Pauline, comédie en deux acte, en vers, par madame de F** [madame de Fleurieu] (1er juillet 1791).
Théâtre de la Nation.
Les Annales dramatiques de Babaut, tome 7, p. 259, ajoutent un sous-titre : la Fille naturelle.
La forme internationale du nom de madame de Fleurieu est Salverte, Aglaé Baconnière de (1776-1826), nom de son second mari.
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Titre :
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Pauline
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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2
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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1er juillet 1791
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Théâtre :
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Théâtre de la Nation
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Auteur(s) des paroles :
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madame de Fleurieu
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Pauline est le titre d'au moins trois pièces des années 1790-1800 :
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Pauline, comédie en deux acte, en vers, de madame de F** [madame de Fleurieu], créée sur le Théâtre de la Nation le 1er juillet 1791 ;
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Pauline ou la Fille naturelle, comédie en un acte, créée sur le Théâtre Français de la rue de Richelieu le 30 juillet 1792 ;
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une autre Pauline ou la Fille naturelle, comédie en trois actes et en prose, mêlée de vaudevilles, de Radet, créée sur le Théâtre du Vaudeville le 22 germinal an 4 (11 avril 1796, v. st.) ;
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Pauline, comédie en un acte, en vers, créée sur le Théâtre de la Porte St-Martin le 5 vendémiaire an 13 [27 septembre 1804] ; on peut se demander s'il ne s'agit pas de la pièce jouée en 1791 au Théâtre de la Nation.
Cette multiplication des Pauline provient sans doute de ce qu'elles ont une source commune, la pièce de Wezel, Le voilà pris (Ertapp ! Ertapp !) dont les Annales dramatiques de Babault affirment qu'elle a donné naissance à quatre pièces « sur le même sujet ».
On peut y ajouter la pièce de Dejaure, la Fille naturelle, comédie en un acte et en vers, représentée pour la première fois à Paris par les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi, le 11 janvier 1792 et dont l'héroïne s'appelle aussi Pauline.
Almanach des Muses 1792 (qui fait de la pièce « une comédie en un acte, en vers, par madame de F** »).
Sujet tiré de Paméla. Une jeune femme, nommée madame de Limeuil, apprend que son mari a une fille naturelle qui languit dans la misère, et à laquelle il veut faire passer des secours. Loin de l'accabler de reproches, elle forme la résolution de lui rendre sa fille, de l'adopter, et de lui causer une surprise agréable en la lui présentant au retour d'un voyage. Elle se concerte dans ce dessein avec un jeune homme nommé Saint-Phar. Le mari, ignorant l'objet de leur intelligence secrète, devient jaloux, et veut se battre avec celui qu'il croit son rival. Mais ensuite le hasard lui procure la lecture d'une lettre qui l'instruit de tout. Son épouse avoit fait venir Pauline, et l'avoit caché dans un cabinet. De cette manière, la pièce finit très-facilement ; le cabinet s'ouvre, l'époux obtient son pardon, et Pauline est adoptée par madame de Limeuil.
Cette petite comédie est l'ouvrage d'une femme. Dans plusieurs scènes, du sentiment et de la délicatesse.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez les Marchands de nouveautés, 1791 :
Pauline, Comédie en deux Actes et en Vers, Par Madame de F***. Représentée pour la premiere fois sur le Théatre de la Nation. Le IrerJuillet 1791.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 8 (août 1791), p. 338-340 :
[Première information : la source de la pièce, qui témoigne une fois de plus de la place du théâtre allemand dans l’inspiration des auteurs du temps. Mais c’est aussi la reprise d’un épisode de Paméla, ce qui nous renvoie au roman anglais... L’originalité de l’intrigue est donc limitée, et le résumé qu’en donne le critique le confirme. Autre information essentielle : la pièce n’est pas sans défaut, dans le dialogue comme dans l’action. Mais, et c’est aussi une information intéressante : comme l'œuvre est due à une dame, et « la critique a dû disparoître », pour ne plus laisser voir que « plusieurs vers de sentiment, plusieurs pensées délicates ». Bien sûr, puisque c’est une dame, elle a voulu garder « le voile de l’anonyme ».]
