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Le Portrait de Dominique, ou le Mannequin parlant

Le Portrait de Dominique, ou le Mannequin parlant, parade en un acte, par M. Rochefort et Décourt [Eugène-Hyacinthe Laffillard], 7 septembre 1813.

[La Biographie universelle et portative des contemporains (Paris, 1834), d’Alphonse Rabbe, tome II, p. 1379, lève l’anonymat du second auteur, non pas Dieulafoy, mais Décourt (qui est le pseudonyme de Eugène-Hyacinthe Laffillard.]

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Portrait de Dominique (le), ou le Mannequin parlant

Genre

parade

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en evrs

Musique :

vaudevilles

Date de création :

7 septembre 1813

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Rochefort et *** (Décourt [Eugène-Hyacinthe Laffillard])

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome X, octobre 1813, p. 291-293 :

[Annoncée comme une folie-parade, la nouvelle pièce met en scène le quatuor Arlequin, Gille, Cassandre et Colombine dans la configuration habituelle : Arlequin veut épouser Colombine que son père Cassandre destine à Gilles. Bien entendu, il triomphe de son rival. Il joue le rôle d’un mannequin devant servir de modèle pour un portrait, il bouge sans cesse avant d’offrir à Cassandre le portrait qu’il devait réaliser, et il épouse sa bien aimée. Le jugement porté sur la pièce est négatif : les couplets, peu nombreux, n’ont pas fait oublier que la pièce est bien trop longue, les scènes décousues et des plaisanteries maladroites. Les auteurs ont été nommés dans la précipitation (Rochefort et un anonyme). Conseil aux auteurs d’éviter d'employer les mots de folie et de parade en annonçant leur œuvre : « Il est dangereux de s'imposer ainsi la loi d'être gai ».]

Le Portrait de Dominique, ou le Mannequin parlant, folie-parade.

Les Cassandres, les Arlequins, les Colombines et les Gilles, sont cosmopolites ; on les fait voyager, sans aucun inconvénient, dans toutes les parties du monde. Cette fois nous les rencontrons à Rome.

M. Cassandre est peintre, et quoique mauvais peintre, fort entiché de la dignité de son art : aussi ne veut-il pas donner sa fille Colombine à Arlequin, parce que celui-ci est comédien : il préfère Gilles, qui est maître de grammaire. Colombine combat les raisons de son père, et veut lui prouver qu'un comédien aimable vaut bien un ennuyeux maître de langue. Cette dispute est assez plaisante ; je le remarque bien vîte, car l'auteur a été très-économe de gaîté dans le reste de la pièce. M. Cassandre est grand amateur d'antiques, et à Rome il ne doit pas manquer d'occasions de se satisfaire. Mais s'il faut en croire la bizarre énumération qu'il fait des richesses de son cabinet, il est aussi ignorant que doit l'être un Cassandre. Quoi qu'il en soit, Colombine et son amant mettent à profit cette manie de Cassandre pour les raretés. On lui apporte une mécanique fort curieuse : c'est un mannequin qui doit lui servir à faire le portrait du fameux Dominique. Un amateur a proposé ce portrait au concours, et M. Cassandre s'est mis sur les rangs pour obtenir le prix. On se doute bien que ce mannequin n'est autre qu'Arlequin lui-même. La scène commence : Gilles parcourt un rudiment, Colombine prend sa harpe. Arlequin devrait rester immobile pour bien jouer son rôle de mannequin : mais comme il se détourne pour faire des mines à Colombine, M. Cassandre interrompt de temps temps son ouvrage pour le replacer, non sans quelqu'étonnement. Cette scène est longue, beaucoup trop longue. Une légère tempête s'est élevée dans le parterre, et le dénouement n'a pas ramené les opposans. Arlequin se concilie la faveur de M. Cassandre, en lui faisant cadeau d'un beau portrait de Dominique, qui doit lui assurer la victoire. Un très-petit nombre de couplets n'a pas empêché qu'on ne remarquât le vide absolu de l'action, la longueur et le décousu des scènes, et surtout la maladresse de quelques plaisanteries.

Quelques voix se sont élevées pour demander les auteurs ; ils ont prévu qu'on n'insisterait pas beaucoup, car ils ne se sont pas fait prier. On est venu dire que cette parade était de M. Rochefort et d'un anonyme. Au reste, j'engagerais les auteurs du Vaudeville à ne plus intituler leurs pièces ni folie, ni parade ; ces titres semblent leur porter malheur. Il est dangereux de s'imposer ainsi la loi d'être gai.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome V, p. 220 :

[Le compte rendu de cette parade s’ouvre par une comparaison négative : la nouvelle pièce ne vaut pas son « pendant », Colombine mannequin, ni pour l’idée, ni pour l'exécution. L’intrigue est sans surprise, conforme à ce qu’on attend d’une arlequinade. Ses scènes s’enchaînent mal, mais les couplets ont plu et permis à la pièce d’arriver à son terme. Un des auteurs n’a pas assumé son œuvre.]

Le Portrait de Dominique, ou le Mannequin parlant, parade en un acte, jouée le 7 septembre.

Colombine Mannequin attendoit un pendant ; on lui a donné le Mannequin parlant ; ce mannequin est son ami le gentil Bergamasque. Mais il s'en faut beaucoup que l'idée et l'exécution du nouveau tableau soient aussi ingénieuses que celles de l'ancien.

Voici le sujet de cette parade. Un amateur de peinture propose au concours le portrait de Dominique. M. Cassandre se met sur les rangs ; il a besoin d'un mannequin; c'est Arlequin qui s'introduit chez lui sous cette Forme. On se figure les lazzis, les postures bouffonnes du mannequin, pendant que Cassandre s'escrime à le peindre. Il faut voir le joli tableau que fait M. Cassandre. Mais Arlequin supplée au talent qui manque au père de sa Colombine. Il a apporté un beau portrait de Dominique, qu'il échange avec Cassaudre contre la main de sa fille.

Cette bagatelle, dont les scènes ne sont pas cousues avec assez d'adresse, avoit besoin, pour se soutenir, du secours de quelques jolis couplets ; plusieurs ont été répétés ; enfin, malgré l'opposition d'une petite minorité mécontente, la pièce a été jusqu'à la fin

Elle est de M. ROCHEFORT et d'un Anonyme.

Mémorial dramatique: ou Almanach théâtral pour l'année 1814, p. 143-144 :

[Une arlequinade qui vaut seulement par « quelques jolis couplets », dont plusieurs répétés. La pièce a eu du succès, même si quelques-uns ont tenté de s’opposer à ce qu’on nomme les auteurs.]

Le Portrait de Dominique, ou le Mannequin parlant, vaudeville en un acte , par M. Rochefort et ***. (7 septembre.)

Un amateur de peinture, propose au concours le portrait de Dominique. M. Cassandre qui est un vrai M. Croûte, se met sur les rangs ; il a besoin d'un mannequin ; c'est Arlequin qui s'introduit chez lui sous cette forme. On se figure les lazzis, les postures bouffones du mannequin, pendant que Cassandre s'escrime à le peindre. Il faut voir le joli tableau que fait M. Cassandre. Mais Arlequin supplée au talent qui manque au père de sa Colombine. Il a apporté un beau portrait de Dominique, qu'il échange avec Cassandre contre la main de sa fille.

Cette bagatelle avait besoin pour se soutenir du secours de quelques jolis couplets : plusieurs ont été répétés ; et malgré l'opposition d'une petite minorité mécontente, la pièce a réussi.

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