La Seconde décade, ou le Double mariage, opéra patriotique en deux actes, de André Pépin Bellement, 3 nivôse an 2 [24 décembre 1793].
Théâtre patriotique du boulevard du Temple.
Date de création fournie par André Tissier.
La brochure signalée dans Google Livres, publiée chez Laurens jeune en 1794, précise que la pièce est « la suite de l'Heureuse décade ».
Bellement, l'auteur de la pièce, était comédien, et il jouait un des rôles principaux, celui du père Socle, personnage emprunté à l'Heureuse décade, tandis que sa fille, semble-t-il, jouait la fille du père Socle, selon André Tissier et Ling-Ling Sheu, La déroute de l'armée de Cobourg, ou, les Environs de Charleroi, Librairie Droz, Genève, 2001, p. 109.
D'après la même source, p. 22, la pièce, jouée dans divers théâtres parisiens, a eu 47 représentations (au Théâtre patriotique, au Théâtre de Molière, au Variétés Amusantes, au Théâtre du Panthéon).
Eugène Jauffret, Le Théâtre révolutionnaire (1788-1799) (Paris, 1869), p. 243-244 :
[Eugène Jauffret est hostile à la Révolution, et la présentation qu'il fait de la pièce est évidemment partisane. Donnant une date de création légèrement inexacte, il fait le lien de la pièce de Bellement avec Marat dans le souterrain des Cordeliers, ou la Journée du 10 août de Mathelin, à la gloire de Marat.]
Le citoyen Bellement, acteur au Théâtre patriotique (boulevard du Temple), exprima la même pensée dans un opéra en deux actes, dont il était l'auteur, et représenté sur ce théâtre le 24 décembre ou 4 nivôse an II, sous le titre de la Seconde Décade.
« Le premier jour de la décade, dit le principal personnage, fut consacré au travail le plus glorieux. Nous débarrassâmes le temple de la Raison du reste de ses ornements fanatiques. Les statues élevées par l'adresse des prêtres, pour maintenir les peuples dans l'erreur, y furent brisées sous le marteau républicain, et Lejeune, mon gendre, donna publiquement de nouvelles preuves de son patriotisme en remplaçant deux saints, soi-disant victimes de la foi, par les bustes de Marat et de Le Pelletier, martyrs de la Révolution.
Si, sous le fer des assassins,
Ils ont tous deux perdu la vie,
Ils sont morts en républicains,
Pour le salut de la patrie.
Des attributs de sainteté
Loin de nous l'image gothique.
Les martyrs de la liberté
Sont les saints de la république.
En contemplant le vertueux Marat, le sans-culotte s'écrie avec indignation : « Les hommes vicieux dorment dans de beaux appartements, tandis que la vertu est là... Mais patience; la journée de demain fera changer le cercle. »
Le citoyen Menier, qui représentait Marat, ayant appris avant d'entrer en scène que la tête du duc d'Orléans venait de tomber sous le couteau fatal, changea la phrase et dit La journée d'aujourd'hui ; ce furent des battements de mains, des trépignements, des cris de Vive la Nation ! vive la République ! qui, pendant plus de cinq minutes, interrompirent la représentation.
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