Pourceaugnac, opéra comique en trois actes, d’après Molière, musique de Mengozzi, 30 janvier 1793.
Théâtre Montansier.
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Titre :
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Pourceaugnac
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Genre
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opéra comique
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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30 janvier 1793
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Théâtre :
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Théâtre Montansier
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Auteur(s) des paroles :
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d’après Molière
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Compositeur(s)
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Mengozzi
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 4 (avril 1793), p. 352-354 :
[Sur l’opéra comique de Mengozzi, le critique a peu à dire, si bien qu’il parle d’autre chose (des anecdotes sur lesquelles on peut faire preuve d’un peu de scepticisme). Il ne reste plus qu’à taire le mauvais travail fait sur l’intrigue (« la maniere dont on a défiguré plusieurs scenes de cette piece », pratique présentée comme banale, consistant à dépecer les classiques et à y « ajouter un faux esprit qui n'est autre chose que du mauvais goût »), à parler sans enthousiasme de la musique et de l’interprétation. Dans l’ensemble, plus de réticences que de félicitations.]
Pourceaugnac, opéra comique en trois actes, représenté au même théâtre [Théâtre Montansier] pour la premiere fois, le 30 janvier 1793.
On sait que la comédie de Pourceangnac fut faite à l'occasion d'un gentilhomme limousin, qui, dans une querelle qu'il eut sur le théatre avec les comédiens, étala le ridicule le plus outré : Moliere, pour se venger de ce campagnard insolent, le mit en tout son jour sur la scene, & en fit un divertissement qui amusa beaucoup le peuple. Lorsqu'on lui reprochoit d'avoir donné cette farce, dans laquelle il y a d'ailleurs des scenes d'un excellent comique, il répondoit qu'il étoit comédien aussi-bien qu'auteur, & qu'il falloit qu'il consultât l'intérêt de ses acteurs aussi-bien que sa propre gloire. C'étoit aussi la réponse que le célebre Shakespeare, chez les Anglois, pouvoit faire à la plupart de ses critiques. Nous ne parlerons point de la maniere dont on a défiguré plusieurs scenes de cette piece, pour y adapter de la musique, à ce théatre : puisqu'on se permet maintenant par-tout de dépecer ainsi les ouvrages de nos modeles, & d'y ajouter un faux esprit qui n'est autre chose que du mauvais goût, il faut bien prendre son parti ; nous dirons seulement que, quoiqu'on n'ait pas fourni au musicien, M. Mengozzi, les situations les plus riches pour la musique, il a cependant su tirer parti de celles qu'on lui offroit : plusieurs morceaux, notamment le chœur de la Polygamie est un cas pendable, sont d'une véritable beauté. Cette piece est assez bien exécutée. M. Micalef, qui joue plaisamment le rôle de Pourceaugnac, y emploie, dans la scene des apothicaires, & à la fin, plusieurs fugues, qui sont maintenant plus usitées dans les départemens qu'à Paris, mais qui l'étoient beaucoup plus du tems de Moliere. On rapporte que Lully ayant déplu à Louis XIV, voulut essayer de rentrer dans ses bonnes graces par une plaisanterie ; pour cet effet il joua devant lui le rôle de Pourceaugnac, & y réussit à merveille, sur-tout à la fin du premier acte, quand ce personnage est poursuivi par les apothicaires armés de leurs seringues ; Lully, après avoir long-tems couru sur le théatre pour les éviter, vint sauter au milieu du clavecin qui étoit dans l'orchestre, & mit le clavecin en pieces. La gravité de Louis XIV ne put tenir contre cette folie, & il rendit son amitié à Lully en saveur de cette nouveauté.
César : cette version de la pièce de Molière ne figure pas dans la base, qui signale seulement un Pourceaugnac de Louis Jadin, qui est en fait il Signor di Pursognac, un opéra italien fait par un Français.
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