Le Procès des Scudery

Le Procès des Scudéry, pièce anecdotique en deux actes, puis en un acte, de Maurice Séguier et Dupaty, 7 nivôse an 8 [28 décembre 1799].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Procès des Scudéry (le)

Genre

pièce anecdotique

Nombre d'actes :

2, puis 1

Vers / prose ?

prose avec couplets en vers

musique :

vaudevilles

Date de création :

7 nivôse an 8 (28 décembre 1799)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Maurice Séguier et Emmanuel;Dupaty

Almanach des Muses 1801

L'aventure si connue de Scudery et de sa sœur dans une auberge de Pont-St.-Esprit, a fourni le sujet de cette pièce, qui n'a point réussi.

Les auteurs : Maurice Séguier et Dupaty. La pièce n'a pas été imprimée, d'après La France littéraire, volume 9, p. 21.

Courrier des spectacles, n° 1030 du 8 nivôse an 8 [29 décembre 1799], p. 2 :

[Cette anecdote est promue au rang de « fait historique », et il a été l’objet d’une polémique entre ses auteurs et ceux qui ont exploité le même sujet sur un autre théâtre. Pourtant les deux pièces ne méritaient pas un tel excès d’honneur. L’anecdote est connue : un aubergiste entend ses clients parler d’assassinat, il les fait arrêter (il fait partie des futures victimes !). Mais tout s’éclaire : l’assassinat n’existe que dans le plan d’un roman, et le juge, après avoir condamné les Scudéry à la pendaison, revient à la raison quand il sait qui ils sont, et il les « comble d’honnêtetés ». L’acte deux, très long et très ennuyeux, a irrité le public, qui n’a pas pu se consoler avec de bons couplets.]

Théâtre du Vaudeville.

Un fait historique, l’aventure de Scudéry et de sa sœur, dans l’auberge de Pont St.-Esprit, a fourni le sujet de quelques pièces, et entr’autres des Scudérys, vaudeville donné il y a quelque tems aux Troubadours ; et du Procès des Scudérys, représenté hier au théâtre du Vaudeville.

On se rappelle l’espèce d’altercation que la ressemblance des titres fit naître entre les auteurs, et les débats qu’elle occasionna dans les journaux. Hélas ! les deux pièces en valoient-elles la peine ? Le Procès des Scudérys a eu d’abord quelques marques d’improbation au premier acte, et le second n’est arrivé à fin qu’au milieu du brouhaha général. Voici de quelle manière le sujet a été traité :

Scudéry et sa sœur, Mlle. Scudéry, arrivent à Pont St-Esprit, d’où ils doivent se rendre au château de Notre-Dame-de-la-Garde. Pelisson, qui les a rejoints, les aide de ses conseils dans la confection du roman de Cyrus. Il s’agit de faire mourir un prince. Mais comment ? par le feu ? par le fer ? par le poison ? Ce dernier moyen l’emporte : on doit même l’empoisonner dans un festin, lui et l’aubergiste.

L’hôte chez lequel ils sont entend cet espèce de complot et les fait arrêter. On emmène Scudéry et sa sœur en prison. Leur valet et Pelisson, restés dans l’auberge, s’échappent par la cheminée et font arrêter à leur tour l’hôte et sa femme, qu’ils accusent d’avoir voulu les assassiner. Le juge est très-incertain ; les accusés sont accusateurs ; il ne sait comment prononcer. Enfin, après une scène très-longue, il condamne Scudéry et sa sœur à être pendus. Mais ceux-ci se nomment ; le juge casse son arrêt et les comble d’honnêtetés.

Ce dernier acte , qui se passe chez le juge, n’a presque rien offert de saillant, et sa longueur, son peu d’intérêt, ont achevé d’indisposer entièrement le public contre la pièce, qui en général n’offre que très-peu de bons couplets.

G...

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome V, p. 121-122 :

Théâtre du Vaudeville.

Le Procès des Scudéry.

Cette pièce anecdotique, jouée au Vaudeville le 7 nivôse, en deux actes, a été reçue froidement, et même sifflée. Les auteurs ont retranché des longueurs, et ont remis cet ouvrage en un acte ; il a été ainsi un peu mieux accueilli, mais il ne restera probablement pas longtemps au répertoire.

Le sujet est absolument le même que celui de Jérôme spirituel, ou les Scudéry, joué aux Troubadours, et dont nous avons donné l'analyse dans le Magasin Encyclopédique, tom.4, année 5, page 255. Il n'y a de différence que dans les détails, qui, à la vérité , sont mieux faits et plus ingénieux dans la pièce du Vaudeville.

Scudéry et sa sœur se rendent au château de Notre-Dame de la Garde (1); ils s'arrêtent dans une auberge au pont Saint-Esprit, et consultent avec Pelisson, amant de M.lle Scudéry, sur la manière de faire mourir le prince Mazar, afin de terminer le roman de Cyrus. On se décide, après quelques débats, à l'empoisonner, lui, ses valets, l'hôte, etc. Le maître de l'auberge, qui a tout entendu et mal compris, croit qu'il s'agit d'un assassinat, fait arrêter les voyageurs; mais Scudéry se nomme, et le juge qui les avoit condamnés à être pendus, casse son arrêt, et les comble dé politesses.

La pièce a été bien jouée, surtout par les CC. Verpré, Carpentier, Chapelle, Duchaume, et la Ce Sara Lescot. Les auteurs sont les CC. Maurice et Emmanuel Dupaty.

(1) C'est Notre-Dame de la Garde,
Ce gouvernement si beau,
A qui sert pour toute garde
Un suisse avec sa hallebarde,
Peint sur la porte du château.

(Voyage de Chapelle et Bachaumont)

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