Joseph (Opéra-Comique 1807)

Joseph, opéra / drame en trois actes, mêlé de chant, paroles d'Alexandree Duval, musique de Méhul ; 17 février 1807.

Théâtre de l'Opéra-Comique.

Titre :

Joseph

Genre

drame mêlé de chant

Nombre d'actes :

3

Vers ou prose ,

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

17 février 1807

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique

Auteur(s) des paroles :

Alexandre Duval

Compositeur(s) :

Méhul

Almanach des Muses 1808.

Sujet tiré de l'histoire sainte. L'auteur n'y a presque rien ajouté ; mais le public n'a pas paru lui tenir compte de cette simplicité d'action. Peut-être ce sujet ne convenait-il pas à la scène où on l'a exposé : au reste, l'exécution prouve le talent distingué de l'auteur, et la musique a été jugée digne de la réputation de M. Méhul.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Vente, 1807 :

Joseph, drame en trois actes, en prose, mêlé de chants ; Paroles de M. Alexandre Duval, Musique de M. Méhul. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre de l'Opéra-Comique, par les Comédiens ordinaires de l'Empereur, le mardi 17 février 1807.

Courrier des spectacles, n° 3660 du 18 février 1807, p. 2 :

[Bel exemple de compte rendu confus de la première d’une nouvelle version de Joseph et ses frères, sous forme cette fois d’opéra-comique. Le critique tient à embrouiller son lecteur en passant allégrement d’un Joseph à l’autre, en donnant aux diverses versions des noms variés, et pas toujours justifiés. Son jugement sur le Joseph du jour est sévère pour les paroles et élogieux pour la musique. Les deux auteurs, musique et paroles « ont été vivement demandés », et une phrase suffit pour parler de l’interprétation, jugée médiocre.]

Théâtre de l’Opéra-Comique.

Joseph , drame en trois actes.

Jamais la maison de Jacob n’a été fêtée avec autant de ferveur que depuis un an ; son culte se trouve partout, aux Boulevards, aux Français, à l'Opéra-Comique. Si l’on en croit les bruits publics, on lui prépare encore de nouveaux autels. La muse lyrique se ranimera pour elle à l'Académie Impériale de Musique ; Therpsicore même doit se convertir, se faire Juive, et danser en faveur d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Ces honneurs rendus aux patriarches des Hébreux et ceux qu’on leur prépare me rappellent la plaisanterie d’un homme jovial qui vouloit remettre un placet au Régent. Il s’étoit embusqué au Palais Royal ; le Prince sort : – Permettez que je présente ce placet, à votre Altesse Royale, – Je ne puis rien recevoir. – Souffrez que je vous le déclame, car il est écrit en vers. — Je n’aime point la déclamation. — Je vous demande la permission de la chanter. – Je ne me sens pas disposé ce matin en faveur de la musique. – Eh bien ! Monseigneur, souffrez au moins que je vous le danse. – Un placet dansé ! le fait est curieux Eh bien ! danses donc le placet. L’auteur le dansa, et obtint sa demande. Joseph sera donc présenté, déclamé, chanté et dansé. Si l’on en fait autant pour le Joseph du Nouveau Testament, nous aurons pour long-tems des sujets d’édification.

Le premier Joseph donné à la Gaîté sous le nom de Pharaon, est un mélodrame assez médiocre. Le second Joseph, donné aux Français sous le nom d'Omasis, ne manque ni intérêt, ni de beautés poétiques. Le troisième Joseph, présenté aujourd’hui sous le nom de Cléophas , me paroît inférieur à ses deux aînés Ce sujet est peu dramatique, parce qu’il se compose d’une série de circonstances qu’il est difficile de réunir sur la scene. Comme la reconnoissance est le partie la plus touchante c’est celle à laquelle les auteurs s’attachent de préférence. Ils y cousent des morceaux d’invention pour donner au drame l’étendue convenable ; mais il est facile de s’appercevoir que l’esprit saint ne les inspire pas. La plupart de ces morceaux sont dépourvus de cette noble et touchante simplicité qui caractérise l’écriture sainte. Tout ce que le poète a inventé dans Omasis est foible et de peu d’intérêt.

Tout ce que l’auteur a inventé dans Cléophas est plus foible encore Ce drame est en général dénué d’action. Dans le premier acte, on annonce à Joseph que les fils de Jacob viendront lui demander du bled, et ils arrivent en effet. Il les reconnoît et se tait. Dans le second acte, il se rend auprès de la tente de son père, et cause avec Benjamin, en attendant que Jacob se réveille. Dans le troisième acte, Siméon avoue qu’il a vendu Joseph, d’accord avec tous ses frères ; Jacob alors les maudit tous. Les frères effrayés veulent fuir et parcourir toute l’Egypte pour y chercher Joseph. Joseph se fait reconnoître, et les malédictions se changent en bénédictions.

