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Jacques Dumont, ou Il ne faut pas quitter son champ

Jacques Dumont, ou Il ne faut pas quitter son champ, comédie en un acte et en prose, de Ségur jeune, 29 floréal an 12 [19 mai 1804].

Théâtre de l'Impératrice, rue Louvois

Titre :

Jacques Dumont, ou Il ne faut pas quitter son champ

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

29 floréal an 12 [19 mai 1804]

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice, rue de Louvois

Auteur(s) des paroles :

A.-J. Ségur (Ségur jeune)

Almanach des Muses 1805

Jacques Dumont, riche cultivateur, est venu faire des affaires à Paris : sa femme suit le torrent du beau monde, dépense beaucoup, et veut donner sa fille à un jeune fat nommé Florange ; Jacques Dumont, qui l'avait promise à Firmin, fils d'un riche propriétaire de ses amis, voit avec peine, et ce mariage, et la conduite de sa femme. Il commence à regretter ses champs, lorsque des lettres de Bordeaux lui annoncent la faillite de ses correspondans. Sa femme est désespérée ; mais Dumont jouit encore d'une honnête fortune, et se réjouit d'un malheur qui corrige madame Dumont, en lui faisant connaître ses faux amis, Ils retournent dans leur province, et Firmin épouse leur fille.

De la finesse dans le dialogue, des épigrammes assez piquantes contre les nouveaux riches. Du succès.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mme Masson, an XII (1804) :

Jacques Dumont, ou il ne faut pas quitter son champ, comédie en un acte et en prose, par M. de Ségur, Jeune. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de Louvois, par les Comédiens Sociétaires de l'Odéon, le 29 Floréal an XII. (Le 19 Mai 1804.)

Courrier des spectacles, n° 2640 du 30 floréal an 12 (20 mai 1804), p. 3 :

[Pour nous annoncer que la pièce de Ségur cadet n’a pas un très bon sujet, le critique prend bien des précautions : certes le sujet n’est pas « intéressant », mais l’auteur a su développer de jolies scènes et écrire en « un style agréable et soigné ». Il devra faire quelques corrections (lesquelles, ce n’est pas dit), mais sa pièce a été applaudie. Suit le résumé de l’intrigue, fondée sur un conflit au sein d’un couple autour de la question rituelle du mariage d’une fille, la femme, que sa venue à Paris a rendue frivole et dépensière, soutenant « un jeune fat » quand le mari souhaite un gendre proche de ce qu’il est lui-même. C’est l’annonce d la ruine de la famille qui permet de sortir de l’impasse : le mari fait valoir qu’ils ont gardé leur belle propriété champenoise, le fat s’éclipse, et c’est l’ami du père qui va épouser la jeune fille. Le dénouement a plu : il est bien amené (à défaut d’être surprenant...). Les interprètes sont cités, et leur ensemble est souligné.]

Théâtre Louvois.

Première représentation de Jacques-Dumont.

Toutes les nouveautés en un acte que l’on joue à ce théâtre ont eu plus ou moins de succès, presqu’aucune n’a éprouvé une disgrâce complette. Heureux l’auteur qui peut trouver des sujets comme M. Musard, ou le Vieux Comédien ! mais c'est ici le cas de dire : Non datur omnibus. D’ailleurs, tel excelle à peindre un caractère, tel autre a le mérite d’embellir un sujet froid et foible par lui-même, de détails dont le charme fait souvent oublier bien des défauts dans une pièce Si M. de Ségur cadet, auteur de la comédie de Jacques Dumont, n’a point trouvé un sujet intéressant, il a du moins l’avantage d’avoir racheté ce défaut par de jolies scènes, et par un style agréable et soigné. Sa production a été applaudie, et elle le sera encore davantage lorsqu’il y aura fait les corrections nécessaires.

Jacques Dumont, riche cultivateur et propriétaire des Islets en Champagne, après avoir fait quelques marchés lucratifs a, d'après les conseils d’un ami, quitté sa retraite, et est venu faire des affaires à Paris Sa femme, simple et modeste à la campagne, a suivi, dans la capitale le torrent de la mode, et Dumont ne voit pas sans inquiétude les dépenses qu’elle fait chaque jour. La proposition que lui a faite aussi un jeune fat nommé Florange, d'épouser sa fille, qu’il ayoit promise à Firmin, fils d’un riche cultivateur de ses amis, augmente encore son dégoût pour le séjour de Paris, et lui fait desirer d’aller chercher de nouveau le bonheur et la tranquillité dans sa retraite des Islets. Dans l’instant où pour se conformer aux goûts de sa femme, qui veut paroître et briller dans le monde, il donne une fête somptueuse chez lui, des lettres de Bordeaux et de Rouen lui annoncent la faillite de ses correspondans. Son épouse se désespère, mais Dumont en conçoit un heureux augure, il ne voit dans ce malheur qu’un moyen de changer le caractère de Madame Dumont, il la console, lui rappelle qu’il possède encore son bien des Islets ; et lorsqu'il la voit assez corrigée par l’abandon de ses amis du jour, et de Florange lui-même, il unit sa fille à Firmin, qui s’est rendu incognito à Paris.