Le samedi 2 juillet, on a donné pour la premiere fois, Pauline, comédie en deux actes & en vers.
Un épisode d'une piece allemande intitulée : Le voilà pris, a fourni le sujet de cette comédie. C'est encore l'histoire de Sara-Godfroid de Paméla. M. de Limeuil faisoit passer à Pauline, sa fille naturelle, des secours qu'une main infidelle détournoit, ensorte que cette jeune infortunée languissoit au fond d'un village, dans la misere & dans l'oubli. Le secret de la naissance n'est connu que d'elle, du curé du lieu, & d'un jeune-homme vif, étourdi & léger, mais doué d'un bon cœur. Ce jeune-homme, nommé St. Phar, est obligé de découvrir ce secret à Mde. de Limeuil, qui rencontre par hasard l'aimable Pauline, & apprend d'elle qu'elle est fille de M. de Limeuil Cette épouse sensible & généreuse, loin d'accabler son époux de reproches, se propose de lui rendre sa fille, qu'elle adopte sur le champ, & de lui causer une agréable surprise, en la lui présentant au retour d'un voyage : elle a, à cette occasion, plusieurs entrevues secretes avec St. Phar. Limeuil, homme jaloux à l'excès, apprend cette intelligence de St. Phar avec son épouse : il se bat avec le premier, & le blesse : il propose à Mde. de Limeuil un divorce qui afflige cette femme sensible. Le hasard enfin lui procure la lecture d'une lettre, qui lui apprend le procédé généreux de son épouse : il découvre Pauline cachée chez lui dans un cabinet. Cet époux inhumain, cet ami barbare obtient le pardon de ses erreurs, & Pauline est adoptée.
Tel est le sujet de cette petite piece, qui a fait plaisir : peut-être aurions-nous des défauts de dialogue & d'action à lui reprocher : mais M. la Rochelle nous a appris que l'auteur étoit une dame ; la critique a dû disparoître : plusieurs vers de sentiment, plusieurs pensées délicates ont été applaudis à juste titre : & l'on a beaucoup insisté pour connoître l'auteur, qui garde le voile de l'anonyme.
L'auteur, qui est bien une dame, c'est Aglaé Deslacs d'Arcambal (dame Claret de Fleurieu, puis dame Baconnière de Salverte).
Babault, Annales dramatiques: ou, Dictionnaire général des théâtres, tome 7, p. 259 :
PAULINE, ou la Fille naturelle, comédie en deux actes, en vers, par Mad. fr Fleurieu, aux Français, 1791.
Une pièce allemande, intitulée Le voilà pris, a fourni à Mad. de Fleurieu le sujet de Pauline. Nous avons trois autres pièces sur le même sujet, parmi lesquelles on distingue celle de M. Radet, jouée au Vaudeville en 1796.
Une jeune femme, ayant découvert une fille naturelle de son mari, a des entretiens secrets avec un des amis de ce dernier, qui, loin de soupçonner le motif de ces entretiens secrets, en devient jaloux, et, sans autre explication, lui propose un cartel. Cependant, cette jeune femme a fait venir Pauline, dans le dessein de la marier : elle la renferme dans un cabinet ; le mari arrive, et voit sur la table l'acte de naissance de Pauline que sa femme y a laissé ; enfin il entre dans le cabinet, reconnaît sa fille, et s'efforce de réparer ses torts envers elle : coupable envers sa femme et son ami, il sollicite et obtient son pardon.
On trouve dans cette petite pièce des détails agréables ; toutefois elle n'eut qu'un léger succès.
D'après la base César, la pièce a été jouée 3 fois les 2 et 4 juillet et 28 août 1791, au Théâtre de la Nation (la base La Grange donne le même nombre de représentations au Théâtre de la Nation). Elle a été reprise au Théâtre du Vaudeville, pour 19 représentations, du 20 octobre 1796 au 1er août 1799.
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