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Pauline (an 13)

Pauline ; comédie en vers, 5 vendémiaire an 13 [27 septembre 1804].

Théâtre de la Porte St-Martin.

[Le programme du théâtre, donné pour le 5 vendémiaire par le Courrier des spectacles, ne parle pas de la création de Pauline. Mais le journal du lendemain en donne le compte rendu.]

Almanach des Muses 1806.

Pauline est le titre d'au moins trois pièces des années 1790-1800 :

  • Pauline, comédie en deux acte, en vers, de madame de F** [madame de Fleurieu], créée sur le Théâtre de la Nation le 1er juillet 1791 ;

  • Pauline ou la Fille naturelle, comédie en un acte, créée sur le Théâtre Français de la rue de Richelieu le 30 juillet 1792 ;

  • une autre Pauline ou la Fille naturelle, comédie en trois actes et en prose, mêlée de vaudevilles, de Radet, créée sur le Théâtre du Vaudeville le 22 germinal an 4 (11 avril 1796, v. st.) ;

  • Pauline, comédie en un acte, en vers, créée sur le Théâtre de la Porte St-Martin le 5 vendémiaire an 13 [27 septembre 1804] ; on peut se demander s'il ne s'agit pas de la pièce jouée en 1791 au Théâtre de la Nation.

Cette multiplication des Pauline provient sans doute de ce qu'elles ont une source commune, la pièce de Wezel, Le voilà pris (Ertapp ! Ertapp !) dont les Annales dramatiques de Babault affirment qu'elle a donné naissance à quatre pièces « sur le même sujet ».

On peut y ajouter la pièce de Dejaure, la Fille naturelle, comédie en un acte et en vers, représentée pour la première fois à Paris par les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi, le 11 janvier 1792 et dont l'héroïne s'appelle aussi Pauline.

Courrier des spectacles, n° 2770 du 6 vendémiaire an 13 [28 septembre 1804], p. 2 :

[La nouveauté n’en est pas une, et le public n’a pas manifesté son sentiment envers une pièce qu’apparemment il connaissait, défauts comme qualités. L’intrigue rappelle en effet beaucoup bien des pièces antérieures. Et le critique nous aide bien à l’identifier, en nous donnant le nom du théâtre où elle avait paru d’abord, sans qu’il sache comment elle avait été reçue (le Courrier des spectacles n’existait pas alors). Mais aucune pièce ne paraît convenir tout à fait. L’article s’achève par un court compte rendu du Dragon de Thionville, qui n’est pas non plus une nouveauté (elle a été créée en 1786) ! Sans enthousiasmer le public, elle a été écoutée « avec plaisir ».]

Théatre de la Porte St-Martin.

Première représentation de Pauline.

Cette comédie en vers n’a point du tout paru nouvelle aux habitués de ce théâtre. Depuis longtems, ils avoient fait connaissance avec elle et l’accueil tranquille qu’ils lui ont fait annonçoit une ancienne familiarité. On paroissoit autant habitué à ses défauts qu’à son mérite, et l’on auroit cru manquer aux égards et à l’habitude, si l’on s’étoit récrié sur des imperfections auxquelles tout le monde avoit l’air d’être accoutumé.

Quoiqu’il en soit, voici en deux mots ce que c’est que la comédie de Pauline :

Elle est fille naturelle d’un certain Monsieur qui, depuis sa foiblesse, s’est marié et a développé dès-lors une jalousie très-tracassière. Il a sur-tout à cœur la visite que la veille sa femme a reçue d’un certain jeune homme ; mais l’on va voir combien il a tort. Sa femme, la meilleure femme du monde, qui avoit appris le sort de Pauline, et l’intérêt très vif que son mari lui portoit, avoit recueilli cette jeune fille, et se disposoit non seulement à la présenter à son père, mais encore à la marier à ce même jeune homme qui avoit causé tant d’ombrage. Tout cela s’éclaircit ; l’époux est confus de sa jalousie ; l’union des deux jeunes gens complette le dénouement de la pièce.

On n’a demandé ni le nom ni la personne de l’auteur ; le public avoit ses notions acquises à cet égard, ou ne s’est point soucié d’en acquérir. C’étoit aux Italiens, aujourd’hui Opéra-Comique que Pauline s’étoit montrée pour la première fois. Nous ignorons comment elle fut reçue alors, mais sa rentrée à la Porte St-Martin s’est passée dans le plus grand incognito.

La première des quatre pièces jouées le même soir à ce théâtre est également un ancien ouvrage des Variétés -Amusantes, ayant pour titre, le Dragon de Thionville ; elle a pour base un fait historique.

Un jeune dragon qui a fini son tems de service, et qui brûle de retourner dans ses foyers et d'épouser sa maitresse, contracte cependant, moyennant 400 fr., un second engagement, et emploie cette somme à acquitter une dette contractée par un ancien militaire chevalier de St-Louis, qui lui portoit de l’intérêt.

Ce petit drame en un acte est écrit avec chaleur. L’exécution en est maintenant très-froide. Cependant le public l’a écouté avec plaisir ; c’est le tableau d’une belle action, c’en est assez pour intéresser tous les bons cœurs.

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