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La Discipline républicaine

La Discipline républicaine. Fait historique, en 1 acte, mêlé d'ariettes. Par le c. Aristide Valcourt, musique du c. Foignet, 1 Floréal [an 2].

Opéra comique national de la rue Favart.

Titre :

Discipline républicaine (la)

Genre

fait historique mêlé d’ariettes

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en evrs

Musique :

ariettes

Date de création :

1er floréal an 2 (20 avril 1794)

Théâtre :

Opéra Comique National de la rue Favart

Auteur(s) des paroles :

Aristide Valcourt

Compositeur(s) :

Foignet

Almanach des Muses 1795.

Anecdotes de quelques soldats, qui, près de Rennes, au moment d'attaquer les brigands de la Vendée, pillèrent le pain destinée aux malades de l'armée, dans la crainte d'en manquer. Le représentant du peuple fit assembler le conseil militaire, qui voulut appliquer la loi à ce manque de discipline ; mais comme il alloit prononcer le mot : la loi vous condamne à la... le représentant du peuple s'écria : arrêtez ; si vous eussiez prononcé A LA MORT, il ne seroit plus possible de faire grace ; ils l'obtinrent, et firent des prodiges de courage.

Quelques scènes accessoires, entre autres l'interrogatoire singulier et authentique d'un brigand de la Vendée qui s'imagine ressusciter sous trois jours.

De l'intérêt, du républicanisme.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, de l'Imprimerie de Cailleau, an II (1794, vieux style) :

La Discipline républicaine, fait historique, en un acte, en prose, mêlé d'ariettes, Par Aristide Valcour, Musique du Citoyen Foignet. Représenté sur le Théâtre de l'Opéra-Comique National, le primedi Floréal, l'an deuxième de la République Française, une & indivisible.

Réimpression de l'Ancien Moniteur, tome vingtième (1861), Gazette nationale, ou le Moniteur universel, n° 233, Tridi 23 Floréal an 2e (Lundi 12 Mai 1794, vieux style), p. 444 :

THÉÂTRE DE L'OPÉRA-COMIQUE NATIONAL.

Ce n'est pas assez d'écarter dans ce moment et pour jamais de nos théâtres ces petites intrigues de toilettes, ces ridicules d'êtres superficiels qui, loin de corriger notre jeunesse, lui offraient plutôt des modèles à imiter ; ces raffinements de coquetterie qui pervertissaient les mœurs en les amollissant, et qui étaient parvenus à détruire sensiblement dans l'âme des Français cette énergie si redoutable au despotisme ; il faut remplacer ces miniatures décolorées par des tableaux males et vigoureux, qui présentent aux républicains l'image de leurs devoirs et captivent leur attention par des récits touchants d'actions courageuses, et par les leçons animées d'une morale pure qui leur fasse chérir les vertus. C'est ce qu'a tenté avec succès le citoyen Valcour, auteur de plusieurs ouvrages remplis de patriotisme, et, en dernier lieu, de la pièce intitulée la Discipline républicaine, qu'il a donnée au théâtre de l'Opéra-Comique national. La scène se passe auprès de Rennes, canton désolé par l'affreuse guerre de la Vendée. Victor, excellent républicain, avec trois de ses camarades, dans un moment d'égarement, craignant de manquer de vivres, s'est emparé des provisions destinées aux malades de l'armée. Ce crime, dont il éprouve déjà les remords les plus cuisants, ne peut rester impuni. Le représentant du peuple l'interroge ; Victor s'avoue coupable, et désire lui-même que sa mort et celle de ses complices servent d'exemple aux troupes républicaines. Le jury militaire déclare que le fait est constant ; il est prêt à y appliquer la peine ; mais le représentant, touché du dévouement héroïque de Victor, observe que le délit n'a point été commis dans des intentions perfides, et les quatre coupables sont acquittés. Le reste de l'action offre divers combats contre les rebelles, dans lesquels trois des accusés meurent comme il convient à des républicains. L'intrépide Victor a seul le bonheur de partager les honneurs du triomphe, après avoir sauve la vie au représentant du peuple.

