Saül et David, mélodrame en trois actes de François-Pierre Révalard, 10 décembre 1803.
Théâtre Molière.
N° 2663 dans The Parisian Stage de Charles Beaumont Wicks.
Le Journal de l'Empire du 12 avril 1807 signale une représentation au Théâtre Olympique de Saül et David donnée au profit de M. Révalard :
Au bénéfice de M. Révalard, une représentation de Saül et David, mél. en 3 actes, précédé d'Adonis, ou le Bon Nègre, mél. en 4 actes.
L'ambassadeur de la Sublime Porte assistera à cette représentation.
Courrier des spectacles, n° 2477 du 19 frimaire an 12 [11 décembre 1803], p. 2-3 :
[Sur un sujet déjà traité, la nouvelle pièce est jugée pauvre en situations, dénuée d'intérêt, mal écrite et jouée sans ensemble par des interprètes dont seuls deux ou trois savent leur rôle (le souffleur a dû souffler intégralement le rôle de Saül). Tout cela n'a pas empêché le succès. Avant de résumer l'intrigue, le critique signale les sources de la pièce : non pas Alfieri, mais Druyer, et l'oratorio joué à l'Opéra. Le récit que le critique fait du déroulement de l'intrigue est un peu surprenant : il donne à la rivalité des deux rois d'Israël, l'actuel et le futur, une allure mélodramatique assez éloignée du ton du récit biblique. La fin de l'article est plutôt curieuse : elle évoque des rires un peu déplacés « dans ce grave sujet » (mais le critique ne dit pas en quoi consistent ces « incidens » qui provoquent le rire). La gaîté se retrouve dans l'annonce du nom des auteurs, qui ne correspond pas à la pièce du jour : Dorvo ? Monsieur Lion ? Piccini ? Le dernier paragraphe nomme enfin Revalard, auteur ayant « écrit avec assez de soin » le mélodrame (ce n'est pas tout à fait ce que disait le corps de l'article), mais aussi acteur dans sa propre pièce.]
Théâtre de Molière.
Première représentation de Saul et David.
Il paroît que plusieurs auteurs se sont appropriés ce sujet tiré de l’Ecriture, nous dirons peut-être aux derniers les bons ; car celui-ci est traité froidement, sans intérêt ; il offre à peine en trois actes, deux ou trois situations, tandis que le sujet en fourmille. Il a en outre le défaut d’être écrit négligemment, à l’exception de quelques scènes du premier acte, et pour comble de disgrâce, il est joué sans cet ensemble qui fait ordinairement réussir ces sortes d’ouvrages. Deux ou trois acteurs à peine savoieut leurs rôles, et le principal, celui de Saül, a été presqu’entièrement répété par le souffleur, qui a très-bien rempli son office, et en faveur de qui on devroit bien voter un double traitement. Malgré cela la pièce a réussi. L’auteur n’a point imité Alfieri, il a pris quelque chose à Druyer, qui a fait aussi un Saül, et l’Oratorio que l’on joue à l’Opéra, lui a fourni une partie de son troisième acte
David, exilé de la cour de Saül, jaloux de sa gloire, s’est retiré avec quelques amis dans un désert. Le Roi agité de funestes pressentimens, après avoir envain cherché à lui enlever le cœur de sa fille dont il est aimé, et ce Jonathas qui lui a voué une amitié sans bornes, se détermine par les conseils d’un courtisan perfide, nommé Thoab, à consulter l'ombre de Samuel. Il se rend dans la forêt où l’ombre lui apparoît évoquée par une magicienne, et là il entend l’arrêt de sa fin prochaine. Néanmoins il marche contre David, mais dans la route il se sent fatigué, il veut être seul pour s’occuper de son expédition , et..... il s’endort.
Le moment est favorable pour David. Il surprend Saül, et lui enleva son casque et sa javeline. Le Roi se réveille ; son rival lui montre le danger auquel il étoit resté exposé; et lui rendant ses armes, il se reconcilie avec lui. Saül lui donne sa fille en mariage. Au moment où ils vont être unis, Thoab jette l’épouvante et annonce l’arrivée des Philistins. Le Roi va au-devant d'eux, laissant la garde du temple à David. Thoab cherche à le surprendre pour l'immoler, mais son audace l'abandonne, et il va à l’armée, d’où il revient bientôt couvert du sang de son Roi. Il ose s’en faire un mérite devant David, qui le fait traîner au supplice. Le tout se termine par la défaite des Philistins, par le retour de l'arche sainte, et par le mariage de David avec la fille de Saül, dont il obtient la couronne.
Plusieurs incidens avoient provoqué le rire dans ce grave sujet ; la manière plaisante dont on vint annoncer l’auteur égaya encore le public. « Cette pièce, dit l’acteur, est de M. Dorvo, agréablement connu par plusieurs ouvrages très-intéressans. Il s'est adjoint pour collègue Monsieur Lion. » La musique est de M. Alexandre Piccini : il y a de la fraîcheur dans cette composition, et le chœur des Lévites annonce un talent très-estimable.
Ce mélodrame a été écrit avec assez de soin par M. Revalard qui y remplit 1e rôle de Thoab d’une maniéré distinguée.
Ajouter un commentaire