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Le Lévite d'Ephraïm (Lemercier)

Le Lévite d'Éphraïm, tragédie en trois actes, de Lemercier. 13 germinal an 4 [2 avril 1796].

Théâtre de la République.

Un autre Lévite d'Éphraïm a été joué à partir de 29 juillet 1813 sur le Théâtre de la Gaîté,le Lévite d'Éphraïm, ou la Destruction des Benjamites, pantomime dialoguée en trois actes et à grand spectacle, de Madame Alexandre Friedelle, musique de de Propiac, ballet de Hullin.

Titre :

Lévite d’Éphraïm (le)

Genre

tragédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

13 germinal an 4  [2 avril 1796]

Théâtre :

Théâtre Français

Auteur(s) des paroles :

Lemercier

Almanach des Muses 1797.

Sujet tiré de l'ancien Testament. J. J. Rousseau l'a traité avec intérêt dans une espèce de poëme en prose. Il étoit plus difficile à mettre sur la scène : aussi l'auteur, malgré quelques beaux endroits, n'a-t-il pu y faire supporter la bizarrerie de cette histoire sacrée.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an IV, IIIe trimestre, n° 71 (20 germinal, 9 avril 1796 v. s.), p. 108-113 :

Théâtre de la République.

On a donné au théâtre de la République , une tragédie nouvelle en trois actes, intitulee : le Lévite d‘Ephraïm.

Tout le monde connaît le trait consacré dans l‘histoire juive, au vingtième chapitre du livre des Juges.

Un jeune et beau Lévite, pour se soustraire aux desirs brutaux des enfans corrompus de Bélial, leur abandonne son épouse, sous prétexte de leur sauver un crime contre nature, par des péchés moins graves. La malheureuse victime de ce religieux calcul, subit cet affreux supplice, et vient mourir ainsi flétrie, sur le seuil de la porte de son époux : Celui- ci pour exciter les douze tribus d’Israël à venger son outrage, fait lui-même douze parts du cadavre sanglant de son épouse, et les leur envoie.

Jamais auteur tragique n’avait encore essayé de transporter sur la scène, une catastrophe aussi révoltante, et par son objet et par ses suites.

Jean Jacques Rousseau en avait fait le sujet d'une espèce de poëme en quatre chants. La narration de cet événement adoucie par des tableaux d’un autre genre, embellie par des détails de style, tempérée par les réflexions philosophiques de l‘auteur, pouvait encore supporter des développemens que la scène réprouve suivant ce précepte trop oublié de nos jours :

Il est certains objets que l'art judicieux
Doit offrir à l’oreille et reculer des yeux.

Le citoyen Lemercier a cru devoir lutter et contre le principe et contre les difficultés d’un pareil sujet. A-t-il réussi ? Voici l’analyse de sa pièce.

Abaziel, riche habitant de la tribu de Benjamin, monstre sanguinaire et féroce, personnage de la création de l‘auteur, aspire sans l'aimer le moins du monde, à la main de Niloë, fille de Zorobal, vieillard vertueux et pauvre. Niloë , emportée par la fougue d’une passion désordonnée, s'était enfuie de la maison paternelle, avec Azoard, jeune et beau Lévite habitant des monts d’Ephraïm ; mais un retour de piété filiale l’a ramenée sous le toit de son père, où la suit néanmoins le souvenir et l’amour d’un amant adoré ; Abaziel le sait, mais il n’en desire pas moins l’épouser, et la demande à Zorobal. Ce père qui connaît pourtant la passion de sa fille, n‘hésite pas à la lui promettre, Elle vient, parle beaucoup et très-bien, de son amour pour Azoard ; elle est vivement combattue entre le remords d‘avoir affligé son père, la crainte de l'affliger encore, et le regret plus puissant, d’avoir abandonné son amant ; c’est la seule situation tragique de la pièce, qui soit d'un bon genre. Malgré ses pleurs, malgré l’aveu précis de la tendresse invincible dont elle brûle toujours pour le Lévite, son père lui annonce qu'il la destine irrévocablement à devenir la compagne d’Abaziel, et lui recommande de porter en dot, sa pudeur à son nouvel époux ; il lui parle même assez mal-adroitement de ce trésor qu’il sait bien qu‘elle n’a plus, et que personne ne peut lui supposer, puisque l’aventure de sa fuite est publique.

