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La Morte vivante

La Morte vivante, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, de Caigniez, musique de Leblanc, ballet de Hullin, 19 juin 1813.

Théâtre de la Gaîté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. N. Barba, 1813 :

La Morte vivante, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, Par M. Caigniez. Musique de M. Leblanc, et Ballet de M. Hullin, Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, le 19 juin 1813.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 231 (quatrième année), du 25 juin 1813, p. 410 :

[La pièce n'a pas la faveur du critique, qui propose de lui donner une série de titres alternatifs, tous plus sinistres les uns que les autres, mais il lui refuse tout titre à l'indulgence du public. Un rapide résumé de l'intrigue est destiné sans doute à faire comprendre au lecteur qu'il s'agit d'un tissu de clichés mélodramatiques qui ne méritent pas mieux qu'un tel traitement. Et le jugement qui suit est sans complaisance : pour obtenir l'indulgence, il faut de l'intérêt, des effets bien amenés, qui font excuser les défaillances du style. Mais ici, dans une pièce de Caigniez qui a habitué le public à mieux et l'a rendu exigeant, on ne s'attend pas à tant de négligence dans l'écriture. Les exemples que le critique donner peuvent surprendre le lecteur moderne, mais ces phrases elliptiques semblent incommoder fortement le critique. Conclusion, la pièce n'a dû de ne pas connaître une chute irrémédiable qu'à l'active présence des amis de l'auteur.

THÉATRE DE LA GAITÉ.

La Morte vivante, ou la nouvelle Juliette, mélodrame en trois actes, de M. Caignez.

La Morte et le Mort vivans, l'Enfant de la Forêt, les Remords de l'Aubergiste, le Père inflexible, la Bohémienne, et beaucoup d'autres titres encore auraient pu convenir à cette pièce ; mais les spectateurs ont trouvé qu'elle en avait peu à leur indulgence, et qu'elle pouvait aller de pair avec. Koulikan.

La Morte vivante se nomme Rosamonde , fille du duc d'Olfenden ; elle se fait passer pour morte, afin de ne pas épouser le comte d'Aldorf, scélérat, cruel et barbare, qui n'a succédé aux biens de son neveu qu'en le faisant mettre à mort ; du moins il le croit ainsi : mais le coquin secondaire qu'il a employé, l'a trompé, et s'est contenté d'exposer l'enfant dans une forêt. Cet enfant a été sauvé par des bohémiens ; il se trouve être l'écuyer de son oncle et l'amant préféré de Rosamonde : tout se découvre , et les Morts vivans se marient.

Lorsqu'un mélodrame est intéressant, que les effets en sont bien amenés, on ne chicane point l'auteur sur son style ; et sur ce point au boulevard, « les exemples fameux ne me manqueraient pas. » M. Caignez, au contraire, a rendu le public difficile, et l'on a été bien surpris d'apprendre qu'il fut l'auteur d'une pièce aussi mal écrite. Presqu'aucune phrase n'est finie ; je pourrais citer une foule de négligences; je me borne à celles-ci : l'aubergiste dit au duc, « Laissez-la parler, pour voir..... » Après un monologue, un autre personnage ajoute : « J'entends un cheval..... ah! c'est M. le Comte. » – L'enterrement de la Morte vivante s'est fait très-gaiment ; et sans le zèle et le courage des amis, la pièce aurait bien pu partager le sort de l'héroïne.

S.           

Le numéro 233 du même Journal (5 juillet 1813), p. 19, s'étonne, sincèrement ou non, de la survie de la Morte vivante à la Gaîté (écho du 30 juin), avant de signaler, p. 24, l'impression de la brochure. Plus rien dans la suite.

Une tentative de représentation à Bordeaux de la Morte vivante s'est soldée par des sifflets. Mais ce n'était pas la seule pièce sifflée : Gargantua, Cadet Roussel Esturgeon ont subi le même sort, alors que la Belle au Bois Dormant a un grand succès, que le journaliste bordelais attribue aux décors et aux ballets (Journal des arts, des sciences, et de littérature, Volume 15, n° 260 (Quatrième année du 20 novembre 1813, p. 231).

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