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Éléonore de Rosalba, ou le Confessionnal des pénitens noirs

Éléonore de Rosalba, ou le Confessionnal des pénitens noirs, drame nouveau en quatre actes, de Pujos et Dabaytua, 17 prairial an 6 [5 juin 1798].

Théâtre de la Cité-Variétés et de la Pantomime nationale.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 6 :

Éléonore de Rosalba, ou le Confessionnal des pénitens noirs, drame nouveau en quatre actes ; Par les CC.Pujos et Dabaytua. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Cité-Variétés et de la Pantomime Nationale, le 17 prairial an VI.


 

SCHEDONI, Religieux du couvent du St.-Esprit, à Naples.

Clozel.

VIVALDI, jeune seigneur Napolitain, fils de madame de Vivaldi et amant d'Eléonore.

Valcour.

MARINELLA, frère de Schedoni et père d'Eléonore.

Pompée (début).

SPALATRO, confident de Schedoni.

Dumont.

PAOLO Valet de Vivaldi.

Faur,

GENARO, valet de Marinella.

Saint-Martin.

Mme de VIVALDI.

Truchy-Damas.

ELÉONORE de ROSALBA, amante de Vivaldi.

Faur.

Le Portier du couvent

Boicheresse.

Un homme masqué

Buisson.

Deux hommes masqués.

Valets de Mad. de Vivaldi.

Deux religieux.

Personnages muets.

La scène, pendant les premier, troisième et quatrième actes, se passe dans les ruines de Paluzzi, aux environs de Naples. La scène du deuxième acte est au couvent du St.-Esprit, à Naples.

___________________________

D'après le traité entre nous, Pujos et DABAYTUA, déclare que les représentations de cette pièce m'appartiennent dans tous les départemens seulement.

A Paris, ce 23 prairial, an VI.

BARBA,

Acte premier :

Le Théâtre représente un lieu sauvage, entouré de ruines et de rochers; dans l'enfoncement sont quelques arcades dégradées, formant une espèce de voûte, supportée par un escalier à moitié ruiné. Il fait nuit.

Acte II :

Le théâtre représente un cloître du couvent du St.-Esprit.

Acte III :

(Le théâtre représente un lieu sauvage et désert sur le bord de la mer. On voit d'un côté l'extérieur des ruines de Paluzzi, parmi lesquelles on découvre une tour. Dans le bas, une porte obscure conduit dans l'intérieur.

ACTE IV :

La scène est double, le théâtre représente d'un côté un cachot pratiqué dans les rochers (1) ; de l'autre, une chambre obscure avec une porte garnie en fer qui communique au cachot. Le meuble du cachot consiste en une pierre longue, couverte de paille servant de lit à Eléonore. On voit encore une autre pierre beaucoup plus petite, sur laquelle est une lampe.

(1) La décoration de cet acte est la même que celle de la Caverne ou du troisième acte de la Forêt Périlleuse.

Il y a beaucoup de pièces portant le titre la Caverne, et il se peut que l'indication concerne une autre pièce que la Caverne, pantomime jouée en 1797 au Théâtre des Délassements Comiques (un opéra de Forgeot et Méhul, de 1795, un autre opéra de Dercy et Lesueur, en 1793).

Acte 2, scène 7 (p. 26 de la brochure), de la musique :

(Pendant que Schedoni prononce: Ne laissera la moindre trace, l'orgue se fait entendre dans l'éloignement par des sons funèbres... Les sons d'une cloche lugubre se mêlent à eux de l'orgue.)

L'orgue signale, d'après Schedoni, la mort d'un moine du couvent.