Le jeune Azoard entraîné par son amour, se présente à Zorobal, réclame son épouse, invoque éloquemment ses droits et la ’tendresse paternelle ; Zorobal se récrie sur la promesse qu’il vient d'en faire au puisant Abaziel. A ce nom, Azoard frémit d‘horreur. Il a découvert que son rival est un oppresseur chargé(1) de crimes , et couvert du sang de ses semblables, qui se flatte d'asservir Israël, et qui conspire. Ce motif seul détermine Zorobal plus que les larmes de sa fille, et les tendres prières de son amant ; il cède au désir de ses enfans, confirme leur union, et bénit leur mariage.

A peine a-t-il rempli leurs vœux, que sans attendre un jour, une heure, un instant, malgré l’éloignement de leur demeure, la difficulté de la route, et l’approche de la nuit, tous deux brûlent de retourner dans les monts d’Ephraïm, pour y chanter sur un sistre d’or, les charmes de l’amour et de la vie champêtre. Un motif aussi léger de se soustraire aux bras paternels, étonne un peu Zorobal. Mais rien ne les arrête, ils partent.

Abaziel revient sommer Zorobal de sa parole, on conçoit la réponse. Le rival d’Azoard furieux promet de s’en venger ; l’acte finit.

Malgré les défauts dont cette analyse fidèle indique la trace, l’acte présente néanmoins des beautés de détail et de style assez nombreuses, et sur-tout une sorte d'intérêt fort attachant, qui lui a valu de justes applaudissemens, et qui aurait fait oublier les fautes, si le reste de l’ouvrage les avait rachetées de même.

Le second acte se passe sur la route, et dans un pays non pas désert, puisqu‘il est couvert de villes et d‘habitations, mais assez aride, pour ne présenter au voyageur altéré ni puits, ni fontaine, ni source, ni citerne ; ce qui paraît assez bizarre, et ce qui d’ailleurs accuse l'imprévoyance d’Azoard. Pour comble de malheur, la nuit les surprend dans un endroit soumis à la juridiction d Abaziel.

Nos amans sont déjà à plus d'une journée de la maison paternelle ; mais l’orage les menace, les villes leur refusent asyle, la fatigue les accable, une soif dévorante presse sur-tout la fille de Zorobal, qui veut envain le dissimuler, et qui s’évanouit.

Le Lévite invoque vainement le ciel, et dans l’impossibilité de trouver du secours, est prêt à ressentir les terribles atteintes du désespoir, lorsqu’un lsraélite pauvre et sensible, revient des champs avec ses deux filles, et fidèle aux vertus hospitalières, avec le plus touchant langage de l‘humanité, reçoit les époux dans sa chaumière, où, par parenthèse, Azoard ne s'était pas même avisé de penser qu’il pouvait demander du secours, quoiqu’elle fût sur le lieu même de la scène, et presque sous ses yeux.

Alors, il confie son épouse à cet hôte généreux, et sort dans l’intention de rechercher ses compagnons qu’il avait envoyés à la découverte.

Dans l’intervalle, Abaziel qui avait observé les deux époux, et la maison où ils avaient trouvé un asyle , arrive avec une troupe de brigands, commande à Zébulh de lui livrer l’épouse d’Azoard ; le gardien du dépôt refuse avec énergie d’obéir, s’oppose à la violence qu’on veut lui faire, et brave courageusement les menaces du tyran : Mais Niloë effrayée du tumulte, sort pour s’informer de ce qui peut le causer : Alors, malgré les prières et les cris du faible vieillard, Abaziel ordonne à ses brigands de s’emparer de leur proie; et ce n’est pas, comme on pourrait le supposer, pour s’en rendre maître et la posséder seul, mais pour le plaisir unique de la livrer, comme il le dit lui-même, à la barbare joie des brigands qui l'accompagnent en très-grand nombre. Azoard revient ; le vieillard éperdu lui apprend son malheur, il sort avec les convulsions de la rage, et les cris de la vengeance. Et le second acte finit.

