Louis XIV et le Masque de fer, ou les Princes jumeaux, tragédie en 5 actes, en vers, de Jérôme Le Grand, 24 septembre 1791.
Théâtre de Molière
Almanach des Muses 1792
Histoire du Masque de fer, telle à peu près qu'on la trouve dans les mémoires de Richelieu, par l'abbé Soulavie. Louis XIV représenté sous des couleurs peut-être trop odieuses. Mais plusieurs scènes intéressantes, et une versification élégante et facile
Sur la page de titre de la brochure, Paris, Limodin, 1792 :
Louis XIV et le masque de fer, ou les princes jumeaux, tragédie en cinq actes et en vers. Par M. le Grand.
Almanach général des spectacles de Paris et de la province pour l'année 1792, p. 262-263 :
[La pièce de Le Grand est inférieure à tout ce qu'on a fait sur ce fameux Masque de fer, même la récente pantomime d'Audinot... Le critique met violemment en cause Boursault-Malherbe, comédien et constructeur du théâtre de Molière, accusé d'être un charlatan, comparé à un marchand d'orviétan, et d'usurper le qualificatif de patriote. Par contre, il a construit une fort belle salle, à qui le critique ne reproche de ne pas avoir de spectateurs.]
Louis XIV et le Masque de Fer. Pièce qui aurait dû au moins intéresser par le sujet ; mais la manière dont il est traité est si inférieure au sujet, qu'elle le fait totalement oublier. Il faut être bien maladroit pour ôter tout l'intérêt d'une pièce par la manière dont on la travaille. Le Masque de Fer d'Audinot et tout ce qu'on a écrit sur cette époque, si mémorable et si incertaine de l'Histoire de France, est infiniment préférable à la pièce du Théâtre de Molière. Celle-ci, en outre, a le travers de laisser voir un but trop marqué, qui ne tendrait à rien moins qu'à tout bouleverser. Mais ces conséquences-là pour M. Boursault-Malherbe , sont toujours sans conséquence ; c'est-là son moindre défaut. Le temps de la justice viendra, sans doute, et les charlatans Dramatiques, qui vont s'extasier tous les jours dans les allées du Palais-Royal sur le mérite insigne de leur entreprise incomparable ; recevront le prix de leur glorieux travaux. M. Boursault-Malherbe ressemble à ces opérateurs qui veulent inspirer de la confiance, à force de vanter leur orviétan ; ils font d'abord quelques dupes ; mais ceux-ci avertissent les autres, tant qu'à la fin le rideau se baisse et la farce est jouée. Ce n'est pas tout de faire le beau-fils ; il faut encore ne pas duper son monde. Pour Dieu ! M. Malherbe le Patriote ! permettez-nous de ne pas croire à vos reliques ; ou bien renoncez à nous donner des drogues.
P. S. Nous passons sous silence plusieurs autres excellentes progénitures des cerveaux turbulents de la démagogie. On peut les aller juger au Spectacle de Molière, où l'on est sûr de trouver des places à toute heure.
La Salle est d'un très-joli goût ; et les loges sont ornées de glaces qui, réfléchissant les bons patriotes sur les braves citoyennes, doublent ainsi le prix du patriotisme. Le malheur veut que ces glaces, les trois quarts du temps, ne réfléchissent que des glaces.
D'après la base César, la pièce, œuvre de Jérôme Le Grand, a été jouée 28 fois du 24 septembre 1791 au 10 mars 1792, au Théâtre Molière.
Elle est encore représentée en 1808 à Gand : une représentation au bénéfice de M. Duprat, le 21 décembre 1808, est annoncée lz 19 décembre (Journal du commerce, compte rendus et programmes du Théâtre de Gand).
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