Les Potentats foudroyés par la Montagne et la Raison ou la Déportation des rois de l'Europe, pièce prophétique et révolutionnaire, en un acte, de Hippolyte Pellet-Desbarreaux, 8 nivôse an 2 [28 décembre 1793].
Théâtre de la Liberté et de l'Égalité de Toulouse.
La date proposée pour la création de cette pièce provient de l'annonce donnée dans la brochure autorisant de jouer la pièce sans rémunération de l'auteur.
Sur la page de titre de la brochure, à Toulouse, chez le Citoyen P. Francés, sans date :
Les Potentats foudroyés par la Montagne et la Raison ou la Déportation des rois de l'Europe, pièce prophétique & révolutionnaire, en un Acte, Par le Citoyen Desbarreaux. Représentée sur le Théâtre de la Liberté & de l'Égalité, à Toulouse.
Pas de date sur la couverture de la brochure, mais un Nota instructif :
Nota. J'ai vu dans le Journal des Spectacles que l'Auteur qui a mis ce sujet en scène à Paris, a intitulé sa Pièce le Jugement dernier des Rois. J'ai cru devoir ajouter ce titre à mon premier, parce qu'il m'a paru plus piquant : si cependant cela pouvait déplaire à l'Auteur à qui il appartient, je prie les Acteurs des Départemens de ne pas s'en servir, & de laisser le mien tel qu'il est.
[Conception intéressante du droit d'auteur.]
Liste des personnages :
LA DÉESSE DE LA RAISON. (La Cit. Duverfin.)
JULIE, Française, reléguée dans l'isle depuis 15 ans. (La Cit. Milord.)
EMILE, sa fille. (La Cit. Bernard.)
LA MONTAGNE, Lieutenant de vaisseau. (Le Cit. Garnier.)
FRANCŒUR, Sans-Culotte Allemand. (Le Cit. Jarville.)
RICOR, Maître d'Equipage. (Le Cit. Defbarreaux.)
REMAN, Commandant de la Flotte. (Le Cit. Dumege.)
ZORA, jeune Sauvage. (Le Cit. Saint-Aubin.)
Plusieurs Sauvages.
Plusieurs Soldats Européens.
LE GRAND-MAITRE DE MALTHE. (Le Cit. Tigé.)
LE ROI DE PORTUGAL. (Le Cit. Valcour.)
LE ROI D'ESPAGNE. (Le Cit. Dorval.)
LE GRAND INQUISITEUR. (Le Cit. Besse.)
LE ROI D'ANGLETERRE. (Le Cit. Valville.)
LE ROI DE PRUSSE. (Le Cit. St.-Vallery.)
LE ROI DE SARDAIGNE. (Le Cit. Martin.)
LE ROI DE NAPLES. (Le Cit. Desormaux.)
L'EMPEREUR. (Le Cit. Julien.)
LE PAPE. (Le Cit. Plaifance.)
LE ROI DE POLOGNE. (Le Cit. Labarthe.)
L'IMPÉRATRICE DE RUSSIE. (Le Cit. More.)
LE STATHOUDER. (Le Cit. Manceau.)
Tous les Rois en Couronne, & le Sceptre à la main.
La Scène est dans une Isle déserte ; un volcan au milieu du Théâtre, une grotte à la droite des Acteurs, & un rocher chargé d'inscriptions, à la gauche.
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PRÉFACE
Le sujet de cette Comédie est tiré d'une brochure imprimée à Genève avant la révolution, portant pour titre : le Rêve d'un Républicain ; il a été mis en scène à Paris ; je n'en suis instruit que par la voie des journaux. Je ne doute pas que cet ouvrage ne l'emporte sur celui de Toulouse ; mais comme les deux Auteurs ont le même but, on ne peut que leur savoir gré de chercher à propager les bons principes. Ce n'est point une spéculation mercantile qui m'a mis la plume à la main ; je déclare que tous les Acteurs de la République peuvent jouer ma pièce sans m'en payer aucune rétribution. Je vendrai tous les ouvrages purement moraux que je publierai, & je profiterai des bienfaits de la Loi ; mais toutes les pièces révolutionnaires que je pourrai faire, sont une propriété nationale, & je prie mes concitoyens des autres Départemens, si quelques-unes de mes productions arrivent jusqu'à eux, d'en user sans réserve : trop heureux si je parviens au but que tout bon Républicain doit se proposer d'atteindre, en cherchant à couvrir les Prêtres du ridicule qu'ils méritent, & à imprimer dans l'esprit des peuples l'horreur que les Rois nous doivent inspirer.
L'Auteur s'est départi du droit que la loi lui donne pour les représentations de cet ouvrage, mais l'impression en a été cédée au Citoyen P. FRANCÉS en propriété, ce que personne ne peut lui contester ni contrefaire. A Toulouse, ce 8 Nivose, l'an 2.e de la République Française, une & indivisible.
Signé Desbarreaux.
Edmond de Goncourt, Histoire de la société française pendant la Révolution, troisième édition, 1864, p. 297-298 :
[Comment on voit la pièce de Pellet-Desbarreaux sous Napoléon III...]
Il y en eut un, le citoyen Desbarreaux, qui ne fut pas entièrement satisfait de la pièce « patriotique et prophétique » de Sylvain Maréchal, et qui, en en gardant l'intrigue et la conception première, en chargea les détails de coups de pied, et en enjoliva le style de propos de halle impossibles à citer, dans une sorte de paraphrase intitulée : les Potentats foudroyés par la Montagne et la Raison.
Pièce provinciale absente de la base César, comme souvent.
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