La scène où l’Israélite hospitalier défend la compagne d’Azoard, contre le scélérat infâme qui veut la ravir, présente une opposition heureuse, et une situation très-dramatique;  mais l’auteur pouvait à ce qu’il semble, en tirer encore un plus grand parti, Son dialogue s’affaiblit en se prolongeant, et la catastrophe trop attendue en fait moins d‘effet, peut-être aussi l’atrocité d’Abaziel qui n'offre que le crime à découvert, sans adresse et sans profondeur, a-t-elle ôté jusqu’à l’effet de sa scélérate hardiesse. Il ne faut peindre le crime au théâtre, qu’accompagné de grands moyens et d’un grand caractère.

On conçoit que l’entre-acte, n’est pas vide d‘action, et l’on attend avec impatience, et le retour de l'infortunée victime, et la touchante entrevue d‘Azoard avec son épouse déshonorée, et sa mort déchirante, et la vengeance d’Azoard, et la punition d’Abaziol.

Mais l’auteur qui n’a pas craint de choisir le sujet, s’est pourtant senti effrayé de la difficulté de l’achever ; il a mis le troisième acte en récits : mais où se font -ils ? par qui se font-ils ? et à qui se font -ils ? C’est ici que l’inconvenance et, disons-le franchement, la mal-adresse, nous paraissent à leur comble. On ne peut trop répondre à la première question ; on ne sait où se passe le troisième acte ; mais on sait que c’est le Lévite d’Ephraïm lui-même, qui dans un délire de rage et de douleur, vient dire au peuple assemblé, tous les détails de sa dégoûtante aventure. C’est lui qui nous apprend que sa malheureuse Niloë a subi les nombreux outrages des ravisseurs, qu’elle s’est traînée jusqu’au seuil de la demeure de Zébulh ; qu’elle y a revu son époux, et qu’elle est morte entre ses bras ; enfin, que dans son transport froidement furieux, il a fait du cadavre, pour les douze tribus, douze sanglantes parts. Mais à qui fait-il cette horrible narration ? à Zorobal lui-même, père de sa Niloë. Assurément, ou nous n’entendons rien en tragédie, ou ce n’était là la place ni du père, ni du Lévite. Le délire de celui-ci n’excuse rien. Il ne fallait pas sur-tout que le père fut insrruit qu’on lui parlait de sa fille, avant d'écouter l’affreux détail de sa mort, de ce qui la précède, et de ce qui la suit. Quel rôle à faire jouer à un père ! et quelle inconvenance de lui faire entendre froidement un tel récit, qu’il n’interrompt que par la faible et presque risible exclamation d'inhumain !

Le Lévite meurt, comme on se l’imagine, des suites de son délire ; il n’avait rien de mieux à faire, et le peuple indigné jure assez froidement sur le corps d’Azoard expirant, la guerre aux Benjamites et au traître Abaziel, qui ne reparaît point, qui se trouve ainsi avoir commis une foule de crimes atroces, sans en recevoir la punition, tandis que le Lévite, et son épouse intéressante, et son vertueux père, sont dévoués tous aux plus affreux malheurs. On voit que nulle espèce de moralité ne peut même sortir d’un sujet aussi mal conçu.

Nous oserons dire avec sévérité au citoyen Lemercier, que ce n’est point ainsi que nos grands maîtres concevaient leurs tragédies, et qu’il a besoin d’étudier cet art plus difficile que ne l'imaginent nos jeunes auteurs ; nous lui dirons qu’une situation bien noire ne suffit pas pour faire une pièce, qu’il faut un nœud simple, un intérêt croissant, un fonds de moralité, des caractères prononcés, développés et soutenus, des oppositions nuancées et fondues, le coloris uniforme des localités, enfin, la convenance des mœurs et d’un style analogue. Le citoyen Lemercier doit se persuader qu’il ne suffit pas de bien tourner quelques vers philosophiques, de bien peindre quelques détails d’amour, faciles quand on a Jean Jacques Rousseau derrière soi, pour mériter la réputation d’un bon écrivain. Sur-tout il doit se défier des succès de société.

