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Le Vieux malin

Le Vieux malin, comédie en un acte et en prose, par M. Sewrin, 18 novembre 1813.

Théâtre des Variétés.

Titre :

Le Vieux Malin

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

18 novembre 1813

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

M. Sewrin

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme. Masson, 1813 :

Le Vieux Malin, comédie en un acte, Par M. Sewrin. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 18 Novembre 1813.

le Journal des arts, des sciences et de la littérature accorde une belle place à cette pièce :

[Dans la masse des petites nouvelles, on retient surtout le compte rendu du 20 novembre, pas très positif : le vieux malin n'est pas si malin, juste assez pour attraper des pigeons avec de la glu et une fillette. L'intrigue le montre tentant de savoir si la dite fillette est sincère quand elle semble accepter de l'épouser. Par la ruse, il comprend qu'elle se moque de lui, et il renonce au mariage, et il accorde un délai au père de la jeune fille qui lui devait de l'argent. Le bilan proposé par le critique est peu favorable : la pièce est surtout un moyen de faire briller un interprète, « un habit à la taille de Pothier ». Ce talent comique a profité à l'auteur, qui a été nommé (le critique parle de « triomphe de l'auteur »). Sinon, la pièce est pauvre en « mots plaisans » : le critique prétend donner ceux qui ont fait rire, et il en énumère trois, ce qui est peu.]

* n° 255 (quatrième année), 25 octobre 1813 :

Vendredi 22 octobre.

Après les Petites Pensionnaires, le théâtre des Variétés doit jouer le Vieux Malin, ouvrage dont Potier remplira le rôle principal.

* n° 260 (quatrième année), 20 novembre 1813, p. 233-234 :

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Le Vieux Maiin, comédie en un acte en prose, par M.Sevrin.

Ce malin est un M. Renard, greffier de village, et voici à quoi se bornent ses malices : il attrape d'abord... des pigeons avec de la glu, puis il attrape une jeune fillette qui voulait le tromper. Tel est le sujet; faisons connaître l'intrigue.

Le fermier Lancelot doit 10,000 fr à M. Renard, et le créancier consent à les perdre si le fermier veut l'accepter pour gendre. Lancelot communique cette proposition à Denise, sa fille, et la petite rusée se propose de faire gagner du temps à son père, en flattant le greffier amoureux : mais celui-ci, qui, jusque-là, a été sans défiance, et qui, même, a signé une promesse de mariage, conçoit des doutes sur la sincèrité de sa future, trop empressée de faire l'éloge de Henri, jeune couvreur, son voisin et son amant. Renard, voulant découvrir la vérité, annonce qu'il attend son frère aîné, et lui-même remplit ce rôle. ll acquiert bientôt la certitude que le père et la fille sont d'accord pour le tromper ; il pousse la malice jusqu'à faire surprendre les amans, et plutôt que d'épouser une femme dont il serait la dupe, il renonce à ses prétentions, et accorde du temps à son débiteur.

Cette espèce de proverbe, qu'on aurait pu intituler : A trompeur, trompeur et demi, procure à Pothier l'occasion de faire valoir son talent comique. Il en a surtout donne de nouvelles preuves au moment où il conçoit des soupçons sur sa future, et dans la scène du vieux paysan. Il ne faut donc juger le Vieux Malin que comme un habit à la taille de Pothier. Deux ou trois petits sifflets ont voulu, mais en vain, troubler le triomphe de l’auteur. C'est M. Sewrin qui , parmi les fabricateurs de pièces pour les Variétés, peut être aussi surnommé le Vieux Malin.

Il y a cependant peu de mots plaisans dans la pièce; nous allons rapporter à peu près les seuls qui aient fait rire : « Je voulais, dit le Malin, qu'il vint des navets dans mon jardin, et non des pigeons. * — J'ai quarante-huit ou cinquante-huit ans, je ne sais pas au juste : car je compte mon argent, mes bestiaux, etc., mais je ne compte jamais mon âge, parce que je sais qu'on ne cherchera pas à me le voler. » En voyant descendre Henri par une ouverture pratiquée au plafond, tandis qu’il joue du tambourin, il s'écrie : Voilà l'ouverture du jeune Henri.

* n° 260 (quatrième année), 20 novembre 1813, p. 237 :

Mercredi 17 novembre.

Après le vieux malin, que l’on joue demain aux Variétés, on y verra le Mariage par hasard, ou encore un quiproquo, attribué à un auteur moins fécond que les fournisseurs habituels de ce théâtre.

* n° 261 (quatrième année), 25 novembre 1813, p. 258 :

Samedi 20 novembre.

Depuis que la bonne harmonie paraît rétablie dans la république des lettres, et que pour quelques jours au moins on est privé de sujets de scandale, la foule s'occupe exclusivement des spectacles. On blâme un peu l'inaction de l'Opera-Comique et la paresse des auteurs du Vaudeville ; mais faute de mieux, on se contente des anciens répertoires. Les Français, la Gaité, le Cirque Olympique, sont les trois théâtres à la mode. L'Opéra Buffa se soutient, grâce à Mme. Sessi ; l'Aventurier a passé comme une ombre à Feydeau ; le Vieux Malin ne l'est pas encore assez pour attirer les curieux aux Variétés.

* n° 262 (quatrième année), 30 novembre 1813, p. 284 :

Vendredi 26 novembre.

La Manie des Romans a moyennant des coupures, été mieux accueillie à la seconde représentation. – Le Vieux Malin ne fait pas fortune aux Variétés.

* n° 264 (quatrième année), 10 décembre 1813, p. 334 :

Lundi 6 décembre.

La Gazette a réuni, dans un même article, les deux nouveautés du Vaudeville, le Vieux Malin et le Mariage par hasard, dont ses lecteurs diront :

Ma foi ! s'il m'en souvient, il ne m'en souvient guère.

Pourquoi ne se borne-t-elle pas à faire une revue dramatique tous les mois ? Ses abonnés n'y perdraient pas beaucoup, sous le rapport de la diligence.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome VI, p. 194-195 :

Le vieux Malin, comédie en un acte et en proie, jouée le 18 novembre.

Un greffier de village, qui se croit bien malin, veut épouser une jeune et jolie paysanne qui lui préfère un petit villageois son voisin. Il se déguise en vieux paysan, et vient sous le nom de son frère sonder les sentimens de sa prétendue qui lui avoue qu'elle ne l'aime pas. Cette situation, imitée du Florentin, est la seule de la pièce. A un signal donné, l'amoureux descend dans la chambre de sa maîtresse, par un trou fait au plafond. Le vieux Malin voit que les jeunes gens sont plus malins que lui, et il se désiste de ses prétentions.

Cette petite comédie est écrite assez naturellement : mais elle est froide et sans couleur. Elle ne fait pas rire, et la malice du vieux Malin se borne à trop peu de chose.

L'auteur est M. Sewrin.

Journal de l’Empire, dimanche 21 novembre 1813, p. 4 :

[Compte rendu plutôt sévère d’une pièce où Geoffroy, de façon étonnante, veut voir la vengeance de « l’honneur des tuteurs et des Cassandres ». La pièce a déplu, mais Geoffroy ne dit pas pourquoi.]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Deuxième représentation du Vieux Malin.

On met sur la scène tant de vieux tuteurs imbéciles, tant de vieux Cassandres trompés par des jeunes filles malicieuses : l’auteur a voulu venger en nous montrant une jeune fille dupe du stratagème d'un vieux malin qui n’est cependant pas très malin.

Ce vieux malin s’appelle M. Renard : il a pour débiteur M. Lancelot, homme simple et bon, lequel a une fille fort jomie. La fille a pour amant un garçon couvreur, qui s'introduit chez elle par un trou pratiqué dans !e plafond de sa chambre. Renard ne sait rien de l’intrigue, et veut épouser la fille ; et pour cela il n'emploie d’autre galanterie que la menace de faire vendre la maison du père, s’il n'a pas la main de la fille. Il en a tant d'envie qu'il lui fait des conditions avantageuses dans une promesse de mariage qu’il a l'imprudence de signer, tout vieux et tout malin qu’il est : il l'est cependant assez pour deviner l'intrigue du jeune couvreur avec la jeune fille, sur une simple visite qui paroît très innocente. Pour s'assurer du fait, il feint un voyage, et prie M. Lancelot de donner asile en son absence à M. Bonin, son frère, qui doit arriver le jour même. Ce Bonin arrive ; c’est M. Renard déguisé ; tous les spectateurs le reconnoissent bien ; mais le père et la fille s'y trompent. Ils ont toute confiance dans ce M. Bonin ; ils lui disent tous leurs secrets ; ils espèrent qu'il va leur prêter de l'argent mais le vieux malin se découvre quand il sait tout; Il veut faire vendre !a maison ; M. Lancelot, fort de la promesse de mariage, l'oblige à lui donner du temps, et la fille épouse son couvreur.

Malgré le jeu de Potier qui joue !e vieux malin, et les charmes de Mlle Pauline qui joue la jeune fille, malgré une espèce de confession de l’auteur, qui, par l'organe de l'acteur, a sollicité l’indulgence, avouant qu'il s’étoit trompe, l'ouvrage a reçu des marques d'improbation, et l'on a trouvë que M. Sewrin, pour l'avoir fait, n'étoit ni .malin ni sorcier. Quelques scènes cependant sont plaisantes, et ont fait rire ; mais le fonds a déplu.

GEOFFROY.

Mémorial dramatique, ou Almanach des théâtres pour l’an 1814, huitième année, p. 178 :

LE VIEUX MALIN , comédie en un acte, en prose, par M. Seurin. (18 novembre.)

Le fermier Lancelot, père de Denise, doit de l'argent à Renard, qui le poursuit vivement et va le dépouiller de sa ferme, à moins qu'il ne consente à lui donner sa fille ; il faut au vieux malin une femme ou de l'argent , quoique son âge et son avarice garantissent d'avance qu'il ne fera pas un meilleur usage de l'une que de l'autre. Mais Denise a donné en secret son cœur à Henri, jeune couvreur fort alerte ; et un déguisement sous lequel se cache le prétendu suranné ne lui sert qu'à acquérir la certitude que ces deux amans se voient en cachette à l'aide d'un judas pratiqué au plafond, et que le vieux malin appelle l'ouverture du jeune Henri.

Il sent alors tout le danger d'épouser une jeune fille amoureuse d'un autre ; mais il a eu la sottise de donner au père de celle qu'il croyait un phénix d'innocence, une promesse de mariage en bonne forme, et il est obligé, pour obtenir qu'on la lui rende, de consentir aux délais que lui demande son débiteur.

Le malin ne l'est pas autant qu'il semblait le promettre, puisque toutes ses malices se bornent à un travestissement, et qu'en résultat il est dupe d'un paysan bien simple et d'une jeune fille. Quelques sifflets qui voulaient faire une nmalice à l'auteur, ont à peine été entendus au milieu des applaudissemens qui ont accueilli son nom.

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