Les Troubadours, comédie en un acte mêlée de vaudevilles, de Le Prévost d’Iray et Philipon de Lamadelaine, 28 ventôse an 5 [18 mars 1797].
Théâtre du Vaudeville.
La Biographie universelle et portative des contemporains, tome 4, p. 925, fait de Le Prévost d'Iray le coauteur de Philippon-Lamadelaine pour les Troubadours, comme pour quatre autres pièces (Carlin débutant à Bergame, les Deux Henriettes, Gentil Bernard, Maître Adam).
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Titre :
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Troubadours (les)
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Genre :
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comédie mêlée de vaudevilles
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose, couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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28 ventôse an 5 (18 mars 1797)
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Le-Prévost-d’Iray et Philipon de Lamadelaine
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Almanach des Muses 1798.
Peinture agréable des mœurs des anciens Troubadours.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, au Théâtre du Vaudeville, an Ve :
Les Troubadours, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles. Représentée pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le 18 Mars 1797, (v. style,) 28 Ventôse, an 5. Par les CC. Christian le-Prévôt-d'Iray et Philipon-la-Madelaine.
Courrier des spectacles, n° 72 du 29 ventôse an 5 [19 mars 1797], p. 3-4 :
[Compte rendu rapide, faute de place : il y aura une suite deux jours après. Le critique se limite à annoncer le succès de la pièce, d’en vanter les qualités (« intrigue légère, couplets spirituels et délicats, style agréable de la fraîcheur de la grâce, costumes très-galans ») et à dire tout le bien qu’il pense des interprètes. Les auteurs sont nommés, bien sûr, et il ne reste plus qu’à citer quelques couplets (au Vaudeville, c’est habituel). Après-demain, la romance chantée par Henry et l’analyse.]
Théâtre du Vaudeville.
Ce théâtre offrit hier au public une petite comédie, intitulée les Troubadours. Cette pièce a eu beaucoup de succès, et méritoit d’en avoir ; intrigue légère, couplets spirituels et délicats, style agréable de la fraîcheur de la grâce, costumes très-galans, rien n’a été épargné pour monter ce charmant petit vaudeville. On y reconnoît le caractère gai et le naturel amoureux de nos premiers faiseurs de couplets. Le jeu a on ne peut pas mieux répondu aux désirs des amateurs.
M. Herny a donné dans le rôle d’un jeune Troubadour, les preuves de son naturel, de son goût et de ses grâces. M.lle Sara a supérieurement rendu le personnage de Clémence, M.rs Léger et Chapelle, et M.lle Hélene ont aussi fait le plus grand plaisir ; en un mot, cette comédie a été jouée avec beaucoup d’ensemble. On a demandé l’auteur, ce sont M.rs Philippon, et Christian Prévost, déjà connus par plusieurs vaudevilles. Parmi les couplets qui ont fait beaucoup de plaisir, et dont le nombre est assez grand, on a fait répéter ces deux-ci.
COUPLET d’annonce chanté par M. Laporte.
Air : Du vaudeville d’Arlequin afficheur.
Cet indiscret qui tous les jours
Eprouve ici votre indulgence,
Le vaudeville aux Troubadours
Doit sa gaîté, doit sa naissance.
Pourriez-vous ne pas l’accueillir,
Quand il vous peint leurs caractères ;
A de bons amis c’est offrir
Les portraits de ses pères.
Couplet dans la pièce.
Loin du souffle impie de l’envie,
Brave et galant le Troubadour,
Doit passer constamment sa vie
A chanter la gloire et l’amour.
Trop long-temps au siècle où nous sommes,
Par la haine l’on fut conduit ;
Cherchons à rapprocher les hommes :
Malheur h qui les désunit.
M. Henry a très-bien chanté une romance, mais nous ne pouvons la donner aujourd’hui, vu le peu d’espace que nous avons ; nous espérons l’insérer après demain, ainsi que l’analyse de la comédie ; la première représentation de la tragédie de Laurence nous ôtant tous moyens de nous étendre davantage sur l’article des Troubadours.
Courrier des spectacles, n° 74 du 1er germinal an 5 [21 mars 1797], p. 2-3 :
[Après une première représentation très réussie, une seconde encore plus réussie, les artistes ayant joué avec « encore plus d’ensemble ». Le critique a maintenant toute la place qu’il lui faut pour, d’abord faire l’analyse de la pièce, une intrigue matrimoniale de plus, située dans le monde des troubadours. Le genre a ses règles, et elles sont respectées : un amour mystérieux, des déguisements, un valet qui aide son maître à séduire sa belle inconnue, un rival qu’on écarte. Deux mariages pour finir la pièce : le troubadour avec son inconnue, et le valet de l’un avec la suivante de l’autre. Seul le rival reste célibatairealors qu'il était prêt à épouser la soubrette à défaut de sa maîtresse. Ensuite le critique donne la fameuse romance chantée par Henry. Enfin, il annonce la fin de la guerre intestine qui minait le théâtre du Vaudeville, tout le monde est réconcilié, et bien sûr tout finit par des chansons. L’article s’achève par la reproduction de l’impromptu composé par Radet et Desfontaines, le troisième complice, Barré, étant cité en note. Le public peut être rassuré.]
Théâtre du Vaudeville.
Le vaudeville des Troubadours a aussi complètement réussi à la seconde représentation qu’à la première. Il y a eu encore plus d’ensemble dans le jeu des artistes. Le défaut d’espace ne nous ayant pas permis de donner l’analyse le lendemain de la première représentation, nous nous empressons de l’offrir aujourd'hui à nos lecteurs.
Hypolite de Bérenger, Troubadour, est amoureux d’une inconnue, dont il ignore même le nom ; cette inconnue se nomme Clémence ; elle est passionnée pour le jeune Hypolite, qu’elle a vu pour la première fois dans un bal, et elle lui a écrit différentes lettres sans y mettre de signature. Hypolite, après avoir long-temps cherché sa belle inconnue, apprend de Marcellin, son valet, qu’elle est la maîtresse du château voisin, et qu’elle s’appelle Clémence. Notre jeune Troubadour est ravi de cette découverte. Clémence se déguise en page, pour éprouver son cher Hypolite, et veut lui faire accroire que Clémence lui est infidèle ; il repousse cette idée. Elle le laisse avec Isaure, sa suivante, qui cherche en vain à la faire tomber dans le piège ; il sort encore vainqueur de cette attaque. Isaure lui montre un ruban qui, dit-elle, a servi de bandeau à Clémence ; il la supplie de le lui donner, et se jette à ses genoux pour l’obtenir. Marcellin, son valet, et Bertrand de Cavaillon, amoureux d’Isaure, le surprennent à ses pieds ; ils sont furieux contre la suivante. Marcellin raconte à son maître que Clémence est enfermée chez elle avec le petit page. Hypolite propose à celui-ci de se battre ; il accepte, et dit qu’il va chercher ses armes ; bientôt après il reparaît sous les vêtemens de Clémence. Hypolite l’épouse, et Marcellin est uni à la suivante. Le seul Bertrand de Cavaillon, qui cherchoit la soubrette au défaut de la maîtresse, finit par n’avoir ni l’une ni l’autre.
D. S.
Voici la romance que chante M. Henry : on a redemandé le dernier couplet.
Romance des Troubadours.
Dans l’àge d’or, tendre ami, douce amie,
Me faisaient point de frivoles sermens ;
On aimait bien, on aimait pour la vie,
Car la vertu gnidoit les sentimens :
Il est passé l’âge d’or des amans.
L’amour n’a plus que de foibles sagettes ;
S’il blesse encor, c'est pour quelques instans :
L’un est léger, les autres sont coquettes ;
Et les ardeurs ne durent qu’un printemps :
Il est passé l’âge d’or des amans.
Si je pouvois, ô la belle des belles !
Te pénétrer des transports que je sens ;
Du fol amour j’irois brûler les ailes,
Et sous des fleurs cacher la faulx du tems :
On reverroit l’âge d’or des amans.
Nous profiterons de cette occasion pour annoncer aux amateurs du théâtre du Vaudeville, que la mésintelligence survenue entre les administrateurs et les artistes de ce spectacle, et dont plusieurs journaux avoient rendu compte, est entièrement et heureusement appaisée. On s’est réuni le verre à la main ; on a trinqué, on a ri, on a chanté, les torts ont été oubliés, et le petit Vaudeville a repris sa gaîté ordinaire.
Parmi les différens couplets chantés à ce joyeux festin, nous citerons ceux-ci faits à l’impromptu, par M.rs Radet et Desfontaines.
Air : Vaudeville du dîner au pré S. Gcrvais.
Chacun disoit par la ville,
Que nous ne chanterions plus :
Que le petit Vaudeville
Pour jamais étoit perclus.
Le voilà ressuscité :
II est en bonne santé.
Il vivra (trois fois) par la gaîté,
Par la gaîté. (Bis)
Au berceau , foible et timide,
Ses pas étoient chancelans.
Grâce aux efforts de son guide (1),
L’enfant touche à ses six ans ;
Il a très-bien profité
Du bon lait qu’il a tété.
Il vivra , etc.
Ce n’est pas toujours sans peine
Qu’il a ri, qu’il a chanté ;
Son existence incertaine
A souvent inquiété ;
Mais par Momus adopté,
L’esprit français l’a porté.
Il vivra, etc.
Oh ! dame il falloit l’entendre,
Au bon temps de la terreur;
On menaçoit de le prendre,
Il chantoit mourant de peur ;
Mais puisqu’il a résisté
À cette calamité,
I1 vivra, etc.
Aux Artistes de ce théâtre.
Quoiqu’à six ans, il est père,
Et père de vos talens ;
Si vous voulez qu’il prospère,
Soyez toujours bons enfans ;
Et qu’à l’unanimité,
Ce refrain soit répété :
I1 vivra (trois fois) par la gaîté,
Par la gaîté. (Bis)
(1) M. Barré, directeur et fondateur de ce théâtre.
D’après la base César, la pièce a été jouée 51 fois au Théâtre du Vaudeville, 28 fois en 1797 (à partir du 18 mars), 16 fois en 1798, 7 fois en 1799.
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