Nous nous serions moins livrés à cette critique peut-être rigoureuse, si l’on n’était plus sévère envers ceux dont on attend davantage, si le citoyen Lemercier ne nous paraissait du petit nombre des élus dont le talent est destiné à relever notre scène tragique, au lieu de la replonger dans la décadence dont elle est menacée. Il nous pardonnera en faveur de l’art ; il se vengera de nous par quelque bon ouvrage, et se souviendra

Que peut-être Racine, aux censeurs de Pyrrhus
Dut les plus nobles traits dont il peignit Burrhus.

L. C.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1796, volume 2 (mars avril 1796), p. 270-272 :

[Sur une pièce traitant un sujet biblique, le compte rendu commence comme d’habitude par un résumé de l’intrigue, plutôt compliquée. Puis c’est la source de la pièce qui ouvre la partie critique : il s’agit d’un poème de Jean-Jacques Rousseau, « ouvrage d'un coloris frais, d'une simplicité vraiment antique, & pour lequel ce grand homme avoit une prédilection particulière. L’apport propre de Lemercier, ce serait le seul personnage d’Abaziel (mais ce n'est pas un apport mince). La pièce n’est pas sans défauts : elle comporte des longueurs, le style pourrait être plus soigné, et surtout son sujet est ingrat, en raison de ce qu’il met sur la scène, « un homme qui coupe sa femme en morceaux », action qualifiée d’affreuse, de dégoûtante, qui « repousse l'ame & soulève le cœur ». Un jeune auteur n’aurait pas dû s’attaquer à un tel sujet. Et une citation de d’Alembert laisse entendre qu’un tel sujet ne peut pas être traité, même par « le meilleur faiseur ». Mais la pièce a aussi ses qualités : «  il y a de la scène, de l'effet & de l'intérêt, sur-tout dans le second acte ». La fin du compte rendu présente l’auteur et ses précédents essais dramatiques (l’acteur ayant donné son nom aurait dû, selon le critique citer toutes ses œuvres théâtrales précédentes), la nouvelle pièce confirmant les promesses des précédentes : « nous osons lui promettre, qu'en méditant mieux ses sujets, ses succès deviendront de jour en jour plus complets ».]

THEATRE DE LA RUE FEYDEAU.

Le Lévite Ephraïm, tragédie en 3 actes & en vers.

Niloè, fille du vieux Zorobal, de la tribu de Juda, va quitter le champ de son père pour suivre Azoar, de la tribu d’Ephraïm. Mais ce jeune époux ramène Niloé dans les bras paternels, au moment où le méchant Abaziel, de la tribu de Levi, est venu demander au vieillard la main de sa fille ; Abaziel est magistrat du peuple. Il est puissant & possède un grand nombre de troupeaux. Zorobal lui promet Niloé. Cependant Azoar, désolé d'avoir perdu sa femme, a quitté les montagnes ; il arrive chez Zorobal, il lui redemande sa compagne ; il lui prouve qu'Abaziel est un monstre souillé de forfaits ; le père, attendri, regarde sa fille, regarde le Lévite, & finit par unir ces jeunes gens ; ils partent pour se rendre au mont Ephraïm, malgré les funestes pressentimens de Zorobal, & celui-ci retire la parole au farouche Abaziel, qui jure de suivre les deux époux & de se venger.... Un orage affreux accompagne Azoar & Niloé : à Gabsa, à Jemini, partout les enfans de Benjamin leur refusent l’hospitalité : Niloé va périr desséchée par une soif ardente ; mais un bon vieillard de leur tribu, le vertueux Zèbul, revient des champs avec ses deux filles ; il s'empresse d'étancher la soif de la jeune épouse ; il lui offre, ainsi qu'au Lévite, une douce hospitalité qu'ils acceptent ; garde ma compagne, lui dit Aozar [sic], je vais au devant de mes serviteurs !..... Il sort.... Funeste départ !.... Niloé est entrée sous le toit de Zébul ; Abaziel survient, écumant de rage..... Il veut forcer Zébul à lui livrer la femme du Lévite..... Zébul résiste à ce monstre ; une troupe de Benjamites vient seconder la fureur d'Abaziel ; Niloé est arrachée des bras de Zébul, & bientôt Azoar revient pour apprendre que son épouse est enlevée, perdue, déshonorée.... Sur ces entrefaites, le père de Niloé, Zorobal, se rend sur une place publique où l'appèle une lettre de son gendre ; il trouve Zébul désespéré, qui lui apprend le crime des Benjamites & la mort de sa fille... Un homme égaré paroît ; c'est Azoar plongé dans la démence.... L'infortuné !.... Sa femme accablée d'outrages par ses ravisseurs, est revenue expirer auprès du toit de son époux ; les regrets, la pitié, tout a changé l'amour de cet époux en fureurs... Le barbare a osé couper en douze parts le cadavre de son épouse ; & c'est après avoir envoyé ces douze parts sanglantes aux douze tribus, qu'il vient mourir aux pieds de Zorobal !.... Alors Zébul convoque le peuple de Dieu : tout Israël jure d'exterminer les barbares Benjamites, & c'est sur le corps inanimé du malheureux Azoar qu'on entend ce cri universel : la guerre !.…