Tel est le fond de cette comédie, dont le dénouement a fait généralement plaisir, pour la manière dont il est amené. Elle est jouée avec beaucoup d’ensemble par MM. Vigny, Picard frères, Closel ; Mesdames Delisle , Molière et Adeline.

F. J. B. P. G***.

Le Nouvel Esprit des journaux français et étrangers, tome dixième, Messidor an 12 de la République française, juin 1804, p. 271-272 :

[La pièce a eu du succès (à la différence de Pierre-le-Grand, au Théâtre Français). Le compte rendu en présente l’analyse en disant d’abord qui sont les membres de la famille Dumont, père, mère et fille, qui a un amoureux qui ne plaît pas à sa mère, bien sûr. Cette mère veut un grand mariage pour sa fille, et elle dépense beaucoup au point de ruiner son mari. Elle est bien entendu désespérée, mais son mari sait qu’il pourra faire face à ses engagements, en vendant les biens somptueux que sa femme a acquis, et en retournant à ses champs. Et sa fille peut épouser celui qu’elle aime. Le critique souligne le manque de nouveauté d’une telle intrigue, mais il souligne les mérites d’une pièce bien écrite, pleine de détails gracieux, et dont le dialogue est spirituel. Surtout, il met en avant son « but très moral ».]

THÉATRE LOUVOIS.

Jacques Dumont, ou Il ne faut pas quitter son champ , comédie en un acte.

Tandis que l'on sifflait à outrance aux Français, on applaudissait, dans la petite maison de Thalie, une comédie en un acte, intitulée Jacques Dumont, ou Il ne faut pas quitter son champ. Ce Jacques Dumont est un honnête homme qui, se laissant trop gouverner par sa femme, a la faiblesse de quitter une terre où il vivait dans la paix et l'abondance, pour venir au milieu du tourbillon de Paris. Là, Mme. Dumont donne dans toutes les extravagances à la mode, et prend, d'une manière très-brillante, le chemin de ruiner son mari. Sa fille Annette est aimée de Firmin, son compatriote, et elle l'aime de même ; mais l'union de ces deux amans ne convient plus à Mme. Dumont ; elle veut une alliance plus relevée pour sa fille, et lui destine un fat nommé Forlange.

Jacques Dumont, qui d'abord a fait de bonnes affaires avec le banquier Surville, supporte pendant quelque-temps les folles dissipations de son épouse ; mais, enfin, une banqueroute le met dans la position de ne pouvoir plus y tenir, et de prendre un parti. Il choisit l'instant d'une belle fête donnée par Mme. Dumont, pour lui remettre les lettres qui lui annoncent son malheur. Elle se désespère ; son époux reste calme : il est sûr de faire face à tous ses engagemens avec le prix du magnifique hôtel où il loge, et qu'il a vendu secrettement tout meublé ; il lui restera sa terre, où le bonheur l'attend. Mme. Dumont a recours à une intrigante à la mode, nommée Mme. de Verseuil, qui lui tourne les talons ; le fat Forlange en fait de même. Il faut donc revenir aux champs, consentir à être heureuse, et sur-tout approuver que Firmin s'unisse avec Annette, enchantée de la banqueroute que son père a éprouvée.

L'ensemble et les situations de cette pièce ne sont pas très-neufs ; mais elle a le mérite d'un style facile, pur et agréable : elle offre des détails gracieux, un dialogue semé de traits spirituels et comiques, et sur-tout un but très-moral. L'auteur est M. Ségur jeune.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, IXe année (an XII – 1804), tome V, p. 563 :

[Compte rendu minimaliste : « bleuette morale », nom de l’auteur (mais lequel ? il y a plus d'un Ségur qui écrit pour le théâtre). Et peu de succès à attendre.]

Théâtre Louvois.

Jacques Dumont, ou il ne faut pas quitter son champ.

Bleuette morale de M. de Ségur. Cette pièce n'ira pas aussi loin que Musard et le Vieux Comédien.

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