Les Poètes en voyage, ou le Bouquet impromptu, vaudeville en un acte [de Marc-Antoine Désaugiers et R. Alissan de Chazet], 3 septembre 1813.
Rouen, sur le Théâtre des Arts
Sur la page de titre de la brochure, à Rouen, à l’Imprimerie de F. Mari, 1813 :
Les Poètes en voyage, ou le Bouquet impromptu, Vaudeville en un acte, Représenté pour la première fois sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 3 Septembre 1813, à l'occasion du Passage de Sa Majesté l'Impératrice, Reine et Régente, Reine et Régente, et en sa présence.
Il s'agit d'une pièce de plus créée à l'occasion du voyage fait en Normandie en août et début septembre 1813. Sur l'exemplaire mis en ligne sur Google Books, le nom des auteurs, Chazet et Désaugiers, a été ajouté. Une autre pièce a été jouée à Cherbourg le 28 août, le Petit matelot ou l'Arrivée à bon port. Chazet est très estimé de Napoléon Ier.
Jules Édouard Bouteiller, Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen, Volume 2, Théâtre des Arts, 1800-1817 (Rouen 1863), p. 404-405 :
[Le récit du voyage de « l'Impératrice, reine et régente » est l'objet d'un long traitement. Il reflète la « vérité officielle », alors même que la voyage précède de peu la crise qui attend l'Empire en 1814.]
S. M. l'Impératrice reine et régente est arrivée à Rouen le jeudi 2 septembre 1813, à huit heures du soir. Dès le lendemain, elle s'est rendue au Théâtre-des-Arts, où une fête lui était offerte par la ville de Rouen. Là, elle a trouvé, au bas de l'escalier, les dames nommées pour la recevoir, le préfet M. le comte de Girardin, l'auditeur sous-préfet, le maire de Rouen M. Lézurier de la Martel et ses adjoints ; elle a été conduite dans une loge élégamment décorée, placée vis-à-vis de la scène. A neuf heures, lors de son entrée dans cette loge, tous les spectateurs se sont levés et l'ont saluée par leurs acclamations et leurs applaudissements.
Ces marques d'enthousiasme se sont renouvelées à toutes les allusions qu'ont présenté d'abord une cantate chantée entre les deux pièces, ensuite un vaudeville de circonstance, par Chazet et Désaugiers. Ce vaudeville, en un acte, représenté ce jour-là pour la première fois sur ce théâtre, était intitulé : les Poètes en voyage ou le Bouquet impromptu (1) ; il a été terminé par un divertissement exécuté par les artistes danseurs du ci-devant théâtre de la Porte-Saint-Martin, qui se trouvaient alors à Rouen, comme on le verra plus loin.
Le lendemain samedi et le surlendemain dimanche, quoique l'Impératrice fùt partie, l'affiche annonçait au public un spectacle brillant dans la composition duquel entrait le vaudeville de circonstance, suivi du divertissement, avec cette particularité que la salle devait être illuminée et décorée comme elle l'était pour la fête donnée à S. M. l'Impératrice.
(1) Les Poètes en voyage ou le Bouquet impromptu, vaudeville en 1 acte, représenté pour la première fois sur le Théâtre-des-Arts, à Rouen, le 3 septembre 1813, à l'occasion du passage de Sa Majesté l'Impératrice reine et régente et en sa présence. Rouen, de l'imp. de Fs Mari, propriétaire-éditeur de la feuille d'affiches, rue des Carmes, n° 102, an 1813. Petit in-8°; 40 pages.
Après avoir cité les paroles de la cantate écrite par un Rouennais, Bouteiller donne les paroles des couplets des Poètes en voyage [p. 407-408] :
Quant au vaudeville, les Poètes en voyage ou le Bouquet impromptu, il contenait une foule de couplets. Nous reproduisons ceux qui ont été le mieux accueillis :
Air : Du partage de la richesse.
J'ai vu la nuit dernière un ange
Abandonner pour nous les cieux,
Et par un bonheur sans mélange,
Je l'ai vu combler tous nos vœu ;
J'l'ai vu souriant à notre hommage,
A notre ivress' donner l'essor....
Et c'qui m'étonne davantage,
Je n'dors plus et je l'vois encor.
Air du vaudeville d'Agnès Sorel.
Le ciel, pour adoucir nos peines,
Créa les vertus, la bonté ;
Pour nous donner de douces chaînes,
Ensuite il créa la beauté.
Bientôt, pour embellir la vie,
Il voulut créer les talents,
Et pour unir ces trésors séduisants,
Tout exprès il créa Marie.
Air de Marianne.
Papas, mamans, garçons et filles,
Semblent se confondre aujourd'hui ;
Les vieillards quittent leurs béquilles,
Et la gaîté leur sert d'appui.
Près de Louise,
Tout s'électrise,
Le malheur fuit
Et l'espérance luit ;
Hautbois, trompettes,
Tambours, musettes,
Portent aux cieux
Nos transports et nos vœux ;
Enfin, à la ville, au village,
Le sage n'a plus de raison,
Les roses n'ont plus de saison,
Le plaisir n'a plus d'âge.
Air: Vaudeville de la Vallée de Barcelonnette.
Cet enfant, doux présent des cieux,
Qu'on nomme en disant qu'on l'adore,
Pour suivre sa mère en ces lieux
Etait trop jeune encore. (bis.)
D'un père qui le formera,
Un jour imitant le courage,
C'est à la gloire qu'il ira
Pour son premier voyage.
Nous aurions voulu, sachant tous
Qu'on l'attendait dans nos demeures,
Pour la voir plus tôt parmi nous,
Presser le vol des heures. (bis.)
Nous voudrions dans ces instants,
Pour multiplier notre hommage,
En arrêtant le char du Temps,
Suspendre son voyage.
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