Tel est le fond du Lévite d'Ephraïm, tragédie en 3 actes, en vers, représentée sur ce théâtre. On voit que ce fond est pris dans le Lévite d'Fphraïm , poëme en 4 chants, en prose, de J. J. Rousseau, ouvrage d'un coloris frais, d'une simplicité vraiment antique, & pour lequel ce grand homme avoit une prédilection particulière. Le personnage d’Abaziel est seul de l’invention de l'auteur de la tragédie. Cette pièce, qui .offre des longueurs, n'a pas eu un succès très-décidé, & cependant elle est digne d'éloges. Le style, sans être souvent aussi soigné qu'on le désireroit, a la couleur antique, &, si nous osons le dire, patriarcale : il y a de l'intérêt & de l’adresse dans la conduite d'un sujet ingrat, qui présenteroit mille écueils : en effet, le fond du poëme est froid pour la scène : l’action d'un homme qui coupe sa femme en morceaux, n'est nullement tragique ; elle est affreuse, elle est dégoûtante ; elle repousse l'ame & soulève le cœur : ce trait seul aurait dû empêcher notre jeune auteur de choisir un sujet qui résisteroit aux talens les plus prononcés. » Le choix des sujets est tout, » disoit d’Alembert, Philèmon & Baucis vont réussir sous toutes les plumes ; le meilleur faiseur ne pourra nous faire goûter Atrée & Thyeste. « Quoi qu'il en soit le Lévite d'Ephraïm doit jouir de l’estime des gens de-lettres ; il y a de la scène, de l'effet & de l'intérêt, sur-tout dans le second acte ; c'est le 4e. ouvrage d'un jeune auteur, qu'on a demandé; un artiste de ce théâtre est venu dire que c'étoit le cit. Lemercìer, auteur du Tartuffe révolutionnaire : l'artiste auroit dû ajouter que le cit. Lemecier a fait aussi Méléagre & Lovelace, deux ouvrages estimables, malgré quelques foiblesses, & qui .annonçoient les plus heureuses dispositions. Il les justifie de plus en plus ; & nous osons lui promettre, qu'en méditant mieux ses sujets, ses succès deviendront de jour en jour plus complets.

Méléagre  est une tragédie de Lemercier en cinq actes et en vers, jouée sur le Théâtre Français le 29 février 1788, et seulement ce jour-là.

La pièce de Lemercier, d'après la base César, a été jouée 8 fois au Théâtre Français de la rue de Richelieu, du 2 avril au 21 mai 1796.

(1) On a remarqué avec raison que ce caractère disparate ressemblait plus à un Carrier français qu’à un israélite, c’est une tache dans un tableau d’histoire.

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