La musique de ce drame est très-belle, riche en grands effets, d’un ton solemnel et religieux ; elle est digue du génie de M. Mehul ; mais les paroles ne la soutiennent pas ; le spectacle est très-beau, et à l’intérêt près, qui n’est pas assez largement répandu, cette pièce mérite l’attention du public. Elle a eu , malgré ses défauts, beaucoup de succès. MM. Duval et Méhul, qui en sont les auteurs, ont été vivement demandés. Les rôles ont été joués médiocrement.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome IV, avril 1807, p. 273-279 :

[L’opéra-comique nouveau aurait pu être un véritable opéra : il est inspiré d’une tragédie de Baour-Lormian, non nommée, mais facile à reconnaître (c’est Omasis), il exploite une histoire unanimement reconnue comme très émouvante et a obtenu le même succès que son modèle. Les deux auteurs, Duval et Méhul, ont été nommés et présentés au public. Mais le critique exprime un fort regret que Duval n’ait pas écrit un drame lyrique qui avait toute sa place à « au grand opéra » : le récitatif aurait mieux valu qu’une déclamation qui peine à s’élever au niveau de la musique et les décorations plus riches que permet l’opéra auraient créées un fort contraste entre la puissance égyptienne et la simplicité de la famille de Jacob. Il s’attarde longuement sur tout ce que pouvait apporter le choix d’un genre plus ambitieux que l’opéra comique. Ce désir frustré ne doit cependant pas empêcher de juger la qualité du travail de Duval : il a voulu traiter seulement de la reconnaissance de Jospeh par sa famille, sans incidents ou épisodes parasites, et il a su le faire avec beaucoup d’art. Mais ce dépouillement volontaire a fait naître une certaine monotonie dans la pièce, avant la fameuse scène de la reconnaissance. La question du style était également délicate : imitant une tragédie en vers, le parolier a eu à choisir entre l’abandon d’éléments de la tragédie et la traduction en prose d’idées exprimées en vers. Le critique imagine l’embarras dans lequel le très imaginatif s’est trouvé quand il s’est trouvé réduit à imiter son illustre prédécesseur. Le jugement porté sur la musique est tout aussi contrasté : il commence par un éloge d’une composition dont beaucoup de morceaux « sont dramatiques, bien composés, et d'un grand effet », mais le critique les trouve trop peu adaptés aux sentiments que le texte exprime. Si certains morceaux sont bien dans l’esprit de la situation, l’ensemble est moins réussi : on sent le travail du compositeur pour « trouver des combinaisons nouvelles, et […] éviter les accords les plus connus ». La musique de Méhul n’est pas assez dramatique, et elle est comparée, de façon négative à de la musique symphonique, et même à « ces compositions instrumentales riches d'harmonie, et trop souvent vides de chant » que ne produisent pas les meilleurs compositeurs (Haydn, Boccherini), mais dont se rendent coupable « quelquefois Mozart et presque toujours ses successeurs ». Ce qui manque à cette musique, c’est « la couleur générale » du sujet. Méul a su souvent trouver la mélodie, la simplicité expressive dans d’autres œuvres que le critique cite à l’envi, mais pas dans d’autres créations, dont Joseph.]

Théatre de l’Opéra-Comique.

Ce théâtre vient encore de faire une excursion tout:à-fait hors de son domaine, et de s'étendre sur celui que devrait exploiter avec plus de soin et cultiver avec plus de zèle la muse de la tragédie lyrique.

Le succès soutenu et mérité, obtenu au théâtre français par M. Baour-Lormian, les applaudissemens donnés à Joseph, et les larmes qu'ont fait verser à la représentation de cette tragédie défectueuse, mais touchante, des situations pleines d'intérêt, un pathétique noble, de belles scènes et de beaux vers, ont reporté tous les esprits vers cette histoire simple et attachante, si belle dans les livres sacrés, qu'elle n'a jamais été imitée, traduite, ou rappellée sans émouvoir et sans attendrir. Après de nombreux auteurs, M. Baour a dû au choix de ce sujet un succès très-remarquable : M. Duval lui aura, à compter d'hier soir, la même obligation ; son drame lyrique de Joseph a réussi complettement ; les acclamations ont été très-vives, les applaudissemens bruyans et soutenus, et c'est au milieu de ces signes éclatans de faveur qu'il a été nommé et présenté au public. Le compositeur qui a partagé avec lui le suffrage des spectateurs est M. Méhul.