Cet ouvrage, plein d'intérêt, de tableaux et de mouvement, a parfaitement réussi. On a surtout fort applaudi à l'interrogatoire d'un des malheureux rebelles fait prisonnier, et qu'on envoie au supplice. On y voit tracé d'une manière aussi vraie qu'affligeante l'égarement où le fanatisme peut conduire l'ignorance. L'acteur rend très-bien, suivant l'intention de l'auteur, ce sang-froid féroce avec lequel cet insensé se vante des assassinats qu'il a commis contre les Bleus, qu'il regarde comme les ennemis de Jésus, parce que l'évêque d'Agra le lui a dit. Il voudrait être libre ; il tuerait le représentant lui-même ; non qu'il lui ait fait aucun mal, mais parce qu'il parle contre les bons prêtres. Il a la confiance qu'il ressuscitera dans trois jours. « Mais en as-tu vu beaucoup, lui dit le représentant, qui aient ainsi ressuscité ? – Pardi ! vous les retuez tous les jours ! etc. » Cette scène, présentée dans le style familier qui convenait, est peut-être encore plus terrible et d'une impulsion plus forte que celle de Séïde.

La musique est d'un fort bon style et très-analogue aux diverses situations : elle est du citoyen Joignet, également connu par plusieurs succès ; elle a été fort applaudie.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 7 (juillet 1794), p. 294-295 :

[Rapide compte rendu d’une pièce dont le critique rappelle la source (c’est bien un fait historique), et dont il montre les qualités : « de l'intérêt, de la conduite, un dialogue soigné, & une morale très-républicaine » ; elle est « très bien jouée », et la musique « est parfaitement adaptée au sujet ». Une scène rangée parmi les « scènes accessoires »  « l'interrogatoire singulier & authentique d'un des brigands de 1a Vendée, fait prisonnier par nos troupes, & qui s'imagine ressusciter sous trois jours..... ». Pas de critique envers une pièce idéologiquement irréprochable.]

La discipline républicaine, fait historique en un acte, mêlé d'ariettes.

On se rappelle le trait de ces jeunes soldats, qui, près de Rennes, au moment d'attaquer les brigands de la Vendée, pillerent le pain destiné aux malades de notre armée, dans la crainte d'en manquer. Le représentant du peuple fit assembler le conseil militaire , qui voulut appliquer la loi à ce manque de discipline ; mais comme il alloit prononcer le mot : La loi vous condamne à la...... , le représentant du peuple s'écria : Arrêtez ! si vous eussiez prononcé la mort, il ne seroit plus possible de faire grâce ! Ces jeunes étourdis obtinrent leur grace, & firent des prodiges de valeur. C'est ce trait que M. Aristide Valcourt a mis en scene, sous le titre de la Discipline républicaine, comédie en un acte, mêlée de chant, jouée avec un succès mérité sur ce théatre. Il y a joint plusieurs scenes accessoires, entr'autres l'interrogatoire singulier & authentique d'un des brigands de 1a Vendée, fait prisonnier par nos troupes, & qui s'imagine ressusciter sous trois jours..... Cet ouvrage offre de l'intérêt, de la conduite, un dialogue soigné, & une morale très-républicaine. Il est très-bien joué. On a demandé les auteurs, qui ne se font point présentés; mais l'acteur Chenard a nommé, pour les paroles, Aristide Valcourt, &, pour la musique, qui est parfaitement adaptée au sujet, Foignet, à qui l'on doit plusieurs outrages estimables, tels que le Mont Alphêa , Michel-Cervantes, les petits Montagnards , &c. &c.

Dans la base César : l'auteur est bien Philippe-Auguste-Louis-Pierre Plancher de Valcour, mais pas de musicien indiqué.

15 représentations, du 20 avril au 30 juillet 1794.

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