Adélaïde et Mirval

Adélaïde et Mirval, comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes, de Joseph Patrat, musique de Trial fils, représentée pour la première fois au Théâtre Italien le 6 juin 1791.

Titre :

Adélaïde et Mirval

Genre

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en vers

Musique :

ariettes

Date de création :

6 juin 1791

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. Patrat

Compositeur(s) :

M. Trial fils

Journal de la Cour et de la Ville, n° 42 du samedi 11 Juin 1791, p. 333-334 :

[Un petit incident dans une représentation, qui montre des tensions au sein du public, et aussi la prudence du duc d’Or.... (s’il s’agit du duc d’Orléans, le titulaire de ce titre est alors Louis Philippe Jospeh d’Orléans, le futur Philippe Egalité, le père de Louis Philippe).]

A la premiere représentation d'Adélaide & Mirval, donnée le 6 de ce mois aux Italiens : à l'instant où le beau-pere cherche à seduire le grenadier qui garde son gendre, arrêté comme déserteur, en lui offrant tout l'or qu'il avoit sur lui, le grenadier lui répond : tout l'or du monde ne sera jamais capable de séduire un grenadier français ! A ces mots un enorme coup de sifflet est parti d'un des coins de la salle. Grand tapage contre le siffleur : à la porte, à la porte, crient mille voix à-la-fois ! Dans cet instant, M. le duc d’Or... a paru dans sa baignoire ; apparemment il a pris pour lui ces cris répétés avec fureur, car il a disparu & ne s’estplus remontré.

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 25 du samedi 18 juin 1791, p. 111-113 :

[Troisième pièce critiquée, après le Vendemie et Encore des Ménechmes. La pièce n’est pas originale (elle emprunte deux actes à une pièce de Mercier, le Déserteur), et elle n’est pas très bien construite, puisqu’on peut considérer l’acte I comme une pièce indépendante. Des détails agréables, quelques invraisemblances. La musique, d’un débutant, manque de personnalité : il faut qu’il travaille pour utiliser les ressources de son imagination. Curieusement, le résumé de l’intrigue figure après ces jugements, tout comme le nom de l’auteur, comme si le critique se résolvait finalement à le nommer.]

Nous avons à parler de trois Nouveautés, deux au Théatre de Monsieur, & une au Théatre Italien. [...]

La Piece du Théatre Italien, intitulée Adélaide & Mirval, est une imitation du Deserteur, Drame de M. Mercier, au moins pour les deux derniers Actes. Le premier, qui fait une Piece à lui seul, sans qu'on soit obligé d'y rien changer, offre des détails fort agréables, quoiqu'un peu communs. On a reproché à l'intrigue plusieurs invraisemblances. L'Ouvrage néanmoins a été fort applaudi. La musique est d'un jeune Compositeur, M. Trial le fils, dont on a voulu encourager les premiers efforts. On l'invite à travailler beaucoup, à se faire une maniere à lui, & à se livrer moins timidement à son imagination, toutes les fois qu'elle lui inspirera des idées nouvelles.

Nous ne dirons qu'un mot du sujet de ce Drame. C'est un jeune Soldat qui, ayant reçu de son Commandant un traitement injuste, a déserté en Allemagne. Il a sauvé la vie d'une jeune personne attaquée dans une forêt. Le pere reconnaissant l'accueille chez lui, & bientôt appercevant l'inclination mutuelle des deux jeunes gens, il se résout de les unir. Au moment où le mariage se fait, la ville est prise par une Armée Française. Mirval est reconnu, arrêté, condamné , il ne doit sa grace qu'aux démarches généreuses du fils du Commandant, jeune étourdi qui avait commencé par insulter sa femme.

Cette Piece est de M. Patrat.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 7 (juillet 1791), p. 286 :

[L’Esprit des journaux reprend l’article du Journal de Paris, n° 158 du mardi 7 juin 1791, p. 636. La critique n’est pas si sévère : même si la pièce n’est pas originale, (même s’il a fallu finir sur un dénouement qui ne soit pas tragique), elle a eu du succès. La musique, due à « un jeune homme de 18 ans » a elle aussi été applaudie, mais « les défauts d'un talent de cet âge se corrigent par l'étude & la réflexion ».]

Le sujet d'Adélaïde & Mirval, comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes, donnée le 6 juin pour la première fois, est le même que celui du Déserteur. L'auteur semble avoir suivi de préférence le drame de M. Mercier, à l'exception du dénouement, qui ne pouvoit être tragique dans une comédie. Le fils du colonel, désespéré d'avoir été la cause de ce que le déserteur est découvert, vole à la tente du général, & revient apporter sa grâce. Ce qui augmente l'intérêt de la situation, c'est que ce déserteur a été marié le même jour à une jeune personne qu'il aime & dont il est aimé. Ce mariage remplit le premier acte, & pourroit former une petite piece à part: Il y a dans les deux autres des scènes touchantes.

La piece a eu du succès. On savoit que la musique étoit d'un jeune homme de 18 ans : on l'a applaudie ; les défauts d'un talent de cet âge se corrigent par l'étude & la réflexion. On a demandé les auteurs : un acteur est venu dire qu'ils étoient absens ; que celui des paroles étoit M. Patrat, & celui de la musique, M. Trial le fils. Le partere ayant long-tems insisté, M. Trial le pere a paru, & a dit que son fils n'avoit pas eu la force de venir témoigner combien il étoit sensible aux bontés dont on 1'honorait.

D’après la base César, le titre complet est Adélaïde et Mirval, ou la Vengeance paternelle. Elle a eu 15 représentations du 6 juin au 18 octobre 1792.

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