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Lisidore & Monrose

Lisidore & Monrose, opéra français en trois actes, paroles de M. Monnet, musique de M. Scio, 26 avril 1792.

Théâtre de la rue Feydeau.

Titre :

Lisidore et Monrose

Genre

opéra français

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

 

Musique :

oui

Date de création :

26 avril 1792

Théâtre :

Théâtre de la rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

M. Monnet

Compositeur(s) :

M. Scio

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 7 (juillet 1792), p. 324-326 :

[Le compte rendu insiste d’abord sur l’absence d’originalité du sujet : inspiré d’une nouvelle, il a déjà été traité, et la pièce ressemble à trop d'œuvres antérieures pour ne pas être «  foible du côté du plan ». Mais elle vaut cependant par « de l'intérêt & des tableaux déchirans, surtout ceux du dernier acte ». Pour la musique, due à un débutant (époux d’une actrice du théâtre), elle «  offre de la verve, & beaucoup plus de connoissances de l'harmonie que de la mélodie » (est-ce un compliment ?). Comme pour l’auteur du livret, la jeunesse du compositeur mérite des encouragements. Jugement positif de l’interprétation.]

Le jeudi 26 avril, on a donné la premiere représentation de Lisidore & Monrose opéra françois en trois actes, paroles de M. Monnet, musique de M. Scio.

Les nouvelles de M. d'Arnaud ont déja enrichi la scene de plusieurs productions estimables : c'est encore cette mine intarissable qui a fourni les principales données de Lisidore & Monrose : c'est le commencement de l'histoire de Raoul sire de Créqui. M. Monvel l'a prise, dans son opéra du théatre italien, au moment où Raoul est enfermé dans une tour obscure. L'auteur de Lisidore & Monrose l'a traitée dès le retour de Raoul de la Palestine. C'est absolument le même sujet ; le dénouement & les noms seuls sont changés. Monrose arrive des croisades, où il a accompagné S. Louis. Il apprend qu'un comte Rigobert a enlevé sa femme & son fils. Raoul se met seul en route, pour aller à la recherche de cette chere famille. Près d'un château antique, il rencontre Grégoire, un de ses anciens serviteurs. Ce fidele domestique le reconnoît, lui apprend qu'il est jardinier du comte Rigobert, dont on apperçoit le chateau, & que Lisidore & son fils y sont enfermés. Monrose, ne pouvant pénétrer dans la forteresse que sous un déguisement, adopte celui d'un pauvre, & se met à chanter une romance, dans laquelle il détaille les malheurs du chevalier Monrose & de sa tendre moitié. Lisidore & son fils paroissent sur une galerie. Lisidor[e] descend, reconnoît son époux : mais au même moment Rigobert paroît avec ses soldats, & fait arrêter le prétendu pauvre qui se donne pour un écuyer de Monrose. Rigobert a fait accroire à Lisidore que son époux est mort : il force Monrose lui-même, qu'il prend pour l'écuyer de ce jeune chevalier, à persuader cette fausse nouvelle à Lisidore, qui n'en croit rien, puisqu'elle l'a sous les yeux. Cependant Grégoire a fait assembler les vasseaux [sic] du comte, qui sont mécontens de sa domination. Monrose se met à leur tête ; il attaque les soldats de Rigobert, & trouve le moyen d'enlever son épouse : mais Rigobert paroît d'un autre côté, tenant dans ses bras le jeune fils de Monrose, & se préparant à le poignarder. Grégoire lui arrache encore cette tendre victime, & le tyran est confondu.

Telles sont les principales situations de cet ouvrage foible du côté du plan, attendu qu'il ressemble à Richard-cœur-de-lion, aux deux Lodoïska, & pour bien dire à tout ; mais c'est le défaut des ouvrages de ce genre ; il y a néanmoins de l'intérêt & des tableaux déchirans, surtout ceux du dernier acte. C'est, d'ailleurs, le début, dans ce genre , d'un jeune homme qui annonce des talens, M. Monnet, à qui l'on doit, aux ci-devant Variétés, la jolie comédie de l'Inconséquente ou le Fat dupé. La musique, qui est de M. Scio, époux d'une actrice de ce théatre; offre de la verve, & beaucoup plus de connoissances de l'harmonie que de la mélodie ; mais il y a des morceaux estimables, & en général, une facture qui peut créer de meilleurs ouvrages encore, si ce jeune compositeur veut se modérer, & songer plus aux effets dramatiques qu'à son orchestre : c'est aussi son début ; & le public, qui l'a beaucoup encouragé, a demandé les auteurs, qui se sont présentés tous deux. Mme. Scio a joué & chanté le rôle de Lisidore avec un talent qui lui fera bientôt une haute réputation: M. Vallière a mis beaucoup de jeu & de sensibilité dans le rôle de Grégoire ; & les autres rôles ont été bien rendus par MM. Gaveaux & Châteaufort. Mlle. Verteuil, fille d'une très-bonne actrice de ce théatre, a montré, dans le rôle de Fanfan (nom mal choisi du fils de Monrose) beaucoup d'intelligence & de dispositions.

César : 13 représentations du 26 avril 1792 au 13 février 1793.]

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