteresse et qui attestent que Parein a bien participé à la prise de la Bastille, et que sa pièce rend compte exactement des événements.
Nota. De toutes les versions qu'on a données jusqu'a présent sur la Prise de la Bastille, il ne s'en est pas encore trouvé une seule, je ne crains pas de le dire, qui ait mérité le suffrage universel du public ; ce n'est pas que je veuille déprimer les ouvrages des hommes estimables qui ont traité ce sujet, mais comme leurs auteurs n'étoient point présens, sans doute, à ce siége, & que pour en décrire les faits, avec exactitude, il est en quelque sorte nécessaire d'avoir vu de ses yeux, on ne doit point du tout s'étonner des contradictions qui se rencontrent dans leurs écrits.
Je prie donc le public d'être persuadé que ma piece n'a point cet inconvénient, qu'elle est marquée au contraire au coin de la plus grande vérité ; & pour l'en convaincre encore davantage, je joins ici la copie du certificat des principaux citoyens qui ont combattu devant la Bastille.
Nous soussignés, Vainqueurs de la Bastille, attestons à tous ceux qu'il appartiendra, que la Pièce de Comédie intitulée: La Prise de la Bastille, Fait historique, en trois Actes, en prose & mêlée d'Ariettes, par M. PAREIN, l'un des Vainqueurs de cette Forteresse, est de la plus exacte vérité, & que tous les faits & les circonstances qui y sont mis en action, sont entièrement conformes à tout ce qui s'est passé sous nos yeux, tant sur la Place de Grève que pendant le siége de la Bastille; en foi de quoi nous avons signé le présent, pour lui servir & valoir ce que de raison. A Paris, le 8 Janvier 1791.
Hulin, Elie, Humbert, Cholat, Arné, Maillard, Tournai, Lausiere, Lareynie, Piquot, Milly, Chrétien, Corchand, Dejon l'ainé, Dejon le jeune, Cruau, Ribeaucour, Ployer, Demarque, Fossard, Gonord, Lauzier, Georget, Réole, Thirion, Lardin, Sénéchal, Poirion, Pannetier, Lagrey, Adenot, Ouasse, Beaudot, Bachelet, Fontaine, Laforie, Ducastel, Santerre, Souberbielle, Dalichamp, Lamandiniere, Gueudin fils, Aubin, Legras, Homasset, Laribeau, Grigaut, Darentieres, Boyer, Mangourit, Hebert, Benoit, Curtius, Benot, Dubost, Degain, Grolaire, Sallé, Goutard, Crochot, Fournier, Egron, Murine, Gueudin pere, Invalide, Becard aussi Invalide, & plus de deux cents autres qui ont également signé.
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