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Louise et Volsan

Louise et Volsan, comédie en 3 actes et en prose, de Jean Claude Bedeno Dejaure, 2 août 1790.

Théâtre Italien

Titre

Louise et Volsan

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

2 août 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. Dejaure

Almanach des Muses 1792

Autre drame, par M. de Jaure, auteur des trois pièces précédentes [Les Epoux réunis, Les Epoux généreux [en fait, L'Epoux généreux], ou le pouvoir des procédés, L'Incertitude maternelle, ou le choix impossible].

Sur la page de titre de la brochure, Paris, Cailleau, 1791 :

Louise et Volsan, comédie en trois actes et en prose, représentée pour la première fois, à Paris, par les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi, le 2 Août 1790.

Sur l'exemplaire de la collection Marandet, le nom de l'auteur a été ajouté à la main : « par J-Cl Bedeno Dejaure ». Mais c'est une confusion entre fils et père, Jean-Élie Bédéno Dejaure.

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 33 du samedi 14 août 1790, p. 79-80 :

[Pour rendre compte d’une pièce qui a eu du succès, on peut se contenter d’en donner la source, une pièce allemande déjà utilisée, et qui fournit donc un second sujet (cette pièce allemande serait-elle dépourvue d’unité d’action ?), d’en faire une très rapide analyse qui n’éclaire guère sur l’intrigue, d’en donner les qualités essentielles (« Du naturel dans le style, & l'intérêt de la situation » : deux qualités assez peu originales, sans lesquelles il n’y a pas de bonne pièce). Puis un mot sur les interprètes, un homme et une femme qui jouent Volsan et Louise.]

THÉATRE ITALIEN.

Une Pièce Allemande, intitulée le Père de Famille, avoit fourni la petite Pièce des Epoux réunis, donnée sur ce Théatre avec succès. C'étoit une partie seulement de l’intrigue de l’Ouvrage original. C'est d'une autre partie du même Ouvrage, que le même Auteur a tiré Louise & Volsan, Comédie en trois Actes, qui vient de réussir aussi. Le sujet est une mésalliance, combattue d'abord par le père, qui la désire ensuite lui-même ; tandis que le jeune homme, quoiqu'amoureux, délibère s'il ne sacrifiera pas son amour au désir de s’avancer. Du naturel dans le style, & l'intérêt de la situation ont fait le succès de cette Pièce.

On y a vu avec beaucoup de plaisir M Michu, dont le talent pour la Comédie proprement dite étoit bien connu, mais qu'on n'avoit pas vu depuis long-temps dans ces sortes de rôles. Madame Saint Aubin a joué aussi avec beaucoup d'intérêt celui de Louise.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome IX (septembre 1790), p. 316-318 :

[La pièce a rencontré un vif succès, qui semble justifié par son caractère touchant et par sa valeur morale. Le style est par contre moins satisfaisant, et le critique reproche à l’auteur de nous avoir ému du sort d’un personnage (Sophie, la cousine de Volsan) sans nous dire ce qui advient d’elle.]

THÉATRE ITALIEN.

On a donné le 2 août, la premiere représentation de Louise & Volsan, comédie nouvelle, en trois actes & en prose.

Le sujet de cette comédie est tiré d'un épisode du Pere de famille, drame de M. le baron de Gemmingen, qui fait partie du théatre allemand publié il y a quelques années par M. Friedeli, & dont il a paru en 1787, une imitation en vers, sous le titre des Embarras du pere de famille.

L'auteur de Louise & Volsan n'a emprunté de son modele, que ce qui lui étoit nécessaire pour offrir à la jeunesse, un tableau effrayant des égaremens auxquels l’imprudence peut quelquefois l'entraîner. Voici, à-peu-près, l'intrigue de cette piece.

Volsan, fils d'un comte très-riche, a séduit, par des dehors heureux & par une promesse de mariage, la fille d'un peintre, qui lui donnoit des leçons de son art. Louise (c'est ainsi qu'elle se nomme), jeune, sensible & sans expérience, ignorant qu'on peut tromper, s'est rendue à son amant, & porte dans son sein un gage de la tendresse qu'il lui a jurée. Volsan, revenu de son ivresse, envisage avec effroi les suites d'un engagement qui ne s'accorde, ni avec son rang, ni avec les places auxquelles il a droit de prétendre. Ses craintes sont bientôt réalisées. Son pere lui annonce qu'il a formé le dessein de l'unir à une de ses cousines. Volsan, ne pouvant se résoudre à abandonner Louise, révele au comte, une partie de son secret. Le bon pere, persuadé que son fils a respecté celle qu'il aime, l'engage à rompre honnêtement, une liaison qu'il regarde comme une simple galanterie.

Louise, informée de ce qui se passe, est réduite au plus affreux désespoir. N'osant pas se confier à son pere, qui est dans une sécurité parfaite sur son compte, & ne sachant à qui avoir recours, elle va se jetter aux pieds de la personne qu'on veut faire épouser à son amant, & la conjure de le lui rendre. Là, elle trouve le pere de Volsan, qu'elle n'a jamais vu ; & par le récit ingénu de ses peines, elle l'intéresse en sa faveur. Le comte, apprenant que Louise est sur le point d'être mere, abjure tous ses préjugés, pour n'écouter que l'honneur, & l'unit à son fils, par la raiſon qu'avant tout, il faut être honnête homme.

Quoiqu'en général, cet ouvrage manque d'énergie du côté du style, les situations touchantes qu'il renferme, lui ont mérité les plus grands applaudiſſemens. Il est de l'auteur des Epoux réunis, & de plusieurs autres pieces qui, comme celle-ci, sont autant de leçons de morale mises en action. Nous demanderons pourtant à l'auteur, pourquoi il nous a si fort intéressé pour la tendre & généreuse Sophie, pour la cousine de Volsan, qu'on lui destinoit pour épouse, qui a le malheur d'aimer beaucoup sans être aimée ; & pourquoi il nous laisse dans l'incertitude de son sort ? Voilà une faute grave qui demande à être réparée.

Le rôle de Volsan a été rendu avec beaucoup de chaleur par M. Michu. Il en a été de même de celui de Louise, dans lequel Mde. S. Aubin a | mis une sensibilité si profonde, que le public l’a demandée après la piece, pour lui en témoigner sa satisfaction.

D'après la base César, la pièce a été jouée 11 fois, du 2 août 1790 au 1er avril 1791, au Théâtre Italien, salle Favart. L’auteur est bien nommé Jean-Claude Bédéno Dejaure dit le fils, mais il semble confondu avec son père, Jean-Élie Bédéno de Jaurre (ou Dejaure), 1761-1790.

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