Washington, ou l’Orpheline de la Pensylvanie, mélodrame en trois actes, à spectacle, de d’Aubigny, musique de Quaissain et Renat fils, ballets de M. Millot, 13 juillet 1815.
Théâtre de l’Ambigu-Comique.
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Titre :
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Washington, ou l’Orpheline de la Pensylvanie
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Genre
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mélodrame
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose
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en prose
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Musique :
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oui
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Date de création :
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13 juillet 1815
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Théâtre :
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Théâtre de l’Ambigu Comique
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Auteur(s) des paroles :
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M. d’Aubigny
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Compositeur(s) :
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MM. Quaissain et renat fils
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Chorégraphe(s) :
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M. Millot
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1815 :
Washington, ou l’Orpheline de la Pensylvanie, mélodrame en trois actes, à spectacle, par M. d’Aubigny, L’un des auteurs de la Pie Voleuse. Musique de MM. Quaissain et Renat, fils. Ballets de M. Millot, Représenté, pour la première fois à Parus sur le théâtre de l’Ambigu-Comique, le 13 juillet 1815.
A. Cauchois-Lemaire, Fantaisies politiques, morales, critiques et littéraires, (Paris, août 1815) p. 50-51 :
[Le Nain jaune a été suspendu (les Bourbons sont de retour !), et son éditeur a créé ces Fantaisies politiques, etc., pour continuer son activité éditoriale. Il rend compte ici d’un mélodrame faisant intervenir un personnage historique assez inattendu, le grand Washington, qu’on n’attendait pas sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, et censé « divertir la tourbe plébéienne qui garnit l'amphithéâtre » de ce théâtre (au Vaudeville, il n’aurait été exposé qu’aux « sifflets des étourneaux du parterre ») : tout le début de l’article s’inscrit dans la dénonciation de l’abus fait dans les petits théâtres des personnages historiques, auxquels on fait jouer un rôle indigne d’eux. L’analyse de l’intrigue permet d’en mesurer le caractère convenu : le destin d’une malheureuse jeune fille et de son amant, que le général Washington sauve (mais Washington joue là un rôle qui n’est pas le sien : « le premier général américain ferait aussi bien, et même beaucoup mieux, tout ce que fait Washington dans l'ouvrage auquel il donne son nom »). Et rien de neuf dans tout cela. En plus, la pièce est beaucoup trop longue : même le public a manifesté son impatience d’entendre rabâcher les mêmes phrases. Mais ces marques de mécontentement n’ont paradoxalement pas empêché qu’on nomme l’auteur et qu’on demande aussi l’actrice principale, qui n’y a pas vu « une mauvaise plaisanterie » et « a pris la chose au sérieux » (il se pourrait qu'elle ait tort).]
Ambigu Comique. — Ce n'était point assez que les personnages qui ont acquis quelque célébrité vinssent faire amende honorable sur la scène du Vaudeville, en s'exposant aux sifflets des étourneaux du parterre, on les fait monter aujourd'hui sur les tréteaux consacrés jadis exclusivement à la parade; et le législateur des États-Unis, le sage Washington, partage avec le Pèlerin Blanc et l'Homme à trois Visages. l'honneur de divertir la tourbe plébéienne qui garnit l'amphithéâtre de l'Ambigu Comique. On croit, peut-être, que l'auteur du mélodrame nouveau, observant cette sage maxime, nec Deus intersit, n'a présenté sur la scène le héros américain que pour lui faire jouer un rôle et tenir un langage digne de lui. On se trompe. Le premier général américain ferait aussi bien, et même beaucoup mieux, tout ce que fait Washington dans l'ouvrage auquel il donne son nom.
Le colonel Wilson, américain, destine sa fille Louisa à un jeune officier anglais qui lui a sauvé la vie, et qui se nomme Seymour. Wilson, chargé de défendre le fort de Marclaud contre lequel les Anglais dirigent une vigoureuse attaque, confie, en partant, sa fille à son ami Washington. Lord Butler, qui pendant un armistice a eu l'occasion de voir Louisa, a demandé sa main. Un refus, en irritant son amour, a allumé chez lui la soif de la vengeance. Ce Butler est chargé de diriger l'attaque du fort de Marclaud ; il se rend maître de la place, et son premier soin est d'ordonner la mort de l'infortuné Wilson. Le père de Louisa périt sur un échafaud.
Washington, justement indigné de cet acte de barbarie, demande qu'on lui livre le cruel Butler. Le chef de l'armée anglaise est disposé à le satisfaire ;mais les partisans du jaloux rival de Seymour excitent une révolte dans le camp. Washington, usant alors de représailles, ordonne qu'un des officiers anglais prisonniers subisse le même sort que le malheureux Wilson. Par une infâme trahison de Butler, le fatal billet noir tombe sur Seymour, et le vertueux amant de Louisa va .payer le crime du farouche Butler ; mais comme il faut toujours que l'innocence triomphe, Butler est arrêté et arrive au moment même où Seymour allait être conduit au supplice : les deux rivaux changent de rôle ; Seymour se marie et Butler est mis à mort.
Ce mélodrame, dont l'intrigue n'est pas nouvelle, est beaucoup trop long. Le public a souvent témoigné son mécontentement en entendant répéter jusqu'à satiété les mêmes phrases. Il a cependant voulu connaître l'auteur, et a même demandé après la pièce l'actrice chargée du rôle de Louisa. Quelques personnes pensaient que c'était une mauvaise plaisanterie; mais Melle. Adèle Dupuis a pris la chose au sérieux et s'est rendue aux désirs de ces messieurs du parterre.
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