La pièce s'inspire d'un roman anglais (on parle aussi de roman gothique, de roman terrifiant, de roman noir) d'Ann Radcliffe, The Italian ; or The Confessional of the Black Penitents qui a connu deux traductions dès 1797, année de sa publication, l'une, due à A.-M. (l'abbé Morellet) qui conserve le titre original, l'Italien, ou le Confessionnal des Pénitents noirs, l'autre de Mary Gay Allard, qui substitue au titre original celui d'Éléonore de Rosamba, ou le Confessionnal des Pénitents noirs, par crainte que la référence à l'Italie ne paraisse « pour toute une nation une injure » (voir Les Traducteurs dans l'histoire, sous la direction de Jean Delisle et Judith Woodsworth, troisième édition, Presses de l'Université Laval, 2014, p. 228).

L.-Henry Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris, le Théâtre de la Cité, 1792-1807 [Paris 1910], p. 165-166 :

[Comme souvent, Lecomte se contente de résuemr une intrigue fumeuse, comme seul le mélodrame peut en offrir. Puis il conclut en deux temps : la pièce est mal écrite, mais elle a eu du succès.]

17 prairial (5 juin) : Eléonore de Rosalba, ou le Confessionnal des Pénitents noirs, drame en 4 actes, par Pujos et J. Dabaytua (1).


 

Schedoni

CC.

Clozel.

Vivaldi

 

Valcour.

Marinella

 

Pompée (début).

Spalatro

 

Dumont.

Paolo

 

Faur,

Genaro

 

Saint-Martin.

Le Portier du couvent

 

Boicheresse.

Un homme masqué

 

Buisson.

Mme de Vivaldi

Cnes

Truchy-Damas.

Eléonore de Rosalba

 

Faur.

Après des dérèglements qui l'ont fait mépriser et haïr de tous, le comte italien de Bruno exerce sa fureur contre Marinella, son frère. Il tente d'abord de séduire sa femme n'y pouvant réussir, il assassine les deux époux et s'empare de leurs biens. Marinella, rappelé à la vie par son valet Genaro, en est réduit pour vivre à se faire pécheur. Il a vainement parcouru l'Italie pour retrouver sa fille, disparue au moment de l'assassinat, ou le frère, auteur de tous ses maux. Le comte de Bruno est entré au couvent du Saint-Esprit en cachant son passé, et est devenu, sous le nom de Schedoni, confesseur de la marquise de Vivaldi, quand la pièce commence. Le fils de la marquise a conçu pour Eléonore de Rosalba, jeune beauté dont l'origine est inconnue, un amour dont sa mère se désole. Pour y mettre obstacle, elle s'adresse à Schedoni et celui-ci trouve tout simple de faire enlever, par son confident Spalatro, Eléonore qu'il enferme dans les ruines de l'antique palais de Paluzzi. Le jeune Vivaldi n'est pas homme à se contenter de pleurer son amante ; il la cherche et finit par rencontrer, près desdites ruines, Marinella. Les confidences qu'échangent les deux hommes les amènent à comprendre que l'ennemi de l'un est également celui de l'autre ; ils unissent désormais leurs efforts. Sur le conseil de Vivaldi, Marinella se rend à Naples pour édifier la marquise et obtenir son concours. Pendant ce temps, le jeune homme aperçoit au sommet des ruines Eléonore échappée à ses persécuteurs ; il veut aller à elle, mais Spalatro la ressaisit et l'entraîne dans un cachot creusé dans les rochers. Pour éviter que la jeune fille s'évade encore, Schedoni commande à Spalatro de l'égorger. Le valet, jusque-là docile, se refusant à ce nouveau crime, le moine va lui-même immoler la pauvrette lorsque Vivaldi pénètre dans le cachot et frappe le misérable avec son propre poignard. Un grand bonheur attend Eléonore sauvée ; Marinella reconnaît en elle sa fille depuis dix ans perdue. Mme de Vivaldi, revenue à de bons sentiments, ouvre ses bras à la jeune éprouvée qu'elle donne à son fils, et Schedoni expire en maudissant ceux qui l'ont vaincu.

Sujet traité en mauvais style ; il intéressa néanmoins et tint assez longtemps l'affiche.

(1) En tête du 1er acte, est ce titre, plus justifié : Eléonore de Rosalba, ou les Ruines de Paluzzi.

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