Les Trois prétendus, opéra en un acte, de Théodore Pein, musique de Louis Jadin, 9 floréal an 13 [29 avril 1805].
Théâtre Montansier.
Il s’agit de la pièce de Théodore Pein, jouée en 1801 avec la musique de Bieysse, et qui reçoit une nouvelle musique, de Louis Jadin.
Courrier des spectacles, n° 2997 du 10 floréal an 13 [30 avril 1805], p. 2 :
[Le compte rendu parle d’abord du livret de Théodore Pein, qu’il accuse de ne pas être original et d’être bien froid (c’était déjà le cas en 1801...). Froideur qui n’a pas empêché le succès. L’intrigue est vite résumée, et c’est sur la musique que le critique revient ensuite, pour dire qu’elle est meilleure que celle de Bieysse. Mais le compliment ironique sur la qualité de la mémoire de Jadin permet de suggérer que sa musique pourrait devoir quelque chose à celle des Prétendus de Rochon de Chabannes, musique de Lemoine. Ce qui n’empêche pas de noter que la pièce de Pein, avec la musique de Jadin, est supérieure à ce qui se joue ordinairement au Théâtre Montansier (mais ça ne semble pas bien difficile aux yeux du critique).]
Théâtre Montansier.
Les Trois Prétendus.
Le sujet de cette pièce n’est pas neuf ; l’auteur avoit sous les jeux un modèle dont il pouvoit tirer un meilleur parti ; les détails en sont un peu froids, et les effets de la scène pouvoient être plus piquans ; cependant elle fut jouée avec succès en l’an IX, et elle n’est pas dénuée de mérite.
Toute l’intrigue porte sur la méprise d’un bon Monsieur Dumont qui, successivement trompé par sa fille, par son fils, et par une jeune veuve, voit arriver chez lui trois prétendus différens qui portent tous le nom de Gercourt.
L’ancienne musique de ce petit opéra étoit un peu foible. Elle vient d’être refaite par M. Louis Jadin, dont les compositions spirituelles et légères conviennent parfaitement à ce genre de poèmes.
On remarque dans les Prétendus un duo et deux morceaux d'ensemble d’un effet extrêmement agréable ; mais on s’apperçoit aussi que l’auteur est doué d’une excellente mémoire, qu’il a des relations habituelles avec notre grand opéra. On a trouvé dans le trio quelques traits de ressemblance avec le bel air des Prétendus, que Mlle Armand chante avec tant d'éclat et de succès.
Le style des Trois Prétendus est meilleur que celui de beaucoup de pièces que l’on joue au Théâtre Montansier, et il est à présumer que cet ouvrage y reparoîtra plusieurs fois.
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