En revenant sur notre première idée, il nous semble qu'un drame lyrique, ayant pour sujet l'histoire de Joseph, et offrant de fréquentes et inévitables imitations de la tragédie, eût été bien plus à sa place au grand opéra qu'à l'opéra-comique. Un récitatif liant les divers morceaux de musique, évitait l'inconvénient grave de faire succéder à ces morceaux une déclamation, à la hauteur, à la noblesse et au ton soutenu de laquelle-les acteurs comiques peuvent difficilement s'élever : le décorateur pouvait nous offrir des tableaux devenus intéressans à tant de Français, et liés à de si glorieux souvenirs : cette opposition du luxe et de la magnificence de Memphis avec la simplicité de la famille patriarchale de Jacob, le spectacle de la gloire et de la puissance de Joseph, la réception de Jacob reconnu à la cour de Pharaon pour le père du ministre sauveur de l'Egypte, voilà seulement dans les parties accessoires du sujet, les élémens propres à un grand opéra : quant au drame, à la partie pathétique du sujet, et aux situations touchantes qu'il amène , la scène lyrique les réclamait encore ; un poëte distingué, habile imitateur des livres saints, et un compositeur se pénétrant profondément des sentimens qu'inspire la sujet, et de la couleur qui lui est propre, pouvaient doter l'opéra d'un nouveau chef-d'œuvre ; le Jacob du Peuple de Dieu pouvait être revu avec autant d'émotion, et faire verser autant de larmes que l'Œdipe des Grecs, Benjamin intéresser comme Antigone, Siméon exprimer ses remords et obtenir son pardon comme Polynice. Si ce sujet avait jadis occupé la muse de M. Guillard, il est permis de prévoir de quels accens eût retenti la lyre mélodieuse, expressive et: pure de Sacchini.

Mais ce qui nous semblait pouvoir être fait avec un grand succès par les auteurs même du drame nouveau, doit nous occuper moins que ce qu'ils nous offrent ; nos regrets ne doivent pas nous rendre injustes, et notre désir frustré ne nous conduira point à-l'ingratitude.

M. Duval s'est borné à écrire un drame semé de quelques morceaux lyriques ; il mérite d'abord d'être loué pour avoir conservé à son sujet toute son unité, toute sa simplicité. La reconnaissance de Joseph par sa famille ; voilà le sujet unique qu'il a traité, son action toute entière, et son seul motif d'intérêt : point d'incidens, point d'épisodes, point d'intrigue étrangère à ce motif qui occupe exclusivement les trois actes coupés sous ce rapport avec une grande intelligence de la scène, distribués arec art quant à la marche du drame et à la gradation de l’intérêt. Dans cette disposition qui lui présentait beaucoup de difficultés, il a trouvé la source de quelques beautés, des tableaux touchans, et quelques détails de localités et de mœurs qui ont inspiré de l'intérêt ; mais on a paru juger que la situation de Joseph était un peu passive dans les deux premiers actes ; que la couleur de l'ouvrage se ressentait de la monotonie de cette situation ; que certaines scènes languissaient , et-qu'on- achetait, par des détails trop longs et trop répétés, la scène très-belle et toujours intéressante de la reconnaissance.

Un tel sujet, d'ailleurs, on doit le concevoir, tire nécessairement une partie de son charme de l'élégance du style, et de. l'effet que produisent toujours de beaux vers ; ce fut le mérite essentiel de la-tragédie de M. Baour, et ce ne peut être celui du drame en prose de M. Duval, qui s'est vu placé dans l'alternative difficile, tantôt de renoncer à des idées que le sujet appellait, pour ne pas tomber dans une imitation trop fréquente du poète, tantôt de traduire ses vers en prose, lorsque la situation en amenait forcément le sens et presque l'expression. C'était un des inconvéniens attachés à ce sujet : habitué à puiser les siens dans son imagination, et à devoir son dialogue à lui-même, M. Duval a dû se trouver singulièrement embarrassé : cette situation pour un autre eût été commode et facile, mais un esprit tel que le sien n'a dû y trouver que des entraves et des difficultés. Un artiste qui a de l'originalité, regarde comme un arrêt un peu dur l'obligation de reproduire les traits dessinés par un autre, et en voyant M. Duval à peu-près dans cette obligation, nous le plaignons d'avoir volontairement renoncé à une liberté de conception, à une indépendance de pensée , dont il a fait si souvent un heureux usager.

Si parmi nos compositeurs français, quelqu'un, sur la foi de son nom et de ses précédens succès, devait être choisi pour prêter à Joseph et à sa famille des accens dignes d'eux, sans doute c'était M. Méhul. La plus grande partie des nombreux morceaux dont se compose l'opéra nouveau sont dramatiques, bien composés, et d'un grand effet ; mais ne semble-t-il pas qu'avant d'écrire la première ligne de la partition de Joseph, le compositeur devait en quelque sorte se recueillir, se pénétrer de la simplicité antique, du sublime et du pathétique de son intéressant sujet ? Le cachet de cette composition devait être l'expression et la naïveté, le sentiment et la grace : ces qualités se trouvent réunies dans quelques morceaux, tels que la romance de Joseph, et celle de Benjamin, dans le premier acte de Joseph, dans la prière des Israélites, et dans le trio du dernier acte ; mais dans presque tous les autres morceaux on reconnaît un travail pénible, les efforts de l'harmoniste, le désir de trouver des combinaisons nouvelles, et d'éviter les accords les plus connus, parce que seuls ils sont naturels et mélodieux ; peu d'airs ou de morceaux, d'ensemble, offrent un plan régulier, un chant suivi, une période nombreuse : tous présentent une succession rapide et variée d'effets harmoniques qui semblent se heurter et se briser l'un contre l'autre au lieu de se lier sans effort, et de se succéder pour le charme de l'oreille : la partie de l'orchestre dans les morceaux dont il s'agit, est tellement travaillée, le chant domine si peu sur elle, ou est fondu avec elle d'une manière si peu sensible, que souvent: on croirait entendre non un morceau dramatique; mais une de ces compositions instrumentales riches d'harmonie, et trop souvent vides de chant, dont nous n'accusons jamais Haydn ou Boccherini, mais quelquefois Mozart et presque toujours ses successeurs. En un mot, l'ouvrage a de très-belles parties, de belles intentions, de grands effets, mais la couleur générale n'est pas celle du sujet : les hommes dont les aïeux touchaient au berceau du Monde, comme le dit M. Baour-Lormian, ne devaient connaître d'autres chants que ceux que dicte le sentiment d'une mélodie enchanteresse et pure ; cela est du moins présumable, et pour trouver ce qu'on appelle le coloris local, on a besoin de se le persuader.

Cette mélodie, cette simplicité expressive dans le chant, pourrait être assimilée au beau idéal dans les arts du dessin. Or M. Méhul a trouvé ce beau idéal, et à la fois une grande force d'expression, dans Stratonice, Euphrosine, quelques morceaux de Mélidore et d'Ariodant : dans l’Irato, il a obtenu de son talent une complaisance agréable ; mais l'ascendant d'un système peu favorable à la mélodie et à la grâce l'a emporté dans Gabrielle, dans Uthal, et nous oserions dire dans Joseph.

Mémorial dramatique, ou almanach théâtral pour l'an 1808, p. 52-54 :

Joseph , drame en trois actes, mêlé de chants, paroles de M. Duval, musique de M. Méhul. (17 Février.)

L'auteur suppose que Joseph, premier ministre de Pharaon, et sous le nom de Cléofas, doit recevoir le lendemain les honneurs du triomphe, lorsque toute sa famille arrive en Egypte pour le supplier de jeter un regard de compassion sur la terre de Canaan. Siméon. bourrelé de remords, est prêt à tout moment à divulguer son crime, tandis que le jeune Benjamin veille auprès du vieux Jacob, endormi dans une tente. Jacob a perdu la vue ; ainsi Joseph peut le voir, lui parler, le serrer dans ses bras sans éveiller ses soupçons. La fête du triomphe de Joseph commence ; un char attend ce libérateur de l'Egypte ; Joseph y fait monter avec lui Jacob, qui se laisse promener sans savoir, sans demander même à quel titre on lui décerne un pareil honneur. Cette imprudence excite la haine des ennemis de Jacob [de Joseph?], et Pharaon veut savoir de lui pourquoi il a fait une telle réception à des étrangers. Pendant que Joseph va s'expliquer avec un maître qu'il saura bien calmer, Siméon, seul avec Jacob, cède à l'excès de ses remords, et lui avoue le crime qu'il a commis, de concert avec ses frères, en vendant Joseph. Le vieillard s'irrite ; tous ses enfans arrivent, ils lui demandent envain leur grace, Jacob les maudit ; ils se jettent à ses pieds : Joseph rentre enfin, se fait reconnaître, et appaise la colère du vieillard, qui pardonne à ses enfans.

La musique de ce drame est très-belle, riche en grands effets, d'un ton solemnel et religieux ; elle est digne du génie d'un grand compositeur, mais les paroles ne le soutiennent pas ; enfin cet ouvrage, quoique sorti de la plume d'un homme de beaucoup d'esprit, est froid et très-ennuyeux.

D’après Nicole Wild et David CharltonThéâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 294, Joseph est qualifié de « drame mêlé de chants » sur le livret, et d’« opéra » sur la partition. Le livret manuscrit donne comme titre Joseph en Égypte. Inspiré de l’Omasis de Baour-Lormian, il a été joué tout au long du 19e siècle (reprises en 1851, 1882, 1899, représentations jusqu’en 1910).

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