Carlin, débutant à Bergame

Carlin, débutant à Bergame, pièce anecdotique en un acte. de Le Prévost d’Iray et Philippon Lamadelaine,19 thermidor an 10 [7 août 1802].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Carlin, débutant à Bergame

Genre

pièce anecdotique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

19 thermidor an 10 [7 août 1802]

Théâtre :

Théâtre du vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Ch. Leprevost d'Iray et Philippon la Magdelaine

Almanach des Muses 1803

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez M.me Masson, 1806 :

Carlin débutant à Bergame, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles ; Par MM. Ch. Leprevost d'Iray et Philippon la Magdelaine. Représentée sur le Théâtre du Vaudeville, le 26 thermidor an 10, août 1802.

Courrier des spectacles, n° 1983 du 22 thermidor an 10 [10 août 1802], p. 2 :

[Le compte rendu fait d'abord le résumé d'une intrigue très classique d'arlequinade. Puis il donne une opinion plutôt favorable : le fonds de la pièce est faible (même l'auteur – pour le critique il n'y en a qu'un – le reconnaît), mais cette faiblesse est compensée par des détails, en particulier des couplets « pour la plupart gracieux et bien faits », et l'acteur qui joue Carlin est très bon. L'article cite ensuite « un couplet qui nous a paru mériter d’être cité ». A chacun de juger !]

Théâtre du Vaudeville.

Carlin débutant a Bergame.

Carlin Bertinazzi a indisposé contre lui son père et sa maîtresse Isabelle par ses liaisons avec les Comédiens et par ses absences continuelles. Il les amène au théâtre à la répétiton [sic] d’une pièce où, à l’insçu de son père et d’Isabelle, il doit jouer le rôle d’Arlequin. Il voudroit cependant se reconcilier avec sa maitresse, mais elle est inflexible. Elle a vu d’ailleurs depuis quelques jours l’Arlequin du théâtre; son jeu et ses lazzis l’ont séduite. Carlino se doute qu’il a un rival mais quelle est sa joie lorsqu’il apprend que c’est Arlequin. On fait la répétion [sic], il vient sous les habits d’Arlequin inconnu à tous, excepté au directeur du théâtre, et il joue avec Isabelle qui remplace une actrice absente une scène analogue à sa situation, et qui se termine par le pardon qu’il obtient de son père et par son mariage avec Isabelle.

Tel est le sujet de cette bluette qui a réussi complètement. L’auteur, le cit. Philippon-de-la-Madeleine reconnoissant la foiblesse du fonds, s’est sauvé par les détails ; ses couplets sont pour la plupart gracieux et bien faits. Le cit. Laporte joue d’une manière parfaite le rôle de Carlino. On lui a justement appliqué ce mot de Scapin parlant a son père : Allons, pardonnez-lui, il joue si bien la comédie !

Voici un couplet qui nous a paru mériter d’être cité :

Le Directeur du théâtre.

Des toiles, des papiers, des riens,
Font notre science profonde ;
Grands effets et petits moyens,
C’est comme au théâtre du Monde.
Là, comme chez nous travestis,
Les personnages sont factices :
Ils doivent tout à leurs habits,
Ah ! que les acteurs sont petits
Lorsqu’on les voit dans les coulisses.

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, VIIIe année (an X-1802), tome II, p. 404-405 :

[Le critique n’imagine pas qu’on ait fait cette pièce pour une autre raison que pour permettre à un acteur de montrer son talent dans le rôle principal. Parce que la pièce cumule les défauts : invraisemblance du personnage de la jeune amoureuse, mais aussi indécence de la situation. Seuls des détails heureux compensent le fonds de la pièce. Quelques remarques en passant : un dénouement qui ressemble beaucoup à celui d’Allez voir Dominique, beaucoup de gaieté dans les scènes où l’on voit Carlin s’entraîner à jouer Arlequin. Le public a demandé les auteurs.]

THÉÂTRE DU VAUDEVILLE.

Carlin débutant à Bergame.

La contexture de cette pièce, jouée le 17 thermidor, donne lieu de croire qu'elle n’a été faite que pour faire briller le C. Laporte, qui a joué avec beaucoup de talent le rôle de Carlin. En effet, quoi de plus ridicule que de voir une jeune personne bien ingénue, bien vertueuse, éprise d'un homme qu'elle n’a jamais vu qu'au théâtre, et sous le masque d’Arlequin. Est-ce là un exemple bien édifiant ; et l’amant auquel on donne un pareil rival, doit-il ensuite être charmé de n’avoir été préféré qu’à lui-même. Passons sur ce défaut qui fait pourtant le fonds de la pièce, et ne nous arrêtons qu'aux détails qui sont plus heureux. Carlin Bertinuzzi joue depuis quelque temps les Arlequins au théâtre de Bergame, à l'insu de son père, de sa mère, de sa maîtresse. Ces trois personnes viennent à la répétition d’une pièce dans laquelle le nouvel Arlequin joue un rôle. Comme il est sous le masque, on ne le reconnaît pas ; la principale actrice manque, on prie la demoiselle de prendre le rôle à la main, ce qu’elle fait aussitôt : on conçoit aisément que la scène est analogue à la situation de Carlin ; il y a un père irrité qu’il faut fléchir ; M. Bertinazzi assure que le père devrait pardonner, et c’est ce qu'il fait lui-même, quand son fils s'est fait reconnoître pour Arlequin. Ce dénouement ressemble beaucoup à celui d'Allez voir Dominique. Les diverses scènes où Carlin s'exerce, danse et répète ses rôles, sont jouées par le C. Laporte, avec une grande gaieté. Les auteurs ont été demandés, et l'un d’eux a été nommé, c’est le C. PHILIPPON-LAMADELAINE; l'autre a gardé l’anonyme.

Ajouter un commentaire

Anti-spam