Le Voyage de Chambord, ou la Veille de la première représentation du Bourgeois gentilhomme, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, de Desfontaines et Dupin, 11 juillet 1808.
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Voyage de Chambord (le), ou la Veille de la première représentation du Bourgeois gentilhomme
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Genre
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comédie mêlée de vaudevilles
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose avec couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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11 juillet 1808
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Desfontaines et Dupin
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Almanach des Muses 1809.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1808 :
Le Voyage de Chambord, ou la veille de la première représentation du Bourgeois gentilhomme, comédie en un acte, mêlée de vaudevilles, Par MM. Desfontaines et Henri Dupin, Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 11 Juillet 1808.
Les deux premiers personnages de la liste de la page 2 : Molière et Baron...
L’Esprit des journaux français et étrangers, tome VIII, août 1808, p. 284-289 :
[La pièce est présentée comme une reprise du sujet du quatrième acte du Bourgeois gentilhomme (en fait, l’acte IV, les entrées de ballet et l’acte V), . Plus que la représentation de la pièce de Molière, c’est une histoire sentimentale mettant en scène des éléments liés à sa représentation (deux acteurs, un peintre de décors, les costumes de la pièce). On retrouve comme dans tout bon vaudeville une jeune fille amoureuse d’un fiancé que son tuteur, oncle du jeune homme, refuse parce qu’il n’a pas de situation stable. Bien entendu, tout finit bien, par l’emploi de la vieille ruse du contrat de mariage signé par l’oncle croyant qu’il s’agit d’autre chose et par l’intervention de Molière qui donne un emploi au jeune homme. Le critique trouve bien des torts à la pièce : n’être qu’une « faible esquisse d'un seul groupe tiré d'un excellent tableau » ; avoir une double intrigue, ce qui est esquissé au début disparaissant par la suite au profit de la seconde intrigue ; ne faire de Molière qu’un « personnage accessoire » là où il devait être le personnage principal. Les couplets de la fin sont aussi jugés peu piquants (« la nomenclature de tous les écrivains et artistes qui avaient alors ou qui ont eu depuis de la réputation »), et leurs erreurs chronologiques ont été relevées par le public (le critique en énumère quelques-uns). Les auteurs sont invités à s’inspirer des bons « vaudevilles historiques, dont on leur fournit une petite liste. Finalement, c’est le rôle de l’oncle qui est jugé le meilleur, grâce aussi à l’acteur qui l’interprète. Les auteurs ont été nommés (mais le critique a mal entendu: il a nommé Joseph Pain au lieu d'Henri Dupin).]
Voyage de Chambord, comédie vaudeville en un acte.
Cette pièce a un double titre, On la nomme aussi la Veille de la première représentation du Bourgeois Gentilhomme : on eût mieux fait de dire que le quatrième acte du Bourgeois Gentilhomme en avait fourni le sujet. Il n'y est question ni d'obstacles qui aient empêché Molière de faire jouer ce chef-d'œuvre, ni de l'attention qu'il put avoir en le composant, ni des inquiétudes qu'il put avoir conçues sur son succès. Molière même ne paraît que pour dénouer la nouvelle comédie-vaudeville. Mais si l'on s'est peu servi de sa personne, en revanche on a beaucoup employé ses idées. On fait arriver Baron et la Thorilière, acteurs de sa troupe, dans une auberge voisine du château de Chambord. La nièce de l'aubergiste est amoureuse et aimée d'un jeune peintre en décorations. La tante ne demande pas mieux que de les unir ; ce qui s'oppose à leur mariage, c'est le refus obstiné d'un oncle qui de plus est tuteur de la belle, et veut absolument que l'on ait de quoi vivre pour devenir son neveu. Cette prétention n'est peut-être pas trop déraisonnable ; mais l'oncle tuteur est d'ailleurs tout-à-fait dépourvu de raison. Ignorant, bavard à l'excès, tout plein de son propre mérite, il croit aux revenans, aux horoscopes, et, sur la foi d'un tireur de cartes, il se flatte de devenir un jour le favori d'un grand souverain. Ses ridicules mettent tout le monde contre lui, et les deux comédiens, aidés de la tante, entreprennent d'obtenir son consentement par une mystification. Les costumes destinés à la représentation du Bourgeois Gentilhomme arrivent à l'auberge fort à propos, et l'on devine aisément l'usage que nos comédiens vont en faire. Le jeune peintre se charge d'être leur truchement et annonce à M. le Simple (c'est le nom de l'imbécille tuteur) que le grand turc et le grand mogol se rendent à Chambord pour y faire une visite de voisinage à Louis XIV., Bientôt les deux potentats paraissent ; le Simple leur fait la cour de son mieux. Le grand turc le nomme son secrétaire, et le diplôme que le prince et le serviteur doivent signer n'est autre chose que le contrat de mariage du faux truchement et de la nièce. La pièce pouvait finir là ; mais les auteurs ont cru devoir pousser plus loin leur imitation du Bourgeois Gentilhomme. Au moment de conclure, arrive Mme. la Thorillière, en vrai trouble-fête, comme Mme. Jourdain ; elle reconnaît son mari sous le turban du grand mogol ; elle s'imagine que la petite nièce est sa belle marquise Dorimène, et gourmande tous les assistans. M. le Simple entre en fureur à cette découverte, et le mariage serait plus loin que jamais de sa conclusion sans l'heureuse apparition de Molière. Il explique tout, il appaise tout, et détermine le Simple à donner sa nièce au peintre, en attachant ce jeune homme à sa troupe avec mille écus d'appointemens.
Le seul tort de cet ouvrage n'est pas de nous avoir présenté le faible esquisse d'un seul groupe tiré d'un excellent tableau. On peut lui reprocher encore d'avoir commencé par tendre les fils d'une intrigue pour en ourdir ensuite une autre. Baron, à son arrivée dans l'auberge, a vingt louis dans sa bourse ; on les lui demande pour un pauvre comédien qui en a besoin ; il les donne, et reste sans un écu, se reposant sur l'arrivée de la Thorillière pour payer le dîner qu'il a commandé. La Thorillière arrive en effet ; mais il compte lui-même sur Baron pour le défrayer à l'auberge, attendu qu'il a pris querelle en route avec sa femme, et que pour en être plutôt quitte, il l'a laissé reprendre le chemin de Paris avec son argent. On voit que l'embarras des deux comédiens, qui se soutient pendant quelques scênes, semblait devoir entrer pour beaucoup dans l'intérêt de la pièce ; mais il n'en est plus question. L'intrigue empruntée du Bourgeois Gentilhomme commence, et, l'on a vu comment elle finit.
Le rôle de Molière nous a paru encore plus repréhensible. Il ne paraît que comme personnage accessoire et il devait être le principal. Ce rôle est joué par Chapelle, qui a sans doute un excellent masque de Cassandre, mais qui n'en est pas plus propre à représenter l'auteur du Misanthrope et d'Amphitryon. Enfin, ce pauvre Molière, après avoir fait la belle action que l'on a vue et que tout directeur de spectacles pouvait faire aussi bien que lui, n'est plus occupé qu'à repousser les éloges qu'on lui donne, et cela par des couplets où on lui fait entasser la nomenclature de tous les écrivains et artistes qui avaient alors ou qui ont eu depuis de la réputation. Ces listes, en forme de couplets, ont paru un peu sèches au parterre, et il est parti quelques éclats de rire au troisième, quoiqu'il commençât par le nom de Racine, suivi de plusieurs autres également respectés. Il nous a paru aussi que le public commençait à devenir plus exigeant à ce théâtre, sur l'article de la chronologie. Quelques spectateurs ont murmuré d'entendre citer comme déjà fameux, en 1670, année où parut le Bourgeois Gentilhomme, Massillon qui n'avait que sept ans, Daguesseau qui était encore en nourrice, et Montesquieu qui ne vint au monde que dix-neuf ans après Ces anachronismes semblaient même annoncer à la pièce une mauvaise fin, lorsque le couplet au public, chantés par Mlle. Desmares, et le seul qu'on ait redemandé, a rétabli la bonne intelligence. Le sens était que le censeur le plus indiscret, cachait toujours son sifflet au seul nom de Molière, et personne n’a voulu paraître plus qu'indiscret. Nous conseillerons cependant aux auteurs, qui feront à l'avenir des vaudevilles historiques, de mieux consulter l'histoire avant de la mettre sous nos yeux. Ce genre est très-agréable par lui-même, et a déjà produit des modèles bons à consulter, tels que Voltaire à Ferney, M. Guillaume, Rabelais, Maître Adam, et sur-tout le Mariage de Scarron.
Ce qu'il y a de mieux dans la pièce nouvelle, c'est le rôle de l'oncle bavard, qui trouve la charge de truchement superbe, attendu qu'il entre dans ses fonctions de parler pour lui et pour les autres. Il y a quelques autres traits de caractère assez piquans dans ce rôle, qui d'ailleurs a été fort bien rendu par Joly. Cet acteur y est beaucoup mieux que dans celui de Scarron et dans les Gilles, où il remplace de même Carpentier.
Les auteurs ont été demandés, et l'on a nommé MM. Desfontaines et Joseph Pain. G.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, année 1808, tome IV, p. 438 :
[La pièce est durement traitée dans ce compte rendu : il ne suffit pas de parodier « quelques scènes […] du Bourgeois Gentilhomme », de citer quelques noms prestigieux pour faire une bonne pièce. Il y faut des ingrédients que celle-ci ne possède pas : « peu ou point d'intrigue ; des couplets fort peu assaisonnés ». Surprise à l’annonce du nom des auteurs : on ne s’attendait pas à des gens aussi renommés ! Le seul à être complimenté, un acteur récemment embauché au Vaudeville.]
Le Voyage de Chambord, joué le 11 juillet.
Quelques scènes parodiées sur celles du Bourgeois Gentilhomme ; les noms de Molière, Baron et La Thorillière : peu ou point d'intrigue ; des couplets fort peu assaisonnés : si tout cela fait une pièce, cela n'en fait pas une bien bonne. On a été surpris d'entendre prononcer le nom de M. DESFONTAINES avec celui de M. Henry DUPIN, que quelques voix avoient demandé.
Le rôle de M. Le Simple a été très-bien joué par Joly, qui-prouve que ce théâtre a fait en lui une bonne acquisition.
Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1809, troisième année (1809), p. 153 :
[Compte rendu habile : il se garde bien de prendre position. Le sujet est bien mince, il fallait donc « y coudre une intrigue », et le critique nous résume cette intrigue, mélange de souvenirs de la pièce de Molière et de pièce à tuteur abusif, ceux qui veulent marier leur pupille à un vieillard, mais n’y arrivent jamais. Aucune prise de positon du critique. Conclusion : la pièce a eu du succès. Ce n’est pas non plus un jugement.]
LE VOYAGE DE CHAMBORD, vaudeville en 1 acte , de MM. Desfontaines et Henry Dupain. (11 juillet).
La première représentation du Bourgeois Gentilhomme éprouvait quelques obstacles. Molière obtint du roi qu'on en jouât à Chambord le 4me. acte. Il fit tant de plaisir à Louis XIV, que tous les obstacles cessèrent. Pour trouver le plan d'un vaudeville dans un sujet aussi faible, il fallait y coudre une intrigue, et voici celle que les auteurs ont imaginée.
Un vieux tuteur, crédule et imbécille, nommé M. le Simple, veut marier sa pupille à un médecin de soixante ans. La pupille veut épouser un jeune peintre décorateur ; ce jeune homme s'adresse à Baron et à la Thorilliere, qui se rendent à Chambord et se trouvent à la même auberge que lui. Les deux acteurs se travestissent en princes orientaux, et comblent de caresses le vieux tuteur qu'ils nomment à l'emploi de leur secrétaire. Tandis qu'on procède à la cérémonie, la femme la Thorilliere survient et découvre tout le secret. Molière arrive après lui, et nomme le jeune Peintre, décorateur de son théàtre, avec mille écus d'appointemens. L'imbécille tuteur, charmé de cette générosité, consent au mariage.
Cette pièce a obtenu